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Gilles (Eve)

…mais pas forcément déjà de son nom car quasiment éclipsé au moment du concours par un faux-débat sur la longueur de la crinière exigible sur une Miss France. Notre nouvelle reine de beauté s’est d’ailleurs sortie de nombreux pièges avec brio et pugnacité sur les plateaux de télévision, la représentante de la région Pas-de-Calais étant plutôt un exemple de combattivité voire de colère, en tout cas étymologiquement!

L’histoire linguistique de ce doux mot d’une syllabe et qui semble presque aérien est en effet très inattendu (accrochez-vous): tout commence en effet par un mot grec (aïguis, pour approcher au mieux le son), lequel désigne…une tempête. Or, dans l’inconscient mythologique grec, qui représente le mieux la tempête, c’est la foudre…la foudre? Le symbole et l’outil préféré du maitre des dieux, Zeus. Et l’arme défensive de Zeus, c’est un bouclier en peau de chèvre (1) qui lui sert également pour terroriser le monde des ténèbres car le capot poilu en question est hérissé de piquants, bordé de serpents et orné en son centre de la tête de la terrible Méduse….

Toujours est-il que le mot ‘chèvre’ va rester (ac)collé à l’objet redoutable pour faire le diminutif ‘aïguidionn’ – le chevreau -, lequel donnera en français ‘egide’, le bouclier (fictif) de protection sous la lequel on se place ou dont on se réclame dans une situation d’ailleurs pas forcément dramatique (plutôt du piston en vue)…Suite de la métamorphose: les Romains vont récupérer le son et créer le prénom Egidius, qui sera à son tour abrégé en Eggius. Dernier soubresaut: c’est la fin du mot qui sera retenue cette fois, le -gius restant devenant finalement…gillius en gallo-romain puis gilles en français!

Le terme semble apparaitre sous forme de prénom usuel vers le 7ème siècle, sous…l’égide d’un moine nommé Aegidius, forme originelle qui explique l’existence de nombreuses versions proches, comme Egidius en néerlandais, Egidu en corse, Egidio en espagnol et en portugais, Egidiusz en polonais; la ’bascule’ arrive par l’intermédiaire de l’occitan Gèli (2) qui ouvre la porte aux Gil, Gile et Gillian anglais puis aux Gil et Gilles français (3).

Hélas, il y a un Gilles un peu encombrant dans la famille, c’est celui qui va perdre sa majuscule pour dénommer une sorte de bouffon, un personnage de foire un peu fantasque parfois rusé parfois plus naïf selon les régions, ce qui permettra de créer l’expression « faire le gilles » pour dire à quelqu’un qu’il se comporte comme un imbécile.

Les gens du nord de la France et de la Belgique savent bien pourtant que leurs Gilles à eux sont bien plus sympathiques avec leur costume orange et rouge puisqu’ils défilent dans les rues en dansant toutes plumes d’autruche et clochettes dehors chaque année pour le carnaval. Un accoutrement tout à fait impensable en comparaison de la tenue…d’Eve pour son élection, sauf du coup étymologiquement!

(1) la chèvre Amalthée, qui donnera aussi l’une de ses cornes pour devenir « d’Abondance »… 

(2) Jili en breton.

(3) Quand ils ne sont pas considérés comme prénom, les Gilles ont des patronymes diminutifs en Gillet ou Gillot.


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