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Beluga (cétacé)

…aura permis de détourner temporairement l’attention des incendies mais aussi de rafraichir certaines données sur les effets du dérèglement climatique. Malgré une abondante couverture médiatique toujours habile à entretenir un suspense probablement artificiel mais tellement porteur d’émotion, l’animal a donc dû être expédié vers son paradis blanc, forcément blanc…

Tel est en effet la signification de l’adjectif d’origine russe ‘beluga’ ou ‘belouga’ en version française (on se demande d’ailleurs quelles oreilles ont pu adapter un son originel plus proche de… « bmérou » que de « nouga », mais il est vrai que la terminaison finale ‘fait’ davantage russe). Bref, dans les eaux de l’océan arctique, l’animal est une « blanchette », diminutif bien mal venu pour un cétacé pouvant atteindre cinq mètres de long, mais bon, les Russes parlent aussi de ‘baleine blanche’. Ou de marsouin blanc. Ou de dauphin blanc…et c’est là que ça se complique un peu.

Car, de nos jours, la nomenclature distingue clairement ces différentes espèces, même s’il font bien partie de la même classe. Et si le beluga est russe, le cétacé lui est…grec; autant dire qu’à l’époque, les choses ne sont pas plus simples: en effet, à l’époque, ‘une cétacée’ (en latin, on dira ‘cetacea’ au féminin aussi) est tout simplement…un monstre marin. Les livres de zoologie n’ayant pas encore les idées tout à fait claires sur les différences morphologiques, les Grecs sont encore dans un fantasme maritime qui mêle à la fois le produit de leur pêche et les divinités dangereuses susceptibles de les attaquer en mer (souvenez-vous des sirènes d’Ulysse).

Seule constatation élémentaire: est déclaré ‘kêtos’ (ce qui va donner céta-cé pour nous) tout animal ‘énorme’ qui vit dans l’eau, à savoir les baleines mais aussi…les crocodiles et les hippopotames (pour ceux qui avaient exploré les confins du Nil). Du coup, ce qui est petit est ‘poisson’, ce qui est gros est ‘cétacé’, mammifère ou reptile peu importe. Il y aura même une époque où l’on rajoutera les phoques et les thons! Il faudra attendre le 16ème siècle pour commencer à voir apparaitre une distinction en ‘ordre des mammifères marins’ (ce qui suppose qu’on y était allé voir de près), mais on trouve encore la mention ‘poissons cétacés’ pendant longtemps.

Le surnom le plus surprenant (et de l’époque moderne) est quand même celui de « canari de mer », en raison de la gamme de petits sifflements modulés dont il se sert pour communiquer. Rien d’étonnant à cela, les hommes ont toujours commencé par surnommer ce qu’ils ne connaissaient pas (encore) en comparant le sujet à son équivalent terrestre, comme les « éléphants de mer » (des phoques), les « chiens de mer » (des requins), « les étoiles de mer » (animal carnivore à cinq branches) ou…  « des concombres de mer » (sorte de gros oursin mou sans piquants).

Signalons pour terminer une homophonie (une ressemblance sonore) quasi-parfaite, intéressante d’un point de vue linguistique mais qui n’a aucune chance d’avoir emprunté la même racine, c’est le terme occitan…’beluga’ (belugue ou belougue en français) qui évoque une étincelle ou une lueur. La racine proprement languedocienne du mot est en rapport avec l’idée d’une lumière vive et fulgurante (l’étincelle) mais ressemble également au celte ‘bélos’ qui peut se rapprocher de la clarté de l’aube naissante…L’aube, c’est-à-dire en latin ‘la blancheur’ (du matin), et pourquoi pas comme la couleur de peau du béluga? En tous cas, symboliquement!


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