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Findus vs Spanghero

«Heu-reu-se-ment, il y a Findus, (les choeurs) Finduuus!»…ça, c’était dans les années 80, quand la marque innovait sur le marché français en lançant ‘un nouvel appétit pour ce qui est bon’. Même si elle apparaît à son nom défendant dans l’immension opération médiatique en cours pour une histoire de viande de cheval à la place du boeuf, passons un peu cette marque au micro-ondes de l’étymologie pour en découvrir l’origine; oui, les marques commerciales aussi ont une histoire, et leur nom n’est pas dû au hasard. D’ailleurs, prenez quelques secondes avant de continuer à lire, et cherchez quelques explications possibles…

Non, ni fin, ni indien (de l’Indus), ni ‘fendus’ (?!), ni ‘trouvés’ (to find, en anglais); car l’entreprise n’est ni française ni anglaise mais on ne peut plus scandinave, puisque très précisément suédoise et norvégienne (Ikéa, Nokia, Findus, même combat). Et l’activité principale de la future marque de surgelés (à commencer par les légumes, chronologiquement), c’est…le chocolat! La scène se passe en effet au début des années 1940, et deux chocolatiers de la région décident de diversifier leur production en rachètant une petite entreprise de fabrication de conserves de fruits, la justement bien-nommée ‘Frukt Industrin’. En gommant la terminaison typiquement scandinave du second mot, et en ne gardant que l’initiale du premier, on obtient donc ‘F.Indus’, qui aura le succès européen puis planétaire que vous connaissez; désormais, c’est le colin qui ramènera sa fraise dans les barquettes.

Passons rapidement sur l’historique de la production dans notre pays, où elle débarque au début des années 70, d’abord dans la distribution des glaces, puis des poissons, des crêpes, des pizzas et enfin de tous les plats cuisinés, avec le(s) risque(s) désormais associé(s) que lui font éventuellement courir ses fournisseurs, parmi lesquels le groupe français Spanghero. Dans la mémoire collective des sportifs, le nom est plutôt synonyme d’une formidable dynastie (disons fratrie) de rugbymen, dont la famille a fait souche dans l’Aude (d’où Castelnaudary), en provenance migratoire directe de l’Italie.

Comme on le croit parfois, ‘Spanghero’ n’a en effet pas de lien avec l’Espagn(h)e(ro) mais avec la région italienne du Frioul (Trieste, Udine, et Venise), aux portes donc de l’actuelle Croatie. Or, l’italien (surtout dans le Nord) a hérité -comme le français- d’un nombre important de termes issus de racines germaniques, et les quelques variantes du patronyme que l’on trouve dans les environs vont nous aider à retrouver le sens du mot: Spangero, Spanger, et -plus transparent encore- Spangher. Toute la famille linguistique serait (*) reliée à l’ancien (et toujours actuel) allemand ‘spange’, qui définit une attache (de cheveux ou de vêtement) représentant un bijou (féminin), comme une broche, un fermoir, une barrette, etc. Ce qui ferait des premiers Spanghero (af)frioulans des joailliers, à tout le moins des vendeurs de bijoux.

Ironie ultime de la traversée des siècles: certains chercheurs (côté allemand) vont jusqu’à donner à ce ou cette ‘spange’ le sens d’une sangle pour animaux, celui qui vient à l’esprit le plus spontanément étant forcément un…cheval. Aïe, déjà à l’époque, ce n’était même pas du boeuf!

(*) Oui, on n’est pas sûr à cent pour cent, mais, quand on ne trouve pas d’autre association étymo et logique, ce sont la racine et le sens les plus probables qui s’imposent.


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