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…celle des réseaux dits ‘sociaux’, dont tous les visionnaires (du 20ème siècle) avaient mésestimé les lendemains qui déchantent, par exemple sous le coup d’un effet de masse qui pourrait submerger cet été la paisible station balnéaire landaise. Selon les ’locaux’, un afflux incontrôlé de visiteurs (pas toujours aussi ‘cool’ que de blonds surfeurs planants) pourrait en effet jeter la ville au fond du gouffre…y compris étymologiquement!

Commençons par remarquer qu’Hossegor n’est pas le nom ‘complet’ de la commune, ni même son nom tout court puisqu’à l’origine il n’est question que de ‘Soorts’, auquel on a ajouté, au début du 20ème siècle seulement, une sorte de qualificatif touristique qui prendra finalement le pas sur le nom originel. L’un et l’autre des termes sont évidemment en langue ‘locale’, le gascon, soit en v.o ‘Sorts e Ossagor’.

La première partie est un déverbal (un mot qui…découle, très justement) d’un verbe qui concerne le plus souvent une ou des sources et qui signifie jaillir, sourdre pour se rapprocher encore davantage du son du mot ‘savant’ français, ou tout simplement surgir (du latin ‘surgere’). Pas de doute, c’est bien une histoire d’eau(x) qui se joue ici; mais, comme il n’y a pas de traces -ni de logique- de jet d’eau particulier (on n’est pas à Genève), les linguistes penchent plutôt pour des affleurements aquatiques dans les prés ou peut-être de vraies résurgences d’eau douce au large de la côte proprement dite.

Les débats sont plus animés pour Hossegor, dont il faut tout de suite écarter une rumeur farfelue (entendue de mes oreilles lors d’une conférence), celle d’une « présence militaire anglaise » en Aquitaine (1) inscrite dans la mémoire de Landais qui auraient vu patrouiller le long de la côte des ’horse-guards’ (devenu hossegarde, puis hossegor!). Or, s’il y avait eu des bonnets…à poil paradant sur la plage nord, eussent-ils été naturistes?

Bref, la véritable source d’Hossegor (version touristiquement parisienne) ou Ossegor donc, se compose de deux éléments, toujours typiquement gascons: un ‘osse-’ qui est la marque d’un locatif, une syllabe qui désigne un lieu (2). C’est également le cas de la proche Biscarosse avec un seul ‘r’ (malgré les panneaux…municipaux) puisque ‘biskar-osse’ en gascon, c’est le lieu où il y a une colline en l’occurrence de sable, dite la dune (et non pas la cité des deux carrosses, même royaux, sur la route d’un mariage à St-Jean-de-Luz!(3)

Nous reste donc à plonger dans ce ‘-gor’, variante de ‘gour’, équivalent du latin ‘fossa’, une fosse ici forcément marine; il s’agirait d’une allusion au…gouffre profond situé au (grand) large de Capbreton, une faille de plus de 250 kms de long et 3500 m de profondeur. Ce qui n’est évidemment pas une raison pour creuser un peu plus l’écart entre résidents et vacanciers; sauf étymologiquement peut-être!

NB: voir aussi l’article générique (février 2011!) sur les « étymologies trompeuses ».

(1) Très contestable; il n’y a jamais eu d’occupation militaire britannique dans les Landes; la région se trouvait tout simplement dans la corbeille d’Aliénor lors de son mariage avec Henri Plantagenet…

(2) Parfois -et plutôt- en fin de mot, comme les Josse, Tosse et autre St-Josse landais et béarnais.

(3) Juin 60 (1660): mariage de Louis XIV et Marie-Thérèse de’Autriche.

L’étymologie a parfois quelque chose de « magique »: dès que l’on sait que le moindre mot, le moindre nom ont un sens, il est souvent amusant, et parfois aisé, de trouver, coûte que coûte, une explication à chaque lieu, même si on doit pour cela un peu « forcer la main » des dictionnaires de racines. La preuve: