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Série bizarre n° 11: Vayssé

Il fut un temps où les militants d’une francophonie pure et dure exigeaient que l’on écrivît “vécés”, afin de respecter la langue de Molière (que cela aurait certainement bien fait ch…), afin de franciser l’abréviation anglo-saxonne ‘wc’, dont Patrice Leconte tira un titre de film où ces «Vécés étaient fermés de l’intérieur”, dans lequel Coluche et Jean Rochefort se renvoyaient la balle (de papier hygiénique).

Alors, à moins de prononcer ce nom de façon très appuyée “Vahïssé”, impossible d’échapper à un sourire entendu en lisant ce nom. Sauf peut-être ceux qui ont la chance de porter la variante féminine dudit Vayssé, qui est…Vayssette, via un homonyme masculin en Vaysset, évidemment (et encore: je connais des Vayssette que tous leurs voisins appellent V8, comme quoi on n’est jamais à l’abri). Voilà qui nous donne pourtant la clé étymologique de ce patronyme très naturel, puisqu’il a un rapport avec un arbre, le vaysse, autrement dit l’ancien nom du noisetier!

Il s’agit donc d’un toponyme (un nom formé sur un lieu) en rapport avec l’environnement ou l’habitat de l’ancêtre de la famille, lequel se trouvait entouré de noisetiers, ou possédait ces arbres de façon suffisamment abondante pour le désigner par le végétal en question.

Ce noisetier a donc -forcément- plusieurs branches, dont les Vaisse, les Vaysse, Vayssé, Vaysset ou Veysset, tous hérités du même terme, de souche occitane. Un peu plus au sud, côté Languedoc ou Provence, on trouvera des Vayssade (ou Veyssade), avec un suffixe augmentatif en -ade, qui évoque toujours une quantité de quelque chose (piperade, anchoïade, etc), donc un lieu où il y avait peut-être une exploitation de noisetiers.

Loin de toutes ces considérations “provinciales”, il n’y a que le français académique qui va, très rationnellement, différencier la noix (de noyer) de la petite noix, créant ainsi la noisette (de noisetier), écrasant ainsi définitivement la ‘vayssette’. D’où un véritable boum dans le vocabulaire, puisque c’est la racine latine ‘nux’ (phonétiquement: nuc-s!) qui va être le…noyau du noyer, autrement dit l’idée de quelque chose de…nucléaire!

En effet, ‘nux’ va être au centre de tous les mots qui tournent autour d’un noyau, qu’il soit de pruneau ou d’atome: pour ce qui est végétal, on garde la lettre ‘o’ pour faire noix, noyau (la noix du fruit), noyer (l’arbre à noix), y compris pour les noms propres en rapport avec les propriétaires ou vendeurs de noix, les Nouger, Nougaret, et Nougaro* toulousains (Nogaro, pour le circuit automobile gersois)!

Côté atomique, on va garder le son ‘nuk-‘ romain, plus agressif pour qualifier le noyau de l’atome, et faire ainsi du nuc-léaire, tout autant que la maladie qui développe des cellules à un seul noyau, la mono-nuc-léose. Moi je trouve ça un peu dommage, mais après tout ce ne sont pas mes noix!

(*) les Nouga-ro ne viennent pas de Montélimar mais du Toulouse ou Auch, d’après les ‘Nouyaro’ ou ‘Nuyaro’


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