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Cocteau (Jean)

Ppas facile d’être ‘coincé’ (médiatiquement) entre Edith Piaf et Patrice Chéreau, dont les commémorations et hommages occupent -soyons honnête: très modestement- la rubrique Culture des journaux, télévisés ou pas. Quelques heures donc après la Môme Moineau, le 11 octobre 1963 disparaissait l’immortel dramaturge, peintre, dessinateur et cinéaste d’origine très parisienne (Maisons-Lafitte / Milly la Forêt, quel voyage!). On ne peut pas dire qu’on vous en a rebattu les oreilles alors, malgré la magie de vos souvenirs plus ou moins effrayés des films réalisés par le bonhomme, intéressons-nous à un patronyme dont l’analyse se révèle nettement moins enviable et brillante que son épée d’académicien-français. Génial, Jeannot? Sans aucun doute. Mais aussi très prétentieux, au moins étymologiquement…

L’explication vient tout simplement du fait que le patronyme Cocteau est une forme contractée de Coqueteau (dites les deux mots un peu rapidement à haute voix, vous allez voir, on n’entend pas de différence, sauf que, neuf fois sur dix, on écrira le nom du célèbre auteur, puisque davantage connu). Or, dans tout l’ouest de la France, le coqueteau, c’est évidemment le nom d’un…petit coq. La terminaison en -eau est l’une des multiples façons de créer un diminutif dans notre langue. Exemples, pour rester dans le règne animal: Un petit lion, c’est un lionceau; un petit éléphant, un éléphanteau; un petit serpent, un serpenteau; et, forme ultime de la simplification d’une racine dont il ne reste qu’une voyelle initiale: le petit de la v-ache, c’est le v-eau!

Or le coq, outre la charge non négligeable d’être l’emblème de la France depuis quelques siècles (les Gaulois), puis décennies (la guerre de 14), a également longtemps servi de coup de pied d’ouverture au Tournoi des Cinq (à l’époque) Nations de rugby, ce qui explique sans doute que les français y aient parfois laissé des plumes…Et c’est tout pour les bonnes nouvelles, car, d’un point de vue linguistique puis symbolique, l’idée du coq a toujours été associée à la moquerie ou à l’ironie; et ce, pour des raisons strictement étymologiques.

Dans la même famille de mots, on trouve en effet le Cocquet ou Cocquel (avec un «c» central), autres diminutifs de coq, qui évoquent toujours un homme vaniteux et coureur de jupons, exactement comme le roi de la basse-cour paradant devant ses poules. Idem pour la variante picarde Cocquerel, traduction quasi-idéale de l’expression «il se prend pour un petit coq», celui qui ne sait que battre des ailes devant les femelles (1). Signalons que ce Coquerel peut parfois qualifier un marchand de coqs (surtout de poules, en fait). Tout comme le charmant Coquempot, surnom d’un cuisinier, autrement dit littéralement: celui qui met le «coq en pot», ce qui eût fortement plu à un certain Henri IV.

Alors, notre Cocteau national n’était-il donc qu’un petit coq? Probablement pas, ce qui ne l’empêchait pas sans doute d’être au minimum ‘coquet’, adjectif formé sur la même racine et avec le même sens: c’est bien connu, les mâles ne se pomponnent que pour séduire les femelles, d’où le mot. Le seul rapport direct qu’on pourra trouver à l’auteur en question, c’est que, quand on écrit «l’Aigle à Deux Têtes», c’est qu’on est déjà un peu prédisposé aux volatiles!

(1) et Dieu (entre autres) sait à quel point ce genre de comportement ne peut être imputé à Jean.


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