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Solère (Thierry)

Double constat en ce qui concerne le député «Constructif» (et déconstructeur) récemment exclu du parti ‘Les Républicains’ pour cause d’adhésion à certaines décisions ministérielles: il entend n’éviter «aucun tabou» en proposant dix millions d’économie sur le budget de l’Assemblée nationale en hébergeant les députés venus des régions en co-location (par zones? par affinités politiques?); d’autre part, comme la majorité des membres de ce gouvernement dont il ne fait pas partie, il n’est pas assez connu. L’occasion de reprendre ici un article déjà paru il y a presque deux ans; petite révision.

Ce ‘solère’-là est pourtant tout simplement…solaire, et fait partie des noms originaires d’une large zone languedocienne qui s’étend jusqu’à la Catalogne et l’Italie en passant par la Provence. A l’origine (climatique) du mot, il y a forcément l’élément le plus caractéristique du Grand-Sud, le soleil! Et à son origine (linguistique), il y a la syllabe latine qui désigne l’étoile de notre galaxie, c’est-à-dire ‘sol, solis’. Un sol n’a rien à voir évidemment avec l’endroit où vous marchez, ce serait même exactement le contraire: en effet, autrefois, les rues des cités étaient particulièrement étroites, ce qui n’était pratique ni pour les incendies qui se propagaient d’un étage et d’un ‘bloc’ à l’autre, ni pour la lumière qui n’arrivait pas jusqu’au rez-de-chaussée.

De fait, on a surnommé les gens qui habitaient les étages supérieurs les Soler, Solère, Solari, ou encore les Sola, ceux qui pouvaient donc bénéficier d’un…sola-rium, pas encore une terrasse avec parasols et piscine sans doute mais au moins un accès direct aux rayons de l’astre du jour. Or, comme souvent en phonétique, le ‘o’ du mot va subir quelques variantes selon les patois et en fonction de prononciations plus ‘ouvertes’: ce qui nous met au même niveau les Souler, Soulère, Soulari et Soula, et bien sûr les très inattendus…Soulier, qui n’ont donc définitivement rien à voir avec une godasse.

Signalons au passage que si ce Soulier vous intrigue, comme un gravier dans la chaussure (*), sachez qu’il doit son nom à une expression latine qui désigne une ‘calceus subtelaris’, mot-à-mot en français une ‘semelle (sous-entendu de cuir) pour voûte plantaire’, autrement dit les premières versions des futurs ‘tongs’ avec une simple lanière et non pas une chaussure fermée avec lacets! Avec le temps (et la fatigue), on va abandonner le premier terme, et le second mot ‘subtelaris’ (la voûte plantaire) va alors se contracter en ‘subtelier’ puis ‘soulier’; en fait, vu le système de fabrication, on pourrait presque l’appeler un…sous-lié!

N’ayez pas non plus de scrupule (*) au sujet des ‘Soulé’, même si certains abusent un peu de la bouteille. Car vous avez maintenant compris que ces Soulé sont tout sauf ‘saoûls’ (prononcé sou, je sais), lequel vient d’un adjectif latin qui veut dire rassasié, d’ailleurs pas forcément de liquide à l’origine. Arrêtons là cette chronique, car je crains de vous saouler. En tous cas, voilà qui met notre Thierry un peu plus en lumière, même si ce n’est pas forcément celle du soleil; sauf étymologiquement bien sûr!

(*) En latin, le ‘scrupulum’ désigne justement le petit caillou dans la chaussure, puis, au sens figuré, le ‘truc’ qui vous embête (dans la tête, cette fois)


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