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Artigues (Gilles)

…au risque de vous faire oublier la victime de cette affaire pour le moins rocambolesque (1), son nom est – pour l’instant – presque plus discret que celui de son principal protagoniste. Bref rappel des faits: aidé d’un ou deux hommes de main(s?), le maire de St-Etienne (Loire) détient une cassette vidéo (en français, sextape) où figure son ex-premier adjoint en compagnie d’un escort boy, l’élu en question étant clairement connu en ville comme un membre de la droite catholique locale. Scandale, habilement désamorcé par l’homme piégé qui s’exprime dans les médias en donnant sa version pour ‘défricher’ l’histoire. L’image est idéale, y compris étymologiquement. 

En effet, Artigues est un nom formé sur un terme gascon (2), un parler régional aux multiples formes qui fait partie de l’occitan (pour simplifier). Comme l’indique le ’s’ final, il s’agit du pluriel de ‘artiga’, racine – on ne peut pas mieux tomber – du mot qui évoque une friche, un terrain planté de mauvais herbes et donc impropre à la (agri)culture. On retrouve le même son (et ce n’est pas du tout fréquent) dans le basque ‘arte’ (rien à voir avec la chaine de la culture française, plus art…istique).

Cette caractéristique du sol était primordiale pour nos ancêtres car, pour obtenir de bonnes moissons, mieux valait ne pas avoir à exploiter une surface trop caillouteuse, mal entretenue, marécageuse, en pente, etc…donc trop compliquée à travailler; il fallait alors la désigner le plus précisément possible ainsi que les gens qui pouvaient être concernés par la situation (ceux qui en étaient propriétaires, qui s’en occupaient quand même, ou tout simplement qui habitaient le secteur).

Les Artigues, nom propre, ont donc été la première transposition du nom commun sur les humains pour en faire un patronyme, suivi(s) par toutes les variantes linguistiques qu’on peut imaginer traditionnellement comme les Lartigue (l’artigue, collé), les Lartigot (avec un suffixe dimunitif) également écrit Lartigau, comme le comédien Gérard. Selon les départements, on trouve aussi des L’Artigale ou Artigade avec le suffixe -ade pour signifier cette fois une abondance (de mauvaises racines) ou une surface importante, appelée parfois Artiguse (vraiment moche).

Du coup, on peut évidemment lui trouver d’autres qualificatifs plus complets, comme l’Artiguelongue (no comment) ou l’Artigarrède, ‘contamination’ des deux ‘r’ d’après ‘artiga-frède’ (=froide), au sens de terre humide donc possiblement gelée l’hiver. Voilà donc un terrain sur lequel il faut avancer avec précaution si l’on veut éviter de se faire piquer par toutes sortes d’épines; y compris semble-t-il étymologiquement!

PS: si vous voulez savoir pourquoi Gilles Perdriau, le maire mis en cause, risque (littéralement) d’y perdre des plumes, retrouvez la chronique qui lui a été consacrée dès le début de l’affaire (novembre 2022) en tapant son nom dans le champ de recherche. 

(1) Le mot français est synonyme de roman extraordinaire ou fantaisiste depuis le 19ème siècle, d’après le nom d’un héros imaginé par l’écrivain Pierre Ponson du Terrail; mais, étymologiquement, les racines sont germaniques, d’après l’ancien mot ‘rockenbolle’, montage entre ‘roggen’ + ‘Bolle’ (seigle + oignon) pour qualifier une idée…piquante!

(2) Sud-ouest de la France, pour nos lecteurs lointains (Welcome USA!)


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Un commentaire au sujet de Artigues (Gilles)

  1. Bonjour,
    On trouve aussi comme nom de lieux Malartic (dans la commune de Gradignan entre autres) qui viendrait de mal+artigue, c’est à dire mauvaise terre. Alors pourquoi rajouter mal à artigue si celui désigne déjà une mauvaise terre ?

    Merci

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