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…la silhouette caractéristique de l’ex-haut fonctionnaire-député de Paris-Ministre de l’Economie et des Finances-Premier Ministre, que les Français n’ont pas oubliée (et manifestement, la Justice non plus). On a entendu quelques conversations de bistrot (pardon, de trottoir, et avec masque) jouer sur le fait que cette procédure « n’allait pas être une promenade de santé », euphémisme plus ou moins volontaire pour dire que ce serait…une ballade dure. Comme quoi, on s’amuse à tout âge.

Malheureusement, inutile cette fois de chercher un montage trop simpliste entre deux sons connus car, si Edouard connait la chanson douce (1), on est loin du compte, en tous cas étymologiquement. On est également loin du mot puisque Balladur est la francisation d’une racine dite ‘indo-aryenne (2)’, dans un contexte linguistique qui a alimenté des centaines de dialectes et de langues, dont certaines sont ‘indo-européennes’ (français largement compris).

Parmi les zones géographiques irriguées par ces influences, il y a la Turquie, lieu de naissance d’Edouard dans les années 1930, alors que plusieurs familles Bahadourian, d’origine arménienne et principalement installées dans la région lyonnaise sont déjà arrivées en France. Certaines, comme celle de notre homme, ont été converties par des missionnaires catholiques pour fuir les troubles d’une région du Caucase aujourd’hui territoire de l’Azerbaïdjan.

Or, comme pour nombre de patronymes trop ‘marqués’ qui seront adaptés à une consonance francophone pendant la seconde Guerre Mondiale, ‘bahadourian’ va subir une transformation rapide. D’abord, ‘raboter’ la syllabe finale caractéristique (3) pour en faire un ‘bahadour’ encore un peu trop oriental (et surtout inexplicable aux oreilles de l’état-civil français, sauf en faire un très basque Bas-Adour vraiment gratuit et de toutes façons impossible parce qu’à l’époque on faisait des liaisons, donc Bazadour…) 

Bref, on ne touche pas au ‘b’ et au ‘d’ qui structurent le mot, mais on va refermer ‘-our’ en ‘-ur’, et rendre plus ‘liquide’ (la famille des consonnes L,M,N,R) le début du mot afin de générer ces deux L (pour une histoire de bateaux…). En fait on est plutôt près du ciel puisque ‘bahadour’ en hindi (la langue majoritaire chez les Hindous) est un adjectif qui signifie…brave, et que, dans beaucoup de cultures, les dieux (ou les saints) – qui ne sont pas toujours des anges – sont gratifiés de qualités guerrières, tel St Marc terrassant le ‘dragon’, épaulé par un « lion courageux », qui se dit par ailleurs…Oussama (Ben Laden). 

On est donc dans un contexte religieux (les Hindous sont souvent indiens, mais tous les Indiens ne sont pas hindous), dans une tradition où l’un des avatars de Vishnou, Râma, est souvent qualifié de divinité ‘bahadour’. Bien sûr, chacun a ses théories et ses croyances sur l’influence des mots et des noms sur notre destin, mais voilà encore une fois une coïncidence qui sera bien utile au prévenu. Au moins étymologiquement!

1. Ballade avec deux ‘L’ et non balade, donc déjà rien à voir avec une petit tour dehors…

2. Aucun lien non plus avec ce que vous croyez (en tous cas pas direct)

3. Voir l’article sur Charles Aznavour(ian) et plusieurs autres célébrités.

…en tous cas par le peuple, sinon par d’autres…élus. De par son prénom, notre homme avait toutes les raisons d’être adoubé par la désormais ex-maire Michèle Rubirola (*), puisque, comme vous le savez, Benoît est la contraction du latin ‘benedictus’, celui qui a reçu la bénédiction! C’est donc en toute légitimité partisane que Mr Payan récolte les fruits de sa…campagne, au sens le plus géographique du mot! Pour en savoir plus, tapez le nom de l’un de ses deux cousins linguistiques déjà en archives: le footballeur Payet (Dimitri) ou le pilote automobile Pagenaud (Simon). Vous allez voir, ça paye (sauf étymologiquement)!

(*) voir son article précédemment

…ou, si vous préférez, rubis sur l’ongle, pour reprendre une allusion fréquemment entendue au sujet de la démission-express de la récemment (juillet) élue maire de Marseille. Or, pas de rubis -donc de rouge- en l’occurrence, si ce n’est peut-être un carton prochainement brandi par quelques opposants; si couleur il y a dans ce patronyme d’origine catalane, ce serait plutôt celle du parti de Michèle, le…Vert!

La provenance de ce nom couvre en effet tout l’arc de la côte méditerranéenne, de Barcelone à Gênes en passant par la Provence française, ce qui tombe bien pour la cité phocéenne, berceau de notre (futur ex) élue…Contrairement à la tentation phonétique spontanée qui serait de trouver ici une ‘petite pierre rouge’ (rubirola ressemble à un diminutif de rubis), aucun rapport avec les Rubio, Rubino, Rubin ou Rubinstein (1) qui renvoient, eux, à une histoire de pierres précieuses, souvent le surnom d’orfèvres ou de bijoutiers. 

Il s’agit cette fois d’un nom d’arbre, dont la…racine latine est ‘robur’ (transcrite roubur / rubur selon les langues) et qui désigne un chêne. Si le nom commun français a l’air si éloigné du mot romain, c’est que l’arbre en question (souvent considéré d’ailleurs comme ‘l’Arbre’ majuscule dans plusieurs mythologies européennes) a reçu des baptêmes différents en fonction des régions où il a poussé.

Le chêne ‘parisien’ est issu d’un ‘cassanus’ latin, qui donnera ‘chasne’ au Moyen-Age, puis ‘chesne’ et finalement chêne avec l’accent circonflexe pour marquer le ’s’. Mais, ailleurs et simultanément, on trouve aussi un ‘dero’ gaëlique adopté par les Bretons, un ‘garric’ occitan (2), un ‘cassou’ (ou casse) gascon, et enfin un ‘rove’ provençal, bien connu de ceux qui empruntent la sortie d’autoroute après Martigues pour descendre à Marseille. Pas besoin d’insister sur les nettes différences entre les sons qui plaisent aux uns ou aux autres!

Une ‘rubira’ ou ‘rivora’ est donc un bois de chênes ‘rove’, ou plus académiquement dit dans la nomenclature botanique, des ‘rouvres’. Signalons au passage que cette dernière forme très française est à l’origine d’un certain nombre de communes en France (dans le quart sud-est principalement) nommées Rivoire, nom de lieu qui aura également un grand succès grâce à un entrepreneur…lyonnais de la fin du 19ème siècle, qui s’associera avec un monsieur très Carré pour fabriquer les pâtes que vous connaissez!

Finalement, qu’il soit pédonculé, kermès, tauzin, liège, blanc ou vert, et à condition qu’il ne soit pas planté près d’un roseau, le chêne a toujours été symbole de force, de sagesse, de justice et de…longévité. Végétale sans doute, mais apparemment pas forcément politique. Sauf étymologiquement bien sûr.

(1) Littéralement: Rubin-stein (en germanique, rouge-pierre)

(2) Celui qui donnera son nom au terrain sec de la garrigue…provençale.

…de plusieurs Ordres nationaux et autres Académies de Mérite, y compris titulaire d’une médaille d’honneur de…l’Administration Pénitentière, et se retrouver sur les bancs d’un tribunal. L’ancien directeur de l’Ecole Nationale de la Magistrature est en effet lié -sinon impliqué- à une affaire concernant l’ancien Président de la République au sujet de conversations secrètes pas très loin d’obtenir la palme de l’imprudence (*).

Pas de quoi pourtant soupçonner ce patronyme de quelconques malversations, en tous cas étymologiquement. Bien au contraire: sous une forme pas très familière peut-être car peu répandue, voilà un exemple-type de ce que peuvent devenir deux racines germaniques adaptées en…Provence. Car c’est dans le quart sud-est de la France que s’est fabriqué ce mot, composé à l’origine de deux adjectifs en usage vers le 10ème siècle, soit ‘adal’ et ‘berth’.

Le premier évoque l’idée de noblesse, et va en général se transformer chez nous en une syllabe contractée, le plus souvent ‘au-’ ou ‘al-‘. C’est la base des Aubert, Albert et tous leurs dérivés (Aubret, Aubertin, ou Albertini et quelques dizaines d’autres selon les régions). Notez au passage la traditionnelle alternance ‘al/au’, toujours issue de la même ‘vocalisation’ que l’inévitable cheval/chevau(x).

Rappelons qu’on trouve également la même syllabe sous une orthographe qui, cette fois, fait alterner le ‘a’ initial en ‘e’ et devient donc ‘edel’, le mot associé à l’adjectif blanc ‘weiss’ pour donner son nom à une noble fleur blanche des montagnes…

Le second terme, tout aussi répandu, signifie brillant ou célèbre, en tous cas connu, en général pour des faits de gloire guerriers – enfin, à l’époque. Il a perdu son ‘h’ final pour adopter en français l’orthographe ‘-bert’, devenant alors la terminaison de tous les Albert justement, mais aussi Robert, Hubert, Norbert ou…Gilbert (son prénom).

Voilà donc un Adalbert (encore présent sous cette forme en Haute-Vienne) qui va commencer par donner une variante plus ‘zozotante ‘en Azalbert; puis, comme pour Al-/Au-bert), le ‘l’ va se transformer en ‘u’ pour faire Azaubert (dans l’Est) et Azibert avec l’accent méridional (coïncidence…ou pas: notre homme est né à Marseille, ça peut confirmer des probabilités).

On a assez dit ici que personne n’est redevable ni ne doit, le cas échéant, se revendiquer de la signification d’un surnom appliqué à son lointain ancêtre, mais il faut…avouer que l’assemblage des notions ‘noble+brillant’ ne prédestine pas à se retrouver devant des juges…Sauf peut-être, in-extremis, à cause d’une personnalité particulièrement exubérante ou excitée, soit la racine -toujours germanique- ‘gil-‘ (de Gilbert), elle-même dérivée d’un son initial ‘geil’ de l’ancien-allemand, qui évoque le désir impérieux ou l’ardeur à convoiter quelque chose. Un poste à Monaco, par exemple? Etymologiquement bien sûr.  

(*) ‘Conversation Secrète’ de Francis Ford Coppola, palme d’or du Festival de Cannes 1974

…dans l’administration Biden. L’ami et collaborateur du président-proclamé (à cette date) émoustille par avance toutes les rédactions parisiennes, car – ô miracle pour l’accent des journalistes – l’homme est francophile mais surtout francophone, et déroule un discours à peine teinté de ‘Côte Est’ dans la langue de Molière, grâce à des études secondaires en France. De quoi en faire un homme brillant pour ne pas dire plus, y compris étymologiquement!

Tony (si vous fréquentez le Bureau ovale) est bien de pure souche new-yorkaise, mais son patronyme vient de Germanie, du temps où les Amérindiens dormaient encore au chaud sans être découverts sur les rives de l’Hudson…Il faut probablement remonter avant le dixième siècle de notre ère pour dépister une sorte d’onomatopée, qui exprime un cliquètement (blink, blink) puis, par imitation ‘optique’, un scintillement.

On y voit en général la source de plusieurs mots à la sonorité proche, comme le ‘blink’ ou le ‘zwink’ allemands, le ‘wink’ anglais (des clins d’oeil) ou enfin la racine probable de notre nom, le néerlandais ‘blinken’, qui signifie aujourd’hui proprement (si j’ose dire) briller. Non pas en parlant des étoiles, mais très précisément…du reflet des cuivres (ou de l’argenterie, selon vos moyens) que l’on vient d’astiquer, histoire de ‘blinquer’, belgicisme favori des femmes de ménage chargées de faire reluire les cuivres des maisons bourgeoises de Bruxelles (et pas qu’une fois).

Cette racine, forcément étincelante donc, va être suivie d’un suffixe ‘verbal’ tout à fait classique en flamand (que notre haut-fonctionnaire partage d’ailleurs avec son patron, Joe Bid-en (1), ce qui va permettre, dans les régions voisines de la Hollande (qui n’est pas un pays), de transférer puis de réserver le terme au domaine…militaire! Après les bataillons de soubrettes, ce sont donc les soldats qui vont devoir frotter armes et éventuellement bagages dans les casernes.

La coïncidence -uniquement linguistique- oblige à mentionner ici un ex-fantassin de la République française, un homme de troupe du gouvernement Hollande de l’époque, un chargé de la communication présidentielle dont la mission fut brutalement interrompue à cause d’une histoire de cireur de chaussures régulièrement convoqué à l’Elysée (2).

Mais en ce qui concerne le futur Secrétaire des Etats pour l’instant Désunis, rien n’autorise pourtant, malgré un premier discours officiel particulièrement enflammé, à imaginer qu’Antony va se mettre à cirer les pompes de son patron…sauf étymologiquement bien sûr!

(1) Voir l’article (mars 2020) en tapant son nom où vous savez.

(2) Aquilino Morelle. Idem (avril 2014)