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Titanic

Titanic, forcément…titanique (si, çà existe), ou tout simplement titanesque: on ne peut plus éviter le mot, à l’occasion de commémorations diverses, sorties cinéma et autres plongées sous-marines documentaires, bref, Titanic, c’est géant. Autant en profiter pour prendre un peu de recul (devant les icebergs?) et rappeler quelques connotations liées au nom du désormais sous-marin pour l’éternité. Et, quand on parle de ‘géant’, on ne peut pas faire plus exact étymologiquement, puisque, dans la folie des grandeurs du début du 20è siècle -ou des «géantudes» aurait dit certain(e)s-, le nom du monumental bateau n’a fait qu’illustrer le délire linguistique des hommes.

Délire littéraire à tout le moins, puisque la mode ‘marketing’, en ces années 1910, était au gigantisme: Après le Hindenburg, ballon géant qui fit long feu, on vit apparaître sur les mers un ou deux transatlantiques à la prétention ‘colonialiste’: on les appela donc le ‘Mauretania’, ou le ‘Lusitania’; puis vint très vite la série des ‘(h?)ic’, dont le Titanic et son navire-jumeau l’Olympic; il y eut même dans la série un troisième bâtiment nommé en toute modestie Gigantic (lequel fut d’ailleurs débaptisé en…Britannic après le célèbre naufrage, comme quoi, çà calme). Plus tard, on revint à la sage tradition des provinces ou des pays, comme le Normandie ou le France, ce qui ne fut pas forcément une garantie de longévité, mais c’est sans doute une autre histoire.

Titanic, n’est-ce pas un mot un peu ‘toxic’? En fait, l’époque est alors aux marques et aux logos très recherchés culturellement: les constructeurs automobiles (Panhard-Levassor, Delahaye), les compagnie aériennes (Air Union, l’Aéropostale), les banques même (le Crédit devient ‘lyonnais’) etc..ont tous la prétention d’aller chercher leur légitimité dans l’Histoire ou la mythologie, latine ou, en l’occurrence, grecque, et le plus loin possible. Plus loin d’ailleurs, on ne peut pas, puisque Titanic vient des Titans; ce sont douze (six garçons, six filles) ‘monstres’ géants, descendants -en seconde portée- des deux méga-dieux fondateurs de l’Univers: Ouranos (le Ciel) et Gaïa (la Terre). Donc bien avant les petits loulous de l’Olympe, qui ne viendront qu’en troisième génération, tout comme l’Olympic ne viendra qu’après le Titanic, logic si j’ose dire.

Les grecs étaient d’ailleurs assez fiers de cette terrible famille régnante aux moeurs très radicales: Ouranos et Gaïa avaient donc eu une première rafale de rejetons, au nombre de six seulement (et sans péridurale): manque de chance, il y en avait trois qui avaient cent mains (trop long, avant de passer à table) et trois qui n’avaient qu’un oeil (les fameux Cyclopes). Comme les congélateurs n’existaient pas encore, le couple expédia tout çà à la cave des Enfers, ni vu ni connu…Deuxième épisode, et retour de couches productif: arrivent nos Titans, qui survécurent tous en montrant une résistance telle qu’ils donneront plus tard leur nom à un métal d’un blanc brillant très léger mais comme eux très résistant, le…titane, précisément (1)!

Pour arranger le tout, Ouranos, qui était horriblement macho, ne voulut pas se désaccoupler de Gaïa après la fécondation, afin d’empêcher la naissance des Titans (on a la contraception un peu tardive, dans l’Espace); la mère, qui devait être aussi un peu marteau, fabriqua donc dans son ventre une faucille dont se saisit le plus jeune des Titans, Chronos (le Temps), sectionnant d’un coup le sexe de son père, sexe qui tomba à la mer dans laquelle il se mit alors à fabriquer…l’écume des vagues (faut-il vous faire un dessin?) d’où sortira un jour Aphrodite (étymologiquement: ‘la fille de l’écume’)…Bon, on est un peu loin du romantisme kitsch de la Vénus de Botticelli voyageant dans son coquillage, mais c’est pas forcément moins barbare que de trucider son frère biblique ou de lever le poignard sur son fils pour l’égorger sur le mont Sinaï, non?

Le plus titanesque dans cette histoire, c’est que, si l’on pousse à fond l’étymologie de la racine du mot ‘Titan’, on arrive soit à un terme de dialecte grec qui évoque le (fils de?) roi ou reine (du monde, peut-être en faisant allusion aux parents); soit à un verbe tout à fait classique qui signifie se raidir ou se redresser, se tendre pour projeter ou faire gicler quelque chose. Dommage que çà n’ait pas plutôt voulu dire naviguer en regardant devant…

(1): Non, le titane n’est pas un gaz, comme on le pense parfois; çà, c’est le butane ou le propane, et je vous conseille de ne pas confondre en changeant la bouteille de votre cuisinière


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