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Millau (12)

Millau, son désormais célèbre viaduc, sa course de fond, est la sous-préfecture de l’Aveyron. Etymologiquement, c’est un « cas » intéressant, car on cherche en vain une analyse spontanée à ce mot un peu bizarre, et terminé par deux voyelles inhabituelles. Première constatation: Ce nom n’a aucun rapport avec le millet, pas plus qu’avec le mil (pas très cultivés sur le causse!); encore moins avec un mil-ieu quelconque (encore faudrait-il savoir le milieu de quoi?). Ni avec les mille, les milliers ou les millions…Alors?

Alors, il se trouve que dans l’orthographe locale, en rouergat (le « dialecte du Rouergue »), on dit Milhau, graphie occitane qui nous rapproche un petit peu de la solution: ce milhau-là est une « francisation » du latin « milhavus » (ou Milhavo, qui a été un temps le nom officiel de la commune). Milhavus, Milhavanus, expriment une localisation ou une possession; ce qui pourrait bien être un nom « de domaine » comme cela est arrivé souvent avec les occupants romains devenus propriétaires à la fin des guerres.

Il faut rajouter un phénomène strictement linguistique et auquel on ne pense pas souvent, une…aphérèse, c’est à dire la chute d’une syllabe antérieure, placée en tête de mot, et qui a disparu pour des raisons soit de longueur, soit de prononciation, soit de réécriture francisée à l’époque du Moyen-Age. C’est le cas de notre « milhavus », autrefois « Aemiliavus », ou Aemiliavanus, ce qui veut dire « le lieu où habite Aemilien – Emilien », le nom du propriétaire. Tout simplement.

Pour vous la faire courte, en 1079, la ville s’appelle Amiliavo (le « e » initial est déjà tombé). Et en 1286, elle s’appelle déjà Meilhau, contraction du terme précédent; on est désormais proche de Millau! Vous allez me dire : si Millau vient de « Emilio », que signifie alors Emile, le prénom? Eh bien on ne sait pas! Incroyable mais vrai, cela fait partie de quelques termes latins dont on ne retrouve pas de racine plausible. Alors, pour ne pas rester sur ce doute, disons un mot de l’Aveyron, département qui porte ce nom grâce à…la rivière Aveyron, qui le traverse. Mais cette fois, on arrive à détecter les « sources » de la rivière, en l’occurrence deux racines gauloise et celte: « awa » (l’eau) et « aar » (la rivière). Pas de quoi se noyer dans la logique!


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