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Morgan (Michèle)

Disparition de l’actrice aux yeux les plus électriques du cinéma français, et avalanche de superlatifs (mérités) sur la carrière et la vie de celle qui sut aussi bien porter le béret de feutre sur les quais de gare que se glisser dans l’image d’une Marie-Antoinette de carte postale…Comme vous le savez sans doute, Michèle ne s’appelait pas Michèle (mais Simone), pas plus que Morgan (mais Roussel). Petit parcours dans les différents éléments de son état-civil.

A la fin des années trente, difficile de percer dans le cinéma en se prénommant Simone sans contrarier quelques têtes d’affiche (Simone Simon*, Simone Signoret, Simone Valère, etc); quant à son patronyme, il connote trop à l’époque l’idée de…rousseur et risquerait presque de cantonner la jeune actrice à des rôles ‘volcaniques’ (le feu de la couleur), telle Rita Hayworth par exemple aux USA. Autre possibilité: adopter le nom de sa mère, mais le terme Payot, dont l’étymologie signifie ‘petit paysan’ (payotte au féminin!) inspire immédiatement à son entourage des jeux de mots (dont par-paillot, sobriquet des protestants depuis le 16ème siècle. San oublier paillotte).

En fait, elle aura choisi Morgan tout simplement pour ‘faire américain’, grande tendance des français qui voulaient se donner un style (y compris trente ans plus tard dans la chanson, M.Hallyday), et ce, en référence à…la banque new-yorkaise (ouf, on a échappé à Goldman Sachs); et Michèle comme prénom, pour faire plaisir dit-on à son premier flirt de cour d’école (ouf, on a échappé à Raymonde). Bref, voici donc à l’écran Michèle Morgan; mis d’où venait vraiment le patronyme de la petite Roussel?

Il s’agit bien du surnom donné à un lointain ancêtre qui eut le malheur d’hériter d’une pigmentation de peau différente de la majorité de ses congénères (blond ou brun), ce qui valut pendant longtemps aux Roux (comme le comédien Michel), Leroux (comme l’écrivain Gaston), Rousseau (comme le philosophe Jean-Jacques), Roussin (comme le dramaturge (André), Rousselot (comme l’homme d’affaires Jacques), Rousselet (comme le fondateur de Canal+, André) et autres Roussel donc, d’avoir une réputation suffisamment diabolique de commerce avec le Malin pour qu’on les fît monter au bûcher (pire chez les femmes, forcément sorcières). Tout ça à cause d’une tignasse…’poil de carotte’ (encore un défavorisé) qui faisaient d’eux (et elles) des phénomènes hors-nature aussi étranges que des albinos en plein centre de l’Afrique (et encore exterminés, de nos jours).

Ceux qui s’en sortiront le mieux seront deux, d’abord un huissier de l’Yonne de l’époque de Napoléon, un certain Guillaume Joseph Roussel, second enfant de la famille devenu célèbre sous le nom de Cadet (forcément) Rousselle (par équivoque avec la forme Rosselle, fréquente dans le Nord)! Et, un demi-siècle plus tard, un lexicographe nommé Pierre Larousse qui fondera des Editions consacrées au dictionnaire…

Evitons les Rousserie et certains Rousselière, qui renvoient le plus souvent à une plantation de roseaux; alors qu’on peut rapprocher les Roussille, nom occitan du…rouge(ben voyons)-gorge, ou encore la région qui expose ses massifs de pierres rouges au soleil, le Roussillon! Paradoxalement, que vient faire la couleur de feu dans la ville de Châteauroux? Rien de tout, puisqu’il ne s’agit pas d’un château incendié ou autre micro-climat au soleil de l’Indre mais d’une déformation de Château…Raoul, du nom de son prince fondateur au 11ème siècle. C’est cool, non? De quoi se méfier quand même des roux. Au moins étymologiquement.

(*) Autre partenaire Jean Gabin (‘La Bête humaine’)
(!) Voir aussi la chronique sur Rousseff (Dilma), en double jeu de mots…


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