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Grosso (Fabio)

…l’entraineur de l’Olympique Lyonnais n’a pas fait ’grosso modo’ (1) dans le nombre de points de suture. L’origine du mot (et du bonhomme) ne font aucun doute sur la provenance italienne, mais cet adjectif, que l’on retrouve à peu près sous la même forme dans de nombreuses langues, est étonnamment variable: selon la situation, il peut signifier trois, quatre, voire cinq notions différentes.

A la base du ‘gros’, il y a du…gras, d’après l’adjectif latin ‘crassus’ (!) qui évoque quelque chose (ou quelqu’un) à tous les sens du terme. Cela peut donc être de la graisse animale, un morceau de viande épais, une planche de bois, la profondeur d’un marais ou en encore, au figuré, une personne elle aussi dite ‘épaisse’, donc forcément…pas fine. 

Les Romains pensaient que la chose avait quelque chose à voir avec une membrane du cerveau trop développée (en tous cas trop grasse) et les médecins de Molière en étaient à peu près au même point quand ils voulaient libérer le sang de ses ‘humeurs grasses’. Il n’empêche que l’orthographe latine est restée dans l’adjectif français crasse: ‘une ignorance crasse’ ne signifie pas sale mais épaisse donc importante; et la crasse elle-même est bien à l’origine la définition de la couche (épaisse!) de saletés qui se déposent sur la peau!

Bref, sous influence des parlers germains qui viennent se marier au gaulois avant le Moyen-Age, le ‘c’ de crassus se gutturalise et se transforme en ‘g’, raccourcissant au passage ‘grassus’ en gras, puis gros, l’un étant en général à la base de l’autre…Or, en italien, un ‘grosso’ n’est pas forcément lourd, même si parfois c’est ce qu’il pèse: l’adjectif pourra qualifier un homme important (un…gros bonnet, voire un ‘grand’ nom de famille, quelquefois même un personnage sacré). 

En (anglo)saxon ou en germain, l’idée est la même: un ‘big boss’ peut avoir la taille fine, et en allemand un Grosz ou Grossmann n’est pas gros mais grand (comme dans la majorité des cas alsaciens); et là encore, comme en italien, ‘grosz’ (comme schön) peut faire partie des qualificatifs attribués à Dieu (große Überraschung !(2)

Le français joue également volontiers sur la polyvalence du mot, sauf pour Dieu, on dira plutôt « Grand(s) Dieu(x) »: sont gros, à la fois Obélix (même s’il vaut mieux éviter de le lui dire) mais aussi le temps météo (redouté des marins), le dos (du chat qui ronronne) ou le temps chronologique (« j’aurai un gros quart d’heure de retard »). Pour ce qui est de la dimension des kilos sur la balance, l’époque conseille plutôt d’éviter si vous ne voulez pas être taxé de grossophobie…

Un mot sur son prénom, qui ne lui a pas porté chance en la circonstance même s’il a…tiré la fève puisque Fabio, Fabia, Fabiola (diminutif) ainsi que Fabien et Fabienne en français (3) ont pour origine le latin ‘faba’ qui désigne une fève; non pas celle de la galette mais probablement celles que récoltaient autrefois les propriétaires des champs de légumineuses. Les plus grosses possible, forcément!

(1) Littéralement ‘à grosse façon’, autrement dit…grossièrement, sans compter les détails ou sans précision de mesure (selon le contexte)

(2) ‘Grosse surprise!’ Et comme on ne sait rien de son tour de taille…

(3) Voir aussi l’article sur Fabius (Laurent, ex-premier ministre) et Fabiola (reine de Belgique, d’origine espagnole)


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