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Brenier (Marine)

Son nom ne vous est sans doute pas très familier, sauf si vous habitez du côté de la Promenade des Anglais; car cette Marine-là va rester dans les annales (au moins touristiques) de la Côte d’Azur, en demandant pour la première fois de l’Histoire aux Français et aux autres de…ne surtout pas venir dans les Alpes-Maritimes!

La raison en est bien sûr cette alerte sanitaire liée à une ‘flambée’ du coronavirus qui inquiète autant le Ministre de la Santé que les élus du département. La députée (LR) et adjointe au maire de la ville de Nice (1), déjà habituée à être ‘rapporteure’ (2) de commission sur quelques sujets difficiles (handicap, psychiatrie, fin de vie, etc), a donc pris l’initiative de recommander aux touristes d’aller voir ailleurs avec leur masque, le temps d’un auto-confinement espéré comme efficace, pour ne pas dire une hibernation volontaire au fond de sa caverne.

Car l’origine de son nom n’a rien à voir avec une source provençale mais avec un souvenir linguistique laissé par les grandes ‘invasions’ germaniques des premiers siècles de notre ère. Brenier est également présent dans notre pays sous de multiples orthographes, dont Bernié, Barnier (comme Michel, ex-Commissaire et grand négociateur européen), Bergnier, Bergniaud, voire les diminutifs féminins Bernière ou Bernerette. Il s’agit en effet d’une ‘métathèse’ (une inversion de son, en l’occurrence, ici, la consonne ‘r’) qui fait de Brenier et Bernier des composés de ‘bern’, le mot qui désigne l’ours à cette époque.

Grâce au plantigrade sauvage à la fois meurtrier et fournisseur de manteaux pour les armées du nord de l’Europe, nous avons écopé de surnoms accordés à gens qui avaient l’air d’ours-forts (les Bern-hard), de simple ‘nounours’ (les Bern, comme l’animateur télé Stéphane) ou de lieux fréquentés autrefois par la bête comme les lieux appelés Bern (3)…Du coup, bren/bern-ier est l’assemblage des mots germains ‘bern-hari’, soit l’ours et l’ami.

Les Brenier étaient-ils des ‘ours amicaux’ avec les hommes (apprivoisés?) ou plutôt et plus généralement des ‘amis de l’ours’ (l’idée peut signifier protecteurs mais aussi familiers, intéressés par, donc…des chasseurs)? Mais si notre élue est copine avec le maire, cela ne fait pour autant de lui un grognon…Par contre, ceux qui sont des ‘petits bijoux’, ce sont les Bernstein (comme feu le compositeur et chef d’orchestre Léonard-« West Side Story ») puisque leur nom évoque l’ambre (y compris en allemand contemporain), forcément car c’est une pierre…couleur marron comme le poil de l’ours (bern-stein: ours-pierre) ! Le mieux pour ces gens-là étant d’habiter Bernsdorf (la ville de l’ours) dans une Bernheim (la maison de l’ours).

Notez que vous trouverez également, ici ou là, de possibles racines des Brenier tout simplement dans le répertoire de l’ancien-français du Moyen-Age voire gaulois, formés sur un ‘breno’ lui-même issu du son ‘bran’ qui définit du…son, pas le bruit cette fois mais le résidu des céréales, un produit important dans l’économie paysanne de nos ancêtres; à tel point qu’on trouve des écrits avec des Brenier ou des Brenneur (notez le suffixe ‘professionnel’ en -eur) en tant que producteurs (des meuniers?) ou carrément marchands de son.

On trouve encore le mot chez Rabelais, qui disait de son héros Gargantua « qu’il faisait l’âne pour avoir du bren (du son) » (4). Ce qui, même en (future) période électorale, ne saurait en aucune manière être le cas de nos hommes ou femmes politiques actuels…sauf étymologiquement peut-être!

  1. Pour l’étymologie de Nice, voir l’article consacré à la ville en 2010, rectifié 2016 et toujours d’actualité, pour des raisons différentes.
  2. Eh oui, le féminin de ‘rapporteur’ n’est pas rapporteuse! Sauf évidemment si…
  3. Paradoxalement, pas la grande ville et capitale suisse, qui tiendrait (il y a plusieurs théories) son nom d’un terme de dialecte local qui évoque un fossé ou une vallée; d’autres pensent qu’il s’agit -justement!- d’une métathèse de Brennus (la ville de…) soit Brenodurum, à l’origine, puis Bernodurum abrégé en Bern)
  4. Avec « les moutons de Panurge », l’autre phrase devenue expression populaire moderne.

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