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Arditi (Pierre)

…il faut avoir un certain courage (ou imprudence), et l’événement qui a fait récemment baisser le rideau sur une scène parisienne a ému nombre d’amateurs de théâtre, de télévision et de cinéma, puisque tels sont les domaines de la prolifique carrière de l’homme du jour. Et parfois, le hasard étymologique fait bien les choses…

Arditi est en effet l’une des nombreuses variantes de l’adjectif ‘hardi’, on ne peut pas faire plus simple d’un point de vue phonétique. S’il est vrai que l’orthographe moderne de certains patronymes est le résultat de racines et de transformations parfois insoupçonnables ou complexes, celui-ci vient tout simplement d’une conjugaison du mot d’ancien-français du 13ème siècle ‘hardjan’, mélange de sons à la fois issus du nord de l’Europe (‘hard-t’, qui va rester tel quel dans plusieurs langues) et une terminaison complètement appauvrie d’une sorte de latin de moulinette.

Bref, comme il n’y a aucun doute sur le sens général de la racine, qui est toujours fort ou dur (et ça peut s’appliquer à à peu près tout), les variantes vont chacune évoluer vers un transfert qui caractérise les qualités d’un humain, qui peut certes être fort au sens de vigoureux mais aussi – puisqu’il a les moyens de se faire respecter – courageux ou téméraire, pour ne pas dire carrément…hardi!

Le ‘h’ initial n’étant pas sonore, il va se maintenir quand même dans certaines langues (français, anglais par exemple (1) mais disparaitre dans la majorité des formes méditerranéennes: à l’italienne Ardito et Arditi, à la corse Arditti, en campagne française Ardiet, Ardon ou Ardion. Mêmes formes quand le ‘h’ est resté, comme Hardi évidemment mais aussi Hardon et même Hardyon ou Hardyau (dans le Maine). 

Voilà donc un homme prêt à se défendre ou en tous cas à résister à l’adversité, certainement doté d’une certaine flamme mais qu’il ne faut pas aller jusqu’à confondre avec les Ardent ou les Ardant (comme sa consoeur Fanny), lesquels ne manquent sûrement pas…d’ardeur (2) mais dont le nom est directement issu du verbe latin ‘ardere’ qui signifie brûler. Le problème, c’est qu’au Moyen-Age, il fallait prendre le mot au sens le plus brûlant soit celui des gens qui souffraient d’une maladie qui attaquait la peau à vif (3).

De quoi souhaiter à Pierre de continuer à brûler les planches sans s’y consumer pour autant, même étymologiquement. 

(1) L’adjectif ou le patronyme du copain de Laurel 

(2) et non pas de hardiesse!

(3) L’érésipèle gangréneux


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