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Versailles

…les économies d’énergie, « Ici, c’est Versailles » aurait pu dire Emmanuel Macron à ses vingt-six invités chefs de gouvernement à l’occasion de la méga-réception-conférence destinée à envisager (et prendre?) les décisions indispensables pour sanctionner les agissements de la Russie en Ukraine. Or, depuis le premier jour de la guerre, de l’eau a (déjà) coulé non seulement sous les ponts mais aussi dans les plaines des Yvelines, y compris et surtout étymologiquement!

Le chef-lieu du département francilien est un nom connu dans le monde entier, d’abord pour son royal château qui reçoit des millions de visiteurs évidemment, mais aussi pour être ou avoir été, entre autres, aussi bien une marque de parfum, d’objets de décoration, de confiseries, de bougies parfumées ou de verres en cristal  qu’un modèle automobile de chez Simca (1), le tout à condition d’être synonyme de luxe à la française. Or, à l’origine, Versailles c’est plutôt la pataugeoire et la gadoue…

En effet, avant de faire l’objet d’un aménagement spectaculaire par les meilleurs architectes et jardiniers du Roi-Soleil, le terrain sert en effet de territoire de chasse à papa Louis XIII, dont le pavillon-relais servira plus tard d’Algeco aux ouvriers du futur palais. A cette époque, Versailles est (très) loin de Paris (2), obligeant les courtisans à de fastidieux allers-retours à la capitale à travers forêts et marécages.

Et c’est précisément le cas d’un pauvre village au milieu des bois mais surtout des marais, installé dans un endroit où les « eaux saillent » c’est-à-dire qu’elles affleurent le sol quand il s’agit d’une source mais surtout qu’elles stagnent et donc qu’on y croupit jusqu’à en mourir parfois d’un paludisme contre lequel on n’avait d’autre remède que d’attendre la fin tragique. 

Ce sera le cas de quelques centaines (milliers?) de travailleurs qui viendront assainir le lieu pendant des décennies en ‘versant’ la terre, c’est-à-dire en la labourant, en la retournant à la charrue donc en…ren-versant la boue (en la repoussant sur les côtés) ou en la dé-versant (en la faisant tomber ailleurs)! Du coup, en ancien-français, on désigne ces terrains viabilisés par ‘versail’ puis, pour différencier la ‘noblesse’ de cet espace mis à la disposition royale, l’Académie préfère des ‘versailles’ qui prendront inévitablement une majuscule en l’honneur de Sa Majesté.

Pour entrer dans les détails linguistiques, notez que versail fait partie de la liste des ‘vitrail, chandail, soupirail’ etc, et donne donc théoriquement… vers(e)aux (3) au pluriel; mais d’autres rattachent plutôt le mot à la conjugaison de ‘semailles’, mot lui aussi rarement employé au singulier. Ce qui tendrait à confirmer que, depuis le 17ème siècle à nos jours, Versailles est unique donc forcément singulier, même étymologiquement!

(1) L’autre modèle haut-de-gamme (à l’époque) avec la…Chambord.

(2) La preuve, c’est qu’on pourra s’y faire réfugier aussi bien les têtes couronnées que les gouvernements lors « d’événements ».

(3) C’est bien le sens des verseaux, y compris le symbole ‘verse-eau’ du zodiaque.


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