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Depardieu (Gérard)

On entretient sa notoriété comme on peut (et, manifestement, c’est difficile de se retenir au fil des années): certains deviennent de bons acteurs; d’autres de mauvais conducteurs, au point de se faire arrêter pour conduite en état d’ivresse, insulte à agent de la force publique (en 2012) ou encore accusation (non prouvée) d’agression sexuelle (en 2018) et enfin utilisation publique de langage oscène (2020-2023). Notre exemple du jour est un client de poids en la matière puisqu’il s’appelle Depardieu, un nom tellement familier sous sa forme contractée (enfin, si je puis dire…) qu’on ne pense pas même à son étymologie, pourtant évidente: dans Depardieu, il y a forcément ‘dieu’, mais au fait pourquoi?

Selon certains spécialistes, il était une (ancienne) fois un homme peu recommandable qui ne cessait de jurer «par Dieu», ou, comme on disait dans la langue classique, «de-par-Dieu». Notez bien que le Dieu en question possède alors une majuscule, car il s’agit bien du Créateur. Il serait donc plus correct de parler non pas de juron mais de blasphème…La différence? Le blasphème est une action considérée comme injurieuse à l’égard d’une divinité; le juron est l’utilisation d’une vulgarité qui ne fait pas forcément référence à un dieu. Du coup, et pour en finir, le juron est plutôt lancé ‘à la cantonade’, alors que l’injure peut être la même vulgarité, mais dirigée cette fois à destination d’une personne précise.

Bref, le grossier ancêtre ne cessait de s’exclamer ‘de-par-Dieu’, ce qui, une fois les trois mots fondus de l’expression fondus en un seul nom, fit perdre sa majuscule à Dieu et sa réputation au blasphémateur. Evidemment, ce patronyme n’est pas le seul exploiter si j’ose dire la présence divine, laquelle se manifeste parfois de façon très terrienne, comme dans ces champs et ces terrains insalubres de la région lyonnaise, vendus au début du 18è siècle à des ecclésiastiques qui en tirèrent ‘la part (de) Dieu’, terre de rapport qui profitera plus tard à la SNCF (*).

Malgré l’interdiction de l’Eglise, Dieu apparaît finalement assez souvent dans des jurons, délicatement crypté sous la forme de ‘bleu’, sans qu’on sache vraiment s’il y avait une volonté d’éviter le blasphème ou si l’on doit la déformation aux mâchonnements d’un accent régional. D’où finalement ceux qui jurent ‘par le sang de Dieu’, devenu Palsembleu! ‘Par le corps de Dieu’ sera abrégé en Corbleu! Par le mort de Dieu (sic) deviendra Morbleu! Ou encore ‘sacré Dieu’, déguisé dans le Sacrebleu cher à Tintin et à quelques québécois sans doute!

Dernier avatar encore plus inattendu car largement vidé de son sens originel, le très banal Pardi! provençal (littéralement: par-di-eu) ou Pardé dans certaines régions, devenu une simple marque d’évidence, alors qu’il s’agit bien d’un ancien blasphème lui aussi. Tout cela ne serait pas arrivé si l’aïeul depardiesque avait pris la même habitude que le philosophe Socrate qui, lui, ne jurait que ‘par le chien’, ce qui le mettait à l’abri de toute éventuelle colère de Zeus. Enfin…c’est ce que disent les manuels scolaires (ou plutôt universitaires) parce que, dans la réalité, il semble bien que la véritable expression du moustachu grec doivent se traduire par ‘par la chienne’ (éventuellement les chiennes), largement adressée et sans aucune surprise à la gent féminine.

Finalement, à des dizaines de siècles d’écart, on en revient peu ou prou aux mêmes situations. Nom de Dieu!


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