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Couvre-feu

…le mot du moment risque fort d’être ce terme que nos plus Anciens entendent encore résonner comme l’annonce imminente d’un danger, en tous cas comme une mesure de protection destinée à faire le…’black-out’ pour éviter de se faire remarquer par l’ennemi. Il est donc temps de mettre en lumière, ou plutôt de faire un ‘focus’ sur ce couvre-feu, y compris étymologiquement!

C’est en effet le mot latin ‘focus’ qui a fait feu – quasiment de tout bois – dans la langue française, laquelle n’utilisait à l’origine que le terme ‘ignis’ pour désigner les flammes; la preuve, ce qui résiste au feu se dit ‘igni-fugé’ (entre autres). D’ailleurs, la racine originelle avait d’abord évolué, plus logiquement d’un point de vue linguistique, en ‘foyus’ puis…foyer, définition première d’un ‘feu’.

Vous pouvez vous l’imaginer comme le rassemblement d’un groupe de primates autour d’une bûche préhistorique ou, plus réalistement, comme une famille, sens que prendra le mot à la fin de l’Empire romain pour désigner un regroupement autour d’un foyer qui deviendra un jour fiscal; le mot est d’ailleurs éloquent.

On est alors encore loin de la cuisinière à quatre-feux qui réjouira les ménagères du milieu du XXème siècle à la sortie d’une guerre à couvre-feu, et plus encore du coup de projecteur (la lumière du feu) que les médias modernes mettent sur un sujet en faisant un ‘focus’, qui revient finalement au mot initial!

Plus intéressant encore est le ‘couvercle’ que l’on pose plus ou moins fermement sur la-casserole-sur-le-feu, ou le voile dont on …couvre l’ampoule de la chambre tout en tirant les rideaux, geste(s) délicat(s) qui ne représentent absolument pas leur racine.

‘Couvrir’ est en effet une transformation (certes, apparemment un peu cahotique) du verbe latin…’cooperire’ qui, malgré les apparences, n’a rien de commun avec ‘coopérer’, au contraire. Pour un Romain, cela veut dire re-couvrir, pour ne pas dire submerger ou étouffer, sens très fort qui représente aussi bien un fleuve ou une rivière qui sortent de leur lit et donc inondent toute une vallée, qu’un geste de lapidation qui doit entièrement écraser un condamné!

Heureusement, à partir du 11ème siècle, le poids de la couverture va s’alléger progressivement, d’où petit à petit le sens de couvrir pour protéger, depuis le revêtement du toit de la maison posé par un ‘couvreur’, jusqu’au ‘couvre-chef’ qui permet de se dé-couvrir devant les dames.

Entre-temps, on aura découvert le couvre-lit et le couvre-plat, toutes choses bien utiles quand on doit supporter un couvre-feu…Notez au passage que, théoriquement aussi bien que politiquement, on n’aime pas trop multiplier les couvre…feu; ou feux ?  Pour ‘couvre’, pas de problème, on ne met jamais de ’s’ à un verbe conjugué; pour le feu, l’Académie le considère comme unique et invariable, mais le ‘x’ est toléré. Surtout s’il l’on a plusieurs familles (foyers) à protéger, sans doute.

Quant au ‘feu’ dont l’enveloppe vous brûle les doigts à la vue d’un avis de décès, il n’a rien à voir avec les flammes, même de l’enfer ou si vous avez opté pour la crémation. Ce ‘feu’ (ou feue)-là vient d’un autre mot latin qui est ‘fatum’, le destin; l’adjectif qualifie donc ‘celui ou celle qui a accompli son destin’ (donc qui est mort-e). Mais je ne pense pas que ce soit pour vous une découverte. Sauf peut-être étymologiquement.


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