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Willy, Helmut, Gerhard et les autres…

Ce n’est pas un titre de film des années 70, mais les prénoms de quelques chanceliers qui se sont succédés pour conforter une amitié franco-allemande qui fête ses noces d’or en ce moment. A circonstance exceptionnelle, sujet(s) exceptionnel(s), puisque je vous propose aujourd’hui un rapide survol des patronymes de ces chefs de gouvernement qui ont contribué à la permanence de ce lien, soit, dans l’ordre chronologique: Messieurs Brandt (Willy), Schmidt ou Kohl (les Helmut), et Schröder (Gerhard). Et l’on s’aperçoit que l’étymologie fonctionne de la même façon dans tous les pays, avec des surnoms de provenances et de raisons diverses.

La chose n’étonnera personne: tous ces noms viennent de racines…germaniques (il ne manquerait plus que ça), mais il est parfois plus surprenant d’en trouver des variantes dans des langues beaucoup plus éloignées. Commençons donc par l’homme qui restera pour beaucoup de françaises le symbole de l’électro-ménager des années soixante, Willy Brandt, terme qui a fait souche en Allemagne bien sûr mais aussi en Belgique et dans l’Est de la France. Il s’agit d’une formation créée sur le mot germain ‘brant’, qui désigne une épée, allusion claire à un lointain ancêtre pré-moyenâgeux dont c’était la marque de fabrique (ou plutôt de frappe, sans doute). Le Brandt est donc le surnom d’un guerrier muni de l’arme en question, ou particulièrement habile dans son maniement. Il faut rattacher à ce Brandt sa version initiale, Brand; et aussi une version hispanisante inattendue: Brando (comme Marlon!)

Les deux Helmut correspondent, eux, à des noms de métiers, l’un et l’autre formés sur le nom commun qui caractérise leur activité. Pour Schmidt (ainsi que Schmit, Schmitt, Schmied, et même Schmitz), on s’appuie (avec précaution) sur la racine germanique ‘smitte’, qui définit une forge. Par effet de métonymie (on désigne un tout -en l’occurrence une personne- par une partie ou un détail), le Schmidt est donc très logiquement le forgeron, soit nos Laforge ou Laforgue (Lafargue en gascon)…Pour Herr Kohl, même raisonnement, mais on sort de l’industrie pour le secteur agricole, puisque le mot (le même) désigne un chou. Par conséquent, Kohl va qualifier un producteur ou un marchand de choux, tout comme les Kohler (qui ne sont donc pas que des fournisseurs de chocolat); on trouve également, selon les régions (y compris extra-allemandes) une version en Koehl.

Quant à notre Gégé(rhard), il trouve son origine dans le verbe ‘schroten’, qui veut dire tailler, ou parfois scier. Dans un premier temps (et le plus souvent), il renvoie dont à un tailleur (avec ciseaux, donc on suppose tailleur de tissu), dont il dispute la paternité avec le Schneider, qui est très clairement, lui, un tailleur d’habits uniquement. Par différenciation, le Schröder (ou Schroeder, Schroeders, Schroter ou Schrotter) peut alors être un tailleur de bois, voire même de pierre, la question n’est pas tranchée pour autant.

Voilà quelques coups de projecteur étymologique sur les ‘intermédiaires’ de la liste, parce que, si je vous avais parlé de Konrad (Adenauer, le premier) et d’Angela (Merkel, la dernière), ç’eût été trop facile, non? Allez, cherchez un peu…


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