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Gagey (Frédéric)

Turbulences dans le ciel mais surtout sur le sol d’Air France, dont certains dirigeants mouillent la chemise (au point de se la faire déchirer), sous le regard d’un président-directeur-général jusqu’ici davantage épargné et moins médiatisé que certains de ses prédécesseurs. Dans la situation actuelle, il va être forcément chargé de donner…des gages aux hordes des syndicats. Coïncidence sonore facile? Pas tant que ça, car sous une apparence patoisante, c’est peut-être le passeport adéquat pour comprendre ce nom.

Notre homme est de naissance (*) savoyarde, et porte la version régionale d’un mot qui a fait souche principalement en Bourgogne et en Franche-Comté, plus quelques glissades vers les proches vallées des Alpes. L’étymon (le prototype du nom) est tout simplement Gage, mais aussi Gagé (forme passive, ou prononciation déformée), ou encore Gageard (comme d’habitude, plutôt une connotation péjorative) et enfin notre Gagey…Tous sont issus d’une proche (géographiquement) racine d’origine germanique qui est «waddi» (je sais, ça fait davantage terme de politesse tunisien, mais bon…).

Ce son germanique va se transformer en *gaddi puis *gaggi, avant d’arriver à la version actuelle. Et à la base de cette racine (autant dire très profondément), il y a le sens d’un en-gage-ment, surtout d’ordre militaire d’ailleurs, autrement dit une contre-partie donnée en garantie d’un service (ou d’une défection!). D’où la notion de gage moderne, à la fois dépôt d’un objet en otage contre espèces (le prêteur sur -ou à- gages), mais aussi celui qui engage son argent pour jouer, un parieur, qui doit bien mettre au pot les gages de sa mise. Sans parler évidemment de la ‘peine’ infligée à celui qui a perdu dans un défi, à différents niveaux de violence…

Exceptionnellement, et ponctuellement dans le nord de la France (post-médiévale), on trouve le sens de ‘domestique’, forcément appointé sur gages, en échange de son travail (non encore syndiqué chez les râleurs). Ce qui n’arrange pas les choses, sans toutefois bousculer complètement le sens, c’est qu’on retrouve, sinon le même mot, du moins des sons très proches dans d’autres régions: en Gascogne, le terme diminutif ‘gaget’ peut désigner une ‘gage à poules’ (une cage), parfois même un petit geai (interprétation probablement imaginaire). Et, comme il y a des lieux-dits Le Gage ou Le Gaget du côté de la Provence cette fois, il faut bien leur trouver une logique, soit une possible colline, certains disent même un marché (là où on troquait les marchandises?), mais je n’y mettrai pas ma main en gage.

Le Gaget le plus célèbre (parce que là encore, on n’est pas tout à fait sûr) nous raconte la belle histoire d’un fabriquant parisien de bibelots et autres miniatures, dont l’atelier écopa d’une commande originale de la part d’un certain Auguste Bartholdi, lequel avait besoin d’une petite reproduction de sa ‘Statue de la Liberté’ pour montrer son projet…Du coup, le succès de la top-model bras levé pour éclairer le monde (forcément depuis l’Amérique) aurait fait l’objet d’une fabrication en série sous le nom de son inventeur, prononcé à l’américaine, le ‘gadget’, plus tard élargi à toute babiole aussi temporaire que la liberté des peuples. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il faudra autre chose que quelques gadgets pour faire revenir à bord des avions beaucoup de passagers sidérés par les méthodes de ces gens de (mauvaise) compagnie…

(*) …ce qui ne signifie pas forcément ‘de souche’, mais, pour cette fois, ça semble coller.


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