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Téléthon

Tout le monde connait maintenant cette gigantesque opération de bénévolat médiatique et national, au profit de la recherche (et, de plus en plus, du traitement) des maladies orphelines. Saisissons l’occasion pour faire une enjambée supplémentaire sur l’étymologie de ce néologisme, comme me le rappelle un lecteur assidu de ces chroniques. En effet, un «Téléthon», c’est un mot qui n’existe pas à l’origine, et qui a été créé de toutes pièces, grâce aux mécanismes de la linguistique. Vous allez voir, c’est facile…

Dans Téléthon, il y a ‘télé’, comme (télé)vision, le support principal de l’événement, et il y a ‘thon’, comme (mara)thon, la fameuse course la plus longue de l’athlétisme. Résultat: la combinaison des deux, pour anachronique qu’elle soit (entre la naissance de Sophie Davant et la bataille de Marathon, il y a grosso-modo vingt-cinq siècles!), permet de créer un nouveau-mot (néo-logisme) qui exprime le contenu de l’une et l’autre racines: le Téléthon est effectivement une course télévisuelle de longue haleine, afin que chacun puisse (soit forcé de?) tomber sur le programme à un moment où à un autre. Et là s’arrête la comparaison, Dieu merci pour Sophie et ses acolytes!

Car, Marathon, qui donnera son nom à la course éponyme, c’est un petit village grec au nord-est d’Athènes, sur les pelouses duquel, au 5è siècle avant JC, les grecs et les perses ont choisi de venir se taper sur la gueule pour la nième fois, dans une période qu’on appelle les Guerres Médiques (ne pas rajouter de ‘r’). Cette fois-là, c’est Athènes qui marque, et un certain Philippidès, après s’être vautré avec ses copains comme après un but de l’OM sur le PSG, entreprend d’aller porter la bonne nouvelle à la capitale et, pour ce faire, se tape les ’40 kms’ (c’est un chiffre symbolique, en fait!) jusqu’à l’Acropole. Comme à l’époque il n’y avait pas de défibrillateur dans les lieux publics, le mec a juste le temps de souffler ‘on a gagné’ et s’effondre.

Cà, c’est la légende. Car, la (peut-être) réalité, elle est reprise par un (véritable) historien du nom d’Hérodote, qui raconte la chose ainsi: lors de cette bataille à Marathon, les Athéniens s’aperçoivent qu’ils vont se faire manger grave, et envoient un soldat (le même Phiphi-machin) chercher du renfort auprès de leurs ‘ennemis intimes’ à…Sparte (220 bornes, une paille). Et là, on comprend aisément que notre ‘marathonien n°1’ ait logiquement mordu la poussière (ils lui avaient même pas donné des Nike). Quoi qu’il en soit, l’effort héroïque va…tomber dans les oubliettes pendant quelques siècles, jusqu’à ce jour de 1896, où un certain baron de Coubertin à qui l’on ne demandait rien s’avise de (re)créer les Jeux Olympiques.

Du coup, le nom de la ville va devenir celui de l’épreuve la plus longue de la course, à savoir…approximativement 40 kms, distance choisie arbitrairement à l’époque, qu’on ne va modifier qu’en 1924 pour les Jeux de…Paris. (vous imaginez, le direct télé pendant 220 kms, çà, c’est du téléthon!). Les puristes savent bien que les 42,195 kms actuellement homologués correspondent en fait à l’édition de 1908, courue à Londres et qui reliait très précisément le portail du château de Windsor (départ) au dernier virage du stade de White City (arrivée)!

Tout çà, vous pouvez le trouver dans n’importe quel bouquin. Le petit ‘plus’, ce serait de savoir quelle est la véritable origine étymologique du mot «marathon», puisque c’est lui qui est au départ (chronométré) de toute l’histoire. La chose n’a rien à voir avec le thon (le poisson, sait-on jamais?); il s’agit en fait d’un effet linguistique un peu complexe, qui fait de marathon une version ‘appauvrie’ (terme technique) d’un mot d’ancien grec qui est «marathrôn», lequel qualifie très précisément le type de terrain où furent construites les premières maisons du village, en l’occurrence un «champ de fenouil»!

On sait bien que, plus tard, on mettra sur la tête des vainqueurs des Jeux Olympiques des feuilles de lauriers, mais le fenouil va rester la tradition pour couronner ceux des Jeux Méditerranéens. Y-a-t-il vraiment un rapport direct avec Marathon? En tous cas, toute cette histoire tourne presque au (course) bouillon…


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4 commentaires au sujet de Téléthon

  1. Il existe une course pour les fondu de marathon entre Athènes et Sparte, le Spartathlon. 245 kilomètres entre Athènes et Spartes. Avis aux amateurs.

    Merci pour cette explication et votre réactivité.

  2. etymologie + histoire= très intéressant. continuez….

  3. Juste une petite rectification :
    Ce n’est pas la course du marathon qui est éponyme, c’est le village de Marathon (éponyme signifie qui a donné son nom à…)

  4. Tout à fait exact! Il aurait mieux valu écrire (et pas seulement penser): ‘…car Marathon, qui donnera son nom à la course…du même nom, est un petit village…’. Merci.

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