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Bayle (Jérôme)

..des agriculteurs devient à son tour la victime d’un lynchage, selon le principe apparemment inévitable des 3L (lécher, lâcher, lyncher) qui a déjà coûté leur leadership et leur bonne volonté à d’autres leaders de mouvements sociaux, médicaux ou professionnels, le lanceur d’alerte servant souvent de bouc émissaire pour ne pas dire expiatoire.  

Jérôme est donc est l’homme qui a fait passer une semaine difficile au tout jeune gouvernement. On pourrait même aller jusqu’à dire que, comme tous les Baylet, Bayle, ou Bailli que vous connaissez, il porte à bout de bras, ou mieux, sur son dos, certains enjeux de la révolte agricole.

Car le patronyme de la ‘grande gueule’ toulousaine est issu du mot latin ‘bajulus’ qui désignait très précisément un portefaix, littéralement ‘celui qui transporte un fardeau’, chargé – c’est le cas de le dire – de faire suivre lourds bagages et matériaux divers sur les pas de son maitre, tâche sous laquelle ploie le bonhomme pendant plusieurs siècles non sans rouspéter (on le comprend), ce qui lui vaudra la réputation d’un homme rustre et grossier. 

Or, le douzième siècle vient sauver notre futur ‘bayle’ du tour de reins, puisque c’est à cette époque que l’on prend le mot au sens figuré de ‘celui porte ou apporte un service’, donc un certain pouvoir; de fait, le verbe d’ancien-français ‘baillir’ signifie être chargé d’affaires (donc administrer, donc commander), donnant ainsi naissance au ‘bailli’. Beau retournement de situation en souplesse, puisque la version ‘bailler’ (non, pas bâiller) prendra alors le sens de ‘donner un pouvoir ou une autorisation’ (de résidence): c’est exactement ce que fait votre propriétaire avec un ‘bail’! 

Hélas, alors que le bailli entre dans l’Histoire en tant représentant du roi, du seigneur local, ou même d’une autorité religieuse, le nom qui devient ‘propre’ se multiplie au cours du temps avec des Bayle (Debayle), Bailly, Baillet, Baylet (diminutif = le fils du bailli), Baylot ou Baylon, tous probables sobriquets, surnoms moqueurs qualifiant un ancêtre qui ‘se la jouait’ comme le chargé de fonction. Même phénomène pour les Lejuge (pas tous avocats), les Leprêtre (habillés de noir comme), les Lepape (hautains comme), les Leroy, les Royal (les moins favorisés du village) ou encore cette fois les Bayle car, d’une certaine façon, le troisième ligne de rugby sera devenu un porte-voix étouffé par sa propre initiative. En tout cas étymologiquement!


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