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Panama (!)

On serait le 1er avril, vous ne vous étonneriez que modérément de trouver au milieu de l’actualité du jour le nom de Panama. Or, il s’agit bien du pays d’Amérique Centrale, qui a fait une irruption remarquée (pas par tous les journaux, visiblement) dans les dépêches de l’Agence Française de Presse. Il faut dire qu’entre deux ‘recadrages ministériels’, un avocat du Parquet assassiné et quelques chômeurs des parquets en garde à vue, il ne reste pas beaucoup de temps pour jeter un coup d’oeil de l’autre côté de l’Atlantique (sud). Eh bien, figurez-vous que c’est le Panama qui lorgne du côté de l’Europe, et pas à n’importe quel sujet…

Le président Ricardo Martinelli, en tournée en Europe, vient en effet de souffler dans l’oreille d’Angela Merkel (en tout bien tout honneur) qu’il souhaiterait adopter…l’Euro comme monnaie de transaction. Et pourquoi que je le ferais pas, a dit notre Richard à Angèle! Car pour l’instant, la monnaie ‘forte’ locale est le dollar (sans blague) qui sert comme souvent de référent monétaire. La devise officielle est le ‘balboa’ (c’est beau comme un film de Stallone), du nom de cet explorateur espagnol qui découvrit…la Colombie; jusqu’en 1904, le Panama n’était effectivement qu’une province de ce pays, son indépendance est donc une histoire très récente.

Dès lors, afin d’assurer une stabilité économique (et, probablement, de compliquer la vie aux yankees), el senor présidente se verrait bien en tête de pont du vieux-continent, à un moment où les finances de l’Europe se retrouvent plutôt incontinentes. Mais la crise occidentale ne fait pas peur à l’élu au chapeau de paille préféré de Jules Verne (il paraît que c’est le nantais qui, en 1865, donna son nom au galure tissé avec la fibre de l’arbre de guayacan, arbre mythique également appelé arbre de panama, qui perd ses feuilles et produit une floraison dense de corolles jaune-doré). En adoptant l’euro, le pays du Canal rejoindrait alors la liste des grandes puissances déjà intéressées par le rattachement à la monnaie commune: le Kosovo, le Monténégro, la Bosnie, Monaco, le Vatican ou encore Andorre. (Tant pis pour l’Angleterre ou la Suède).

L’Europe serait alors une fédération d’états-désunis (y compris par l’océan) si le Panama se retrouvait dans un système monétaire qui ne compte pas qu’un serpent mais beaucoup de poissons. En effet, ‘panama’ est un mot emprunté à l’une des langues amérindiennes plus ou moins bien comprises par les envoyés de l’Isabelle espagnole, et qui signifie «l’endroit où pullulent les poissons». Une autre interprétation, dans un dialecte voisin, évoque plutôt «l’endroit où pullulent les papillons». Conclusion: il y a aussi des poissons volants au Panama.


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Un commentaire au sujet de Panama (!)

  1. Je viens de lire votre article sur le Panama et j’adore votre style cest bourré de clins d’oeil et de références très documentées. bravo. un lecteur d’australie

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