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santons

Si vous avez succombé au village miniature traditionnel en Lego de terre et de papier, peut-être n’avez-vous pas encore les derniers santons à la dernière (c’est le moins qu’on puisse dire) mode en vigueur en Italie (pays du Vatican): les figurines à l’effigie du Pape François ou de…Silvio Berlusconi font en effet partie des diverses statuettes peintes ajoutées cette année dans les crèches romaines, tout comme Kate, William and George d’Angleterre, ou Giulia, Carla et Nicolas Sarkozy (on a la statue qu’on peut). Nul ne sait ce qu’en penserait (St) François d’Assise, réputé inventeur de la réplique de la grotte de la Nativité, mais nous avons encore quelques jours pour analyser l’étymologie de ces ‘santons’. A votre avis?

Nom d’un petit bonhomme, ces figurines sont généralement en terre cuite, mais on en trouve aussi en céramique, en bois, en carton, ou même en plastique. Et si la tradition chrétienne la plus ‘orthodoxe’ ne fait figurer dans l’étable de Bethléem que la Sainte Trinité et quelques bergers, puis trois rois mages en retard d’un TGV, l’usage populaire des régions y a depuis longtemps rajouté quelques silhouettes locales parfaitement anachroniques mais néanmoins logiques, comme la poissonnière ou le tambourinaïre, pour ne prendre que l’exemple provençal. Dans d’autres coins de France ou du monde, on y trouve même la présence d’animaux tutélaires ou célèbres (la cigogne en Alsace évidemment, mais aussi des elfes, des gnômes, des fées, voire carrément le loup-garou, chacun ayant droit à la bonne nouvelle de Noël, sait-on jamais).

Tout comme la ‘crèche’, dont l’origine n’est pas forcément le village de Grecchio où François aurait lancé la tradition, mais tout simplement le mot qui désignait une auge à bestiaux (là où on peut crécher si l’on n’est pas trop grand), on a parfois dit que les santons étaient d’origine moyen-orientale, car sculptés dans le bois de…santal, exemple parfait d’un fantasme linguistique basé sur la seule ressemblance entre les deux mots. Rien à voir non plus avec la Saintonge, dont les…saintongeais, sauf leur respect, ne sont en rien les premiers à avoir reconstitué la scène. En fait, les santons (santoni) sont un diminutif du latin ‘sanctus’ (sancti, au pluriel), qui veut dire saint. ‘Sanctoni’ va se transformer en ‘santtoni’ puis ‘santoni’, et enfin perdre sa lettre finale italienne, pour faire le français ‘santon’ (ou ‘santone’ pour ceux qui sont proches de la frontière italienne, d’où les premiers santons ‘modernes’ fabriqués en plâtre en Provence à partir du 18è siècle).

Un santon, c’est donc un petit saint, non pas au pied de la lettre mais en tant que petite représentation des saints (comprenez des personnages sacrés), soit, à l’origine, uniquement le trio Jésus-Marie-Joseph; les personnages périphériques n’auront droit au titre que parce qu’ils sont présents autour de la sainte mangeoire.

Puisqu’on parle souvent patronymes ici, il faut signaler qu’il existe pas mal de familles de santons tout à fait vivants, donc les Santoni corses bien sûr, via un surnom donné à quelqu’un de connu comme très religieux ou simplement très vertueux («cet homme, c’est un saint» ne signifie pas forcément que vous êtes candidat à la canonisation). On trouve aussi des Santinon (diminutif du diminutif!), également sous la forme Santinone ou Santinoni chez nos voisins transalpins. N’oublions pas les Santinelli, les Santini (Pierre) et autres Santi (Jacques), noms communs à plusieurs hommes politiques et acteurs de cinéma, ou enfin le très vénitien Santelli, comme le réalisateur de télévision Claude…Pour certains de tous les personnages cités ici, je ne jurerai pas que ce soient toujours des saints. Sauf étymologiquement bien sûr.


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