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Débat

…les échanges d’idées démocratiques. Enfin, théoriquement. Parce que le débat est très rarement -et souvent pas du tout- un dialogue, encore moins une discussion et surtout pas une conversation (1), mais plutôt un affrontement entre deux débatteurs. Or, dans ‘batteur’, il y a aussi…battu, ce qui veut bien dire qu’on cherche toujours qui a gagné et qui a perdu lors de ce débat (2).

D’ailleurs, le verbe débattre est un composé du verbe…battre,  c’est-à-dire frapper, et plutôt violemment ou à coups répétés. Les autres dérivés du mot ne sont pas moins utiles (et significatifs): lors d’un débat, il s’agit bien d’a-battre son adversaire, de le com-battre, de lui ra-battre (le caquet) voire de re-battre (les cartes sur tables), et même de…s’é-battre avec lui (ou elle) sur le plateau (3).

Tout ça à cause d’un écrivain latin (4), auteur de ‘comédies à sandales’ comme on disait à l’époque, plus ou moins de la comédie ‘de boulevard’ aujourd’hui. Or, dans le latin classique, il y avait plusieurs mots pour dire battre, selon que l’on frappait à plat de la main, avec un gourdin ou vec une épée (en transperçant);  bref, lui utilisa plutôt pour la scène le terme vulgaire (=commun) de ‘battuere’, d’où la forme française.

C’est ainsi qu’on vit naitre dans la langue aussi bien le battant (la partie du volet qui cogne contre le mur), le battage et la batteuse (pas encore moissonneuse), le battement (du cil supérieur qui se croise avec le cil inférieur), la batterie (de cuisine au 13è siècle, puis de musique plus tard), le battoir (la plaque qui frappe le linge), la battue (quand on…bat la campagne pour trouve un sanglier ou un fugitif), la bataille (le moment où on va frapper un ennemi) et même la…batte, à beurre ou de base-ball, pas besoin de vous expliquer le fonctionnement.

Mais revenons à nos débats, ou plutôt à notre débat que les Anglais appellent ‘debate’, avec un sens beaucoup plus restreint que les Français puisqu’il désigne précisément les ‘sujets à discussion’ portés devant le Parlement et qui font l’objet d’une délibération officielle. Notez au passage que l’Assemblée Nationale française (de 1789) lui avait à l’origine donné le même sens, avant l’intrusion de la télévision dans l’hémicycle et les séances de théâtre du mercredi après-midi.

Reste encore une dernière variante à ce mot, apparue très furtivement au 12ème siècle et abandonnée pendant le Moyen-Age, c’était celle d’un dilemme ou d’une ‘hésitation mélancolique’ (sic) due à un combat…intérieur avant de prendre une décision. Comme quoi, on peut sans doute encore débattre avec soi-même jusque dans l’isoloir. Les débats sont ouverts…

(1) Etymologiquement et successivement: entretien parlé à deux (dia-logue), échange d’arguments contradictoires (dis-cussion) ou partage de propos plus personnels (con-versation).

(2) Sauf dans les partis politiques, où le (la) champion(ne) a toujours fait mieux que lors de la dernière fois.

(3) Contrairement à l’usage habituel devenu presque exclusif, on ne s’ébat pas toujours dans son bain ou dans une rivière en compagnie de jeunes personnes…

(4) Plaute (254-184 av. JC)


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