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Vagin (Monologues du)

Trois ministres et un casting choisi de comédiennes (re)donnent de la voix dans une lecture émouvante et festive adaptée d’une pièce de théâtre jouée à…Broadway depuis 1996, écrite par une américaine «juive laïque» (je cite) en hommage à la féminitude, comme aurait pu le dire autrefois Ségolène. Le but de l’oeuvre est évidemment de verbaliser « Des mots pour agir » (titre de sa troisième pièce) afin de faire du corps féminin un « Good body » (titre de la seconde). Mais savez-vous qu’en français, le mot est également un…patronyme!

Si, le ‘nom propre’ existe, pas facile à porter j’en conviens (un voisin me souffle « …surtout pour une femme »; mais je me demande si pour un homme…). En fait, il ne s’agit pas du tout de ce que vous pensez; et même si, forcément, je suis obligé ici d’en faire un monologue, vous allez vite voir que les Vagin permettent de discuter, y compris et surtout avec les gens qui vous sont les plus proches! Car bien évidemment, ce patronyme n’a rien à voir avec ce que vous pensez (sinon, il ne serait peut-être pas dans ces colonnes), puisqu’il s’agit en fait d’une variante d’un mot du patois champenois, le “vegin”.


Et ce vegin, il est forcément tout près de vous, puisqu’il s’agit de votre…voisin, le son “-oi-” de voisin ayant subi deux déformations sonores, l’une tendant vers le “a”, comme dans vagin, vaginet, vaginage (pour dire voisinage); l’autre tendant vers le “é” (emprunté à un “vouésin” campagnard), ce qui va nous donner vésin ou vésinage, tout comme le nom de la petite commune voisine de Paris, le…Vézinet (étymologiquement: le petit-voisin, avec un suffixe diminutif *)! On trouve même des versions un peu plus allongées par une terminaison typique de la région lyonnaise, comme les Vaganay ou les Vaginay, noms de hameaux du département de la Loire, entre autres.

Mais vous seriez sans doute déçu si nous ne disions pas ici un mot de cette partie de l’anatomie féminine, directement copié sur le latin “vagina”, qui désigne très précisément un fourreau ou un étui, en général destiné à recevoir une épée ou du moins une petite arme blanche, style poignard ou dague…Je m’abstiendrai donc de toute comparaison psychanalytique pour expliquer le glissement de sens qui a conduit à l’utilisation de ce mot (et de cet organe) qui devient, de fait, assez clair.


Remarquez, toutes proportions gardées, il en va donc de même pour ce qui est de votre étui à lunettes (18ème siècle) ou pour…la coque de votre iPhone (20ème siècle)…Et même pour le mot sans doute le plus inattendu, celui du “fourreau-destiné-à-conserver-des-graines” que l’on trouve dans la nature (surtout exotique), la “vaginé”, dont le “g” va se transformer en “h”, pour donner…vahiné, terme spécifique pour nommer la fille qui porte la fleur de “vahiné”. Une fois que je vous aurai dit que “vahiné” a subi une métathèse (une interversion de consonne), vous obtiendrez..vanillé (ou vanille), parfaite représentation naturelle d’un fourreau ou d’une gousse avec le parfum de laquelle vos papilles peuvent engager, cette fois, un dialogue appétissant!

(*) pour être totalement précis, on pourrait également faire venir le terme du latin ‘vicinum’, qui signifie non pas ‘le hameau’, comme on le trouve parfois un peu hâtivement, mais le ‘chemin (cf. vicinal) qui mène chez…le voisin, ou au village voisin!’


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