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Séguéla (Jacques)

Encore une déclaration à couper le souffle (ou au couteau?) de la part de l’ex-publicitaire bling-bling à la ‘Rolex’ scandaleuse; pour ceux qui auraient raté la dernière saillie de l’octogénaire tanné aux UV, il a récemment expliqué (enfin, affirmé) qu’il voulait simplement suggérer qu’on peut toujours réaliser ses rêves et que (c’est la dernière) «même un clochard pouvait économiser 1500 euro». Ce qui passe pour une ânerie aux yeux de beaucoup est, paradoxalement, très exact…étymologiquement!

Car le séguéla vient du sud (de la France), et s’est formé, vers le 12ème siècle, sur le mot latin ‘secale’ qui veut dire…le seigle. Pas étonnant qu’il ait pris racine (forcément) dans plusieurs régions du Languedoc, en suivant deux tendances caractéristiques de cette zone: d’abord la gutturalisation du ‘c’ central, faisant passer ‘secale’ à segale puis segala, seguela, ou même au mieux l’occitan ‘segueilha’, ce dernier terme illustrant le second phénomène phonétique, l’apparition fréquente de la diphtongue ‘eï’ dans le mot, quelle que soit sa place (parfois au début, parfois à la fin, selon l’accent tonique).

Entre Foix et Toulouse, puis dans tout le reste du Grand-Sud, la ‘segueilha’ (pour conserver le ‘a’ final) désigne donc très précisément une seiglière en français, une parcelle plantée de la céréale en question; par extension (de sens, pas toujours de terrain), le mot va alors devenir le surnom de celui qui en est propriétaire ou qui la moissonne, d’où finalement la naissance de ce patronyme. Voilà pourquoi la phrase coupante du Séguela au sujet de ceux qui sont fauchés comme…les blés a quelque chose de prédestiné (ça vous la coupe, non?).

Puisque, si on remonte un peu plus loin dans la racine latine, le ‘secale’ vient -forcément- du verbe couper qui se dit ‘secare’; bon, d’accord, il n’y a pas que le seigle qui peut être coupé, mais les Romains estimaient que cette plante-là était plus robuste que le blé par exemple, et demandait un effort particulier, d’où cette attribution spécifique. Ca vaut ce que ça vaut comme argument, mais il est vrai que, si vous voulez couper quelque chose de plus dur qu’une simple tige (une racine ou une petite branche par exemple), vous pouvez toujours utiliser un ‘coupeur’, autrement dit en français un ‘séca-teur’, inventé par un ministre de Louis XVI exilé, dit-on, aux colonies (en fait un aristocrate fuyant la Révolution, et davantage porté à tailler les rosiers qu’à se faire couper la tête). Voilà qui a rendu toute chose sécable, avec des ciseaux ou pas, comme les demi-doses de comprimés que vous prenez de temps en temps.

Par contre, aucun rapport avec une ‘secte’, qui vient du verbe suivre (les adeptes suivent un gourou, même si c’est souvent pour se couper du reste du monde), pas plus qu’avec le nom de la chanteuse Ségara (Hélène), de son nom d’état-civil…Rizzo. Malgré les apparences encore, ce rizzo ou même rizzoto (!) n’a pas la même racine -il ne manquerait plus que ça- que le riz (du grec…oryza); c’est une version du nom Riccio, qui qualifie quelqu’un aux cheveux frisés, pas franchement le look d’Esmeralda.

Quant à Ségara, c’est en fait un mot d’origine espagnole -pardon, catalane: sagarra- qui serait emprunté au…basque ‘sagar’ qui désigne un pommier. Celui sous lequel s’était peut-être endormi le Jacques avant de nous gratifier de sa dernière (on espère) déclaration.


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