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K-way

Le vendredi, c’est ‘économie’. Le fabricant d’imperméables-ceinture-froissée-capuche-coincée récemment mis en scène dans un sketch de Dany Boon, renonce finalement à la…relocalisation de sa production en France (Arnaud, encore un petit effort!*). Qui dit re-localiser suppose que la fabrication était -ou a été- d’origine nationale, ce que l’on peut difficilement soupçonner avec un nom pareil…Eh bien, si! K-Way est on ne peut plus français. Du coup, savez-vous ce que signifie ce K? Prenez quelques secondes avant de cliquer sur la suite.

Il est vrai que l’entreprise appartient depuis plus de vingt ans à des distributeurs (puis financiers) italiens. Le blouson chiffonné aurait donc dû s’appeler ‘K-Via’, si l’on traduit directement le nom. Car le ‘way’ auquel nous avons affaire est bien le mot anglais qui signifie la route, ou le chemin, ou encore -étymologiquement- la voie…A l’origine, il y a le latin ‘via’, lequel, comme en italien et en espagnol, a donc un rapport avec un passage, terme généraliste qui permet d’éviter de prendre en compte si c’est une route pavée, un canal maritime, ou tout autre site de communication selon qu’on est en voiture, en train ou à pied. Cette ‘via’ permettra ainsi de former, après les transformations gutturales d’usage chez nos amis germains et saxons, les termes (anglais) de ‘way’ ou de ‘weg’ (allemand), dont on voit (si j’ose dire) bien maintenant la proximité.

Tout cela ne nous dit pas pourquoi, au milieu des années soixante, un certain Mr Duhamel (d’origine normande: l’homme qui habitait le ‘hamel’, soit hameau en français) a eu l’idée aérienne d’inventer un jour non pas un imperméable (preuve -manquante- à l’appui) mais un…coupe-vent. Ce morceau de plastique pliable ne prétend pas concurrencer le très efficace ciré local ni le parapluie (de Cherbourg?); le vêtement ne doit servir «qu’en cas» de pluie, et «sur le chemin» du retour à la maison! Vous avez compris: deux ans après sa création, cet ‘en-cas’, tout à fait impossible en français pour éviter la confusion avec le sandwich de promenade, prend une dimension internationale grâce à la traduction du son en devenant alors un (en) K-way**. Ce n’est donc un ‘en-cas, ouais!’, comme on le croit à Toulouse…

On a d’ailleurs beaucoup de chance que le nom se soit imposé si vite, et même un peu trop si l’on constate toutes les contrefaçons fabriquées depuis et adoptées sur toute la planète. La zone la plus difficile à convaincre fut le Texas, pour lequel un K rappelait le nom d’un Klan baptisé Klux. Un peu plus haut, en Floride, la prononciation anglaise du K (non pas Ka mais Ké, voire Ki) se rapprocha un peu trop de la zone de résidence très connotée de Key West…De toute façon, hormis les jours d’ouragan, on a rarement besoin de se promener en coupe-vent sur cette pointe des Caraïbes, et sans doute encore moins au Texas. Par contre, les américains n’hésiteront pas à adopter sans réserve (visuelle, puis commerciale), le gigantesque K de Kodak, ou celui de Kellog’s. La consonne, plus ‘tolérable’ en Europe, contribuera au succès de produits très divers, dans des marques essentiellement sous influence ‘germanique’: de la bière (Kanterbrau, Kronenbourg), des nettoyeurs haute-pression (Kärcher), des montres (Kelton), des friandises (Kinder, Kréma), des boissons (Kir, Krug), des potages (Knorr)…

…et même des lunettes! En 1966, un groupement français d’optique préfèrera, pour vanter ses verres transparents comme le cristal, prendre le nom de Krys (sans t à la fin, s’il vous plait). Sans parler, un peu plus à l’Est, du très soviétique K(a)-lachnikov. Quelle étymologie!

(*): prénom du Ministre français Chargé du Redressement Productif, pour nos lointains lecteurs.
(**) et alors, Vous dites bien du P-Q, non?


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