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Pétain (Philippe)

A force de vouloir ne pas en parler, le nom du maréchal auquel il ne sera pas rendu hommage car frappé d’indignité nationale est sans doute le plus répété par les médias. Il n’est pas question ici d’entrer dans des débats d’historiens ou de polémistes divers, mais seulement de saisir l’occasion pour chercher la signification de ce patronyme à la sonorité manifestement encore douloureuse (on plaint les contemporains homonymes!)…

Décidément, ce Philippe (il s’appelait également Henri, Omer et…Benoni) aura tout fait péter, aussi bien militairement (dans une Première Guerre) que politiquement (dans une Seconde): théoriquement, la majorité des étymologistes le relient à la racine latine du verbe ‘pedere’, lequel signifie bien…péter, au sens intransitif (si j’ose dire en la matière) sans complément d’objet, direct ou pas.

Aucune chance donc de se cacher derrière un synonyme de casser ou briser (‘je me suis pété la jambe ’), il s’agissait bien pour les Romains d’un bruit…pétaradant -même origine, hum- qui évoque précisément le bruit répétitif émis par certains animaux lors de leur digestion, ou plus tard une cohorte de motos qui empestent une rue; mais à l’origine il n’est pas encore question d’odeur, même si d’autres mots ont écopé du même parfum, à des degrés divers:

‘A midi pétantes’ suppose une exactitude calée sur le premier ‘pet’ (coup sec) du clocher; un ‘pétard’ représente d’abord le son d’un tir de pistolet (d’où le mot longtemps resté dans le vocabulaire commun pour désigner l’arme elle-même); quant à la ‘pétaudière’, héritée d’une trouvaille de Rabelais pour décrire la « Cour du Roi Pétaud » (je ne vous fais pas de dessin), elle en vient à concerner un endroit suffisamment désordonné où règne une anarchie où chacun pouvait…péter comme il le souhaitait, allusion inattendue par-dessus les siècles aux erreurs stratégiques de nos gradés du front de l’Est?

Heureusement, outre quelques autres formes comme Pétaut (en Normandie), Pétault (dans le Centre) ou même Petey (en Lorraine), l’hypothèse d’un ‘pet’ -il est vrai étrangement anecdotique- est parfois mise en doute par certains qui préfèrent le rapprocher de noms comme Pétetin, une forme allongée de Pétin, auquel il manque juste le ‘a’ central, sans changer le son. Or, cette fois aucune contestation possible, un pétetin ou pétitin est un adjectif régional (originaire de Savoie le plus souvent) qui qualifie quelqu’un de petit, tout comme petetot ou le très connu diminutif petiot; le procédé de nomination a de plus l’avantage d’être plus répandu qu’un surnom bizarrement peu en odeur, même pas de sainteté.

Mentionnons encore quelques acharnés (comme d’habitude) de la recherche sonore exacte qui voudraient faire venir Pétain du néerlandais ‘peteen’ (le parrain, reste à savoir pourquoi…), ou même d’une déformation du prénom Pete (Pierre) via une phase en Pitain; peu probable quand même.

Mais si vous voulez continuer à y réfléchir, vous pouvez toujours faire péter une bouteille de champagne, histoire de voir les bulles ‘pétiller’, le gentil diminutif de péter! A votre santé.


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