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Ax, Aix…

Aujourd’hui, c’est une « histoire d’eaux » que je veux vous proposer, en prenant comme exemple quelques villes du Grand Sud, mais plus spécialement l’ariégeoise AX (les Thermes) ou la méridionale AIX (en Provence). On peut même y rajouter, pour l’étymologie, Aix (la Chapelle, Aachen, en Allemagne): idem. Sources chaudes et bains romains au 1er siècle. Puis « chapelle » sur ordre de Charlemagne en 795.

Tout ces toponymes (noms de lieux) ont la même…source, l’idée de l’eau, rarement des marais mais toujours de l’eau « courante », de quoi créer des bains, des thermes comme disaient les romains, presque systématiquement à l’origine de ce sites et de leur développement. En latin, eau se dit « aqua », comme dans aquatique, aquarium, etc…Au pluriel, le « aquae » régulier va être transcrit en vieux-français dans une forme « aquas », puis « acqs », qui va évoluer rapidement vers les Ax et Aix que l’on connait.

D’ailleurs, le nom occitan de Ax (les Thermes) est bien…Acqs!

Vous allez me dire, c’est bien gentil, mais caractériser un endroit seulement parce qu’il y a de l’eau, çà pourrait faire des milliers de sites! Eh bien non, parce qu’il convient que cette eau-là soit particulière, en général chaude, ce qui permettait de pratiquer les bains en question. On y accole alors un mot qui permet de différencier les lieux. C’est donc le cas de:
Ax les Thermes, « la perle des Pyrénées » avec ses sources chaudes de plus de 70°c.
Aix en Provence, il suffit de se promener sur le cours Mirabeau pour croiser quelques unes de 22 fontaines qui irriguent la ville.
Quant à Aix…la Chapelle, si elle a bien été créée par des romains fanas de jacuzzi, elle doit son ‘surnom ‘ à Charlemagne qui y fit construire un édifice religieux en 795.

Variante étymologique intéressante: le « aqua » latin va devenir « agua » dans d’autres langues romanes, sous une forme plus moderne; nous aussi, en France, nous allons garder le « G » pour désigner l’endroit où l’eau est stagnante (sur la côte languedocienne): AIGUes…mortes; ou Aigues-vives s’il y a du courant. Ou pour le nom de la pierre dont le bleu rappelle l’eau de mer, l’aigue-marine.

Dernier (spectaculaire) avatar de la racine « aqua », que l’on va écrire phonétiquement « akwa »; cette forme va perdre son « k » pour devenir « awa », puis « ewe », et enfin…Eve, le prénom de la fille « qui sort de l’onde », symbole féminin de l’eau. Vous ne me croyez pas? Il y a un mot français, masculin, qui correspond à Eve, c’est l’objet où s’écoule l’eau dans…une cuisine, l’évier! Voilà qui évacue pas mal d’idées reçues sur l’accessoire en question.


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14 commentaires au sujet de Ax, Aix…

  1. Bravo! Très bonne explication que je cherchais depuis long temps pour mes élèves. Merci!

  2. A propos de « Aix », il y a le « aix galiculata », ce beau canard originaire d’Asie que l’on appelle aussi « canard mandarin ». Le mot latin « aix »se traduit parfois par « chèvre ». Quelqu’un a-t-il plus d’informations? Merci.

  3. Bonjour et merci de votre contribution.
    En ce qui concerne le ‘aix’ dudit canard, j’avoue être encore un peu perplexe (la fréquentation de l’eau me semble un argument trop général pour justifier le nom -sinon combien d’oiseaux aquatiques porteraient le même nom-). Peut-être un ornithologue pourrait-il accéder au répertoire originel de cet animal?
    Par contre, après petite précision sur l’adjectif latin qui est en fait ‘gale-ri-culata’, la raison semble plus claire: il s’agit d’un mot qui désignait chez les Romains une calotte, une coiffe, parfois une toque pontificale. Il n’y a qu’à regarder sa tête (en prériode de reproduction essentiellement) pour comprendre l’allusion!
    Cordialement,

  4. Merci! J’avais pensé aussi au « casque » (de Minerve).
    Pour « Aix » …attendons!

  5. Merci pour l’explication. Je me permets d’y ajouter quelque chose:
    – Aix-les-Bains , en Savoie (source thérmale, comme par hasard);
    – le vrai nom non-italianisé de la ville de Acqui Terme au Piémont italien (région où l’on parlait des dialectes proches du français, de l’occitan et du franco-provençal) est Aich.. Et comme par hasard il y a des sources thérmales!
    – Toujours en piémontais, l’eau se dit.. Eva! En en français ancien, c’était la meme chose (ève), d’où évier. D’ailleurs, il me semble bien que la ville d’Evian soit bien connue pour son eau!

  6. Bonjour,

    J’ai émis, il y a quelques temps, une hypothèse de l’évolution de Aquae à Aix.

    Observons Baia et son pluriel Baiae :

    – En graphie grecque, Baia est β α ί α ι.
    – En graphie latine le pluriel de baia est B a i a e, (terre occupé par les eaux).

    Comme les scribes ou copistes de l’époque du moyen âge sont nourris des références graphiques du grecque et du latin, l’hypothèse de l’évolution de la graphie fait sens. La calligraphie de Baiae avec le a dans l’e devient Baiæ puis Baix. Avec le a (grecque) nous observons des similitudes graphiques avec le x (latin).

    Ainsi depuis la graphie d’Aquae le nom des villes devient Aix comme ces villages qui se nomment Baix dont les sous-sols regorgent de sources.

    Cordialement

  7. J’ai bien reçu votre réponse mais elle n’apparait pas dans ce fils de conversation. Je suis novice en informatique donc…
    Dans mon explication j’ai manqué de précision :

    Je veux ajouter que je pense que si le AQ de aquae apporte juste une phonétique auquel manque le s pour faire Aqs=Ax si l’on fait silence sur le u, aquae=aqx.
    Lors le ae de Baiae, devenant x, cette graphie génère ,elle, une phonétique donnant X implique que Bai AE = (Bai) + (iX) les deux i phonétiquement se confondants..

    Je m’avance un peu, je sais…

    Cordialement

  8. Merci pour cet article ! Le rapprochement avec le prénom Eve est très intéressant surtout quand on regarde ses équivalents dans les langues sémites (l’hébreux et l’arabe) où on dit Awa ou Aisha qui signifie « source de vie ».

  9. Je suis d’accord pour l’ensemble! L’evolution de aqua en eve : ok! Mais rattacher eve au prenom biblique qui est une francisation de l’hébreu du même personnage me paraît un peu tirer par les cheveux et ignorer la langue d’origine. Qui aurait idee de rattacher Jean à gens! Bref, c’est un peu décevant et discredite le reste de l’artIcle, par ailleurs, tres sensé!

  10. super

  11. Bonjour
    Merci pour votre intéressante analyse.
    Connaissez-vous l’origine du nom Bibemus donné aux carrières du même nom, peintes par Cézanne? Ce terme latin traduit par « boisson » est-il l’étymologie? Alors, pourquoi?
    Bien à vous

  12. C’est un mot latin, en fait la première personne du pluriel du verbe boire (bibere) au futur; il est souvent interprété comme un impératif (« Buvons! ») et a servi de sorte d’ouverture à un banquet chez les Romains.
    En ce qui concerne la proximité avec le peintre -et la montagne Ste-Victoire-, voyez cet intéressant lien qui répond…d’une certaine façon à votre question. Cordialement,

    https://www.randomania.fr/origine-de-quelques-noms-de-lieux-a-la-sainte-victoire/

  13. Merci!

  14. Merci pour vos explications au sujet du mot Aix…..

    Je vais en informer mes amis de Montréal (le mont Royal)

    au plaisir

    JPB

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