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Spéciale Tennis (et une pincée de football)

C’est l’été, et avec lui le retour des championnats de tennis qui, comme chaque année, monopoliseront les écrans de télévision, après le football et avant le vélo (vivement la rentrée). Bonne occasion pour monter au filet et aller voir l’étymologie de quelques lieux, célèbres pour accueillir les petites balles jaunes. A part l’aviateur Roland Garros (cf. la chronique de juin 2011) et un étudiant américain du nom de Davis qui avait la fâcheuse habitude de prendre les saladiers pour des coupes, les tournois ‘du circuit’ portent plutôt des noms de lieux, en Angleterre comme aux USA, dont les fameux Wimbledon (en cours) et Flushing Meadows (en septembre). Essayons donc de retrouver le sens de ces toponymes…

Simple rappel préalable, largement connu et cité dans tous les petits livres humoristiques du moment à emmener sur la plage, le mot ‘tennis’ vient bien d’un mot français, ‘piqué’ par les anglais qui ont sans doute restitué fidèlement l’accent de l’ancien-français ‘tenez’ (et même tenezz). L’anecdote remonte à l’époque où l’on jouait au jeu de paume à Paris (pas à Biarritz, ne confondons pas), quand on criait à son adversaire au moment du service quelque chose comme ‘tiens, en voilà une que tu n’as pas (reprise de) volée’, poliment abrégé en ‘tenez’. C’est d’ailleurs davantage aux Anglais que l’on devra l’essor de ce sport, très utile pour l’industrie des chaussettes blanches et autres serre-tête aux couleurs des grandes surfaces…En tous cas (grâce à eux?), le mot est resté international, puisque, à l’accent près, il n’a jamais été traduit et se dit toujours ‘tennis’ en arabe, en bulgare, en coréen, danois, russe ou turc! La seul langue qui n’a pas su (voulu?) le prononcer est le grec, qui l’appelle ‘antisférisi’, littéralement ‘le jeu de balle en face’, le mot est plus long mais Leconte est bon.

Passons donc aux pelouses de Wimbledon et aux prairies de Flushing Meadows, aussi verdoyantes les unes que les autres, en tous cas étymologiquement. Wimbledon, que les commentateurs français s’obstinent à prononcer ‘Wimbleudonne’ au lieu de ‘Wimbeuldonn’ est un nom de lieu qui fait référence à des collines. On en aurait référence dans des documents datant d’avant l’an mil, qui décrivent un hameau du secteur de Londres sous l’orthographe de ‘Wimbedounyng’ (ben quoi, vous savez comment Clovis parlait le français, vous?). Les deux dernières syllabes ‘dounyng’ seront abrégées en un ‘dun’, puis ‘don’ qui définit une colline. Au XVIIIè siècle, le mot est devenu Wimbleton, puis définitivement Wimbledon le siècle suivant. Le mot ferait donc allusion à une (ou des) colline(s) appartenant à un certain Wynnman. Ecartelé entre une possible origine gaëlique (intraduisible) et une importation du continent, Wynnman pourrait être le surnom d’un ‘wine-man’, un homme du vin, autrement dit un vigneron. On retrouve le même raisonnement (et des patronymes voisins) dans les Wymann germaniques, avec une variante ‘moderne’ qui est Weinmann. En tous cas de quoi vendanger de confortables revenus pour le vainqueur du tournoi.

On traverse l’Atlantique pour atterrir à New-York, où le championnat US (première époque) se déroule également sur d’autres…collines, les ‘Forest Hills’, autrement dit les hauteurs boisées de la ville. Puis on descendra vers les Flushing Meadow (que les commentateurs français s’obstinent à prononcer ‘Mido’, au lieu ‘Mèdo’), un parc proche du quartier du Queens, à deux touchers de roue de l’aéroport de La Guardia. Après avoir été d’abord Quartier Général des Nations Unies à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, le Park en question est désormais le siège d’un (US) Open généralement fermé aux français (le dernier titre remonte à 1928).

On a beaucoup glosé sur ces Flushing Meadows, qui signifient littéralement ‘les prairies (meadow) qui ont des touffes (flush)’, allant chercher un détail tout à fait improbable, l’herbe de l’endroit n’ayant certainement rien de très différent d’une surface équivalente ailleurs. On envisagea donc un sens très britannique au verbe ‘to flush’, qui peut signifier fleurir, éclore, pousser, là encore, comme toutes les prairies du monde…L’explication finale est plus compliquée, et strictement historique: New-York, alors Nouvelle-Amsterdam, est, comme le reste de la ville, de création néerlandaise, surtout depuis le passage d’un certain Peter Stuyvesant, à qui Manhattan devra beaucoup. Or, en souvenir de leur ville d’origine, une petite station balnéaire du sud des Pays-Bas nommée Vlissingen, les colons hollandais vont baptiser un quartier avec ce nom. Avec l’influence anglo-saxonne, Vlissingen (Flessingue, en français) va devenir Flushing, tout simplement. Autrement dit, c’est grâce à un bout de presqu’île ‘flamande’ que l’on doit l’une des marques sportives les plus connues dans le monde. Ne reste plus qu’à avoir beaucoup d’imagination pour se dire qu’il fut un temps où de vertspâturages entouraient le court central.

Ah oui, le foot…Comme il n’y a (vraiment) pas de quoi en faire une chronique, un mot pour remonter le moral de ces pauvres joueurs qui n’ont perçu que 100.000 euro de prime (plus de 8 ans de Smic) pour avoir perdu; l’homme qui attire toutes les flèches en ce moment s’appelle Samir Nasri, prénom et patronyme évidemment d’origine arabe, dont il faut mentionner (poliment, çà changera) que Samir est un nom de personne, parfois ‘nom propre’ également, qui signifie « Celui qui aime discuter toute la nuit », histoire sans doute de partager le feu de camp avec Laurent Blanc; quant à Nasri, le mot vient de la racine ‘nasr’ (+ un ‘i’ final qui est un suffixe dit d’appartenance); çà ne s’invente pas, ‘nasr’ veut dire…la victoire. No comment.


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