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…comme le racontait le paragraphe suivant dans une chronique de 2011, le président de La France Insoumise enflamme aujourd’hui les éditoriaux et la classe politique avec un nouveau ‘dérapage’ sous-entendant une manipulation du temps électoral. Rien que pour le plaisir, petit rappel des possibles racines du bonhomme.  

Heureusement, un nouvel amoureux de la langue française s’est manifesté lors d’une émission télévisée, pendant laquelle on demandait à Jean-Luc Mélenchon ce qu’il ferait comme sport s’il était élu président. Ce à quoi il répondit qu’il se contenterait de jardiner dans les jardins de l’Elysée, allant jusqu’à « …planter un petit bouquet de bambous, dont je suis assez raffolé. » (Canal +, samedi 3 septembre, 19h45). En voilà une expression raffolante! Renseignement pris (on ne sait jamais), raffoler est bien un verbe transitif indirect, on ne peut donc que raffoler de quelque chose. Mais, bambou pour bambou, cela valait bien le coup que je m’attelasse (du verbe atteler, rien à voir avec le sommier) à l’origine de ce nom. (extrait de l’article du 05/09/2011)

Donc…Le mélenchon -le nom commun- n’est d’ailleurs pas très clair, au contraire des positions politiques de notre natif de Tanger. Il n’empêche, le mot est vraiment de souche très parisienne, en tous cas de la grande région.

Première constatation, il s’agit d’un diminutif; en effet, avec ‘-et’ ou ‘-eau’, la terminaison ‘-on’ est utilisée pour désigner le petit de quelqu’un ou de quelque chose. Quelques exemples: un garçon (un petit gars), un baluchon (un petit ballot), un capuchon (une petite capuche), un quignon (un petit quoin/coin de pain). Même chose chez les animaux: un ânon, un autruchon, un bichon (petite biche, pas le chien (2), etc…

Deuxième étape: on a donc une racine initiale ‘mélench-‘, ou peut-être ‘mélenss-‘, et c’est là que les opinions divergent. Les plus doctes des étymologistes y voient une variante du mot grec ‘mélas’, qui signifie noir (comme dans Mélanie, ou la mélasse, c’est à dire le miel noir, littéralement). Le fait que l’on passe du ‘a’ au ‘e’ central n’a pas beaucoup d’importance, mélenchon, mélanchon, voire mélansson étant des formes proches. Seul problème: à part le surnom de gens aux cheveux noirs, que vient faire cette couleur dans l’histoire? Par ailleurs, le procédé n’est pas très fréquent dans ce contexte. Et puis, cela nous ferait davantage Mélasson que Mélenchon…

D’autres chercheurs, plus réalistes sans doute en fonction de la région d’origine de la famille, rattachent le mot à la forme mélensson/mélenchon, possibles aphérèses (3) de…Amélenchon. Dans ce cas, on se retrouve avec une version francisée d’un mot germanique (logique, par rapport à la région parisienne) qui est ‘a-mal’, ce qui donnera plus tard des Amel, Amelin (pas Hamelin), Amalric, Amaubert, etc. Cette racine, que l’on trouve fréquemment chez les Goths (avant le 10è siècle!), évoque quelqu’un de travailleur, de laborieux (dans le bon sens du terme), bref, de quelqu’un qui réfléchit et qui s’investit dans l’action.

Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a aucun rapport avec le ‘mélangeons’, forme du verbe mélanger, lui-même issu du verbe mêler; je ne dis pas que, parfois, Jean-Luc n’embrouille pas ses interlocuteurs, mais bon…

Etymologiquement parlant, cela serait plus sûr, et en tous cas, intéressant de parier sur la seconde hypothèse, car si je ne me trompe, le travail et l’action, dans le cerveau, c’est le rôle du…front de gauche, non?

(1) tapez le nom concerné dans la rubrique « recherche » en haut de la page…

(2) le nom du chien vient du fait qu’à l’origine, il porte un (bar)bichon, le diminutif qui signifie une petite barbe ou…barbichette!

(3) Petit rappel, il s’agit d’un phénomène linguistique qui provoque la chute de la première lettre du mot (ou de la première syllabe, selon les situations).

…a quasiment disparu dans les flots. Trop facile de titrer sur un patronyme devenu célèbre grâce (entre autres) au Café de la Gare dont il fut un des fondateurs et qui révéla Coluche, Balasko ou Dewaere. En effet, pour tous les anonymes qui ont eu à subir des sarcasmes dans les cours d’école, la bouteille a parfois été difficile à finir et pour cause: l’origine du nom n’a rien à voir avec le récipient en verre!

Au contraire des Bouteiller, comme feu le journaliste de radio et de télévision Pierre, qui ont, eux, un rapport direct avec l’activité de production de bouteilles ou le maniement de celles-ci. En effet, les premiers bouteillers sont, chronologiquement, les préposés au vin royal (pour porter les flacons mais surtout goûter par avance le contenu) que l’on appelait échansons. Par la suite, le terme s’est appliqué à des sommeliers voire à des cavistes, en tous cas toujours des gens proches de la bouteille. 

Or, il existe des variantes de ce mot d’un point de vue sonore, dont l’orthographe temporaire a été ‘bousteille’, et même bousteil ou boustelh sous l’influence de certains patois, ce qui a donné une famille de noms totalement différente en Boustaud ou Bouston par exemple. Et il se trouve que ce ’t’ est en fait à la place d’un ‘c’; dès lors, les Bouscaud, Bouscon ou Bousqueille renvoient au mot d’ancien-français ‘bosc’, c’est-à-dire le bosquet, ou plus généralement le bois (*).

Dès lors, les Bouteille (parfois avec un ’s’), Bouteillon ou Bout(h)eilloux n’ont pas la main sur le goulot mais plutôt la maison près du petit bois. Ce qui n’empêche pas certains Bouteille « d’en avoir », au sens le plus littéral du mot puisque l’expression fait allusion à la tradition romaine qui voulait que chaque anniversaire soit l’occasion de s’en ouvrir une bonne mais aussi d’en conserver un exemplaire dans sa cave (pour ceux qui en avaient les moyens) en souvenir du temps qui passe. Par conséquent, au bout de quelques années -supposées d’expérience ou de sagesse- leur propriétaire avait forcément ‘de la bouteille’!

On trouve aussi une autre hypothèse, peut-être davantage fantasmée mais qui se revendique comme plus historique, celle de la forme première de cette bouteille qui, à l’époque médiévale, ressemblait davantage à une outre voire à un petit tonneau (‘le cubi’?) qu’à une bordelaise ou une bourguignonne effilées. Par comparaison avec le ventre arrondi des riches propriétaires, l’expression aurait ainsi fait allusion au prix de leur richesse viticole. Et, c’est bien connu, si on a les moyens, on a le pouvoir; mais, avec des si, on mettrait Romain en bouteille… 

(*) En fait, comme disaient les Grands-Bretons (d’Astérix), « mon bois est plus grand que votre bosquet mais plus petit que ma forêt ».