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Haut-Vernet (04)

…qui devient, au fil des jours (et peut-être des mois ou plus?) un écho quotidien sur tous les médias, pose forcément question au bout d’un moment et entre dans la liste des mots les plus recherchés sur ce blog, les toponymes (noms de lieu).

Comme de très nombreux autres sites en France, la qualification de ‘Haut‘ (ou ‘Bas’ évidemment) est simplement chargée de désigner la situation de tel ou tel quartier d’une commune ou d’un hameau, plus élevée ou plus basse que le village initial. Nous parlons donc ici d’un ‘Vernet’ qui n’a rien à voir avec un trop facile et très illogique ‘vernis’ mais avec les racines (c’est le cas de le dire) d’un…aulne.

L’aulne est en effet un arbre des zones humides et aux innombrables espèces qui a permis, au fil des siècles, de qualifier un site où il était particulièrement caractéristique tout comme pour d’autres essences, soit par leur présence singulière (un sapin, un bouleau, un chêne plantés à un endroit précis) soit par leur abondance (ormes, pins, frênes et bien sûr tous arbres fruitiers cultivés). 

La transformation étymologique ne va pas directement de ‘aulne’ à ‘verne’, puisque les deux mots ont des origines bien différentes: dans les premiers siècles de notre ère, l’un s’est implanté plus facilement dans la zone au sud de la Loire sous influence romaine qui a importé son ‘alnus’ latin.

Plus au nord, c’est la résistance (linguistique) gauloise qui va maintenir l’autre, conforté par la présence germanique et flamande, un ‘uerno’ (le ‘v’ ne s’écrivait pas encore comme tel) devenu dans les régions de l’Est ‘uerneton’ (avec l’insertion du ’t’) puis verneton, ce qui nous amène facilement à Vernet. Notez que, contrairement à la signification commune de la terminaison ‘-et’, il ne s’agit pas ici d‘un diminutif (le petit aulne) mais au contrairement d’un augmentatif ou d’un quantitatif c’est-à-dire l’endroit où il y a beaucoup d’aulnes ou au moins un bouquet, un bois d’aulnes.

Donc, pendant que l’aulne entre dans le vocabulaire plus académique, le verne reste souvent dans le vocabulaire du peuple, ce qui permet de nommer une véritable forêt de lieux et même de personnes (qui habitent ces endroits évidemment). Citons parmi des dizaines de variantes quelques Verne tout simplement comme l’écrivain Jules, mais aussi des Vernes, Duverne, Delaverne (éventuellement avec l’orthographe gasconne Delavernhe), Vernay (en Normandie), Vernois et Duvernois, Vernaix (en Limousin), Vernières (du Puy-de-Dôme au Tarn) ou encore les Verneuil (comme le réalisateur Henri *). La plupart de ces noms ont une double écriture toujours possible en fonction des parlers des régions, Vernes devenant Vergnes, Vernier Vergnier, etc…

En ce qui concerne spécifiquement les Vernet, haut, bas ou pas du tout, citons également le peintre ‘maritime’ Joseph Vernet (1714-1789) et d’autres communes que celle des Hautes-Alpes, dont Le Vernet dans l’Ariège, Vernet en Haute-Garonne, Vernet-la-Garenne en Puy-de-Dôme ou Vernet-les-Bains en Pyrénées-Orientales, bref il en pousse (forcément) de partout.

Faut-il préciser pour conclure que notre ‘aulne’ déguisé en Vernet n’a aucun rapport avec son homonyme ‘aune’ qui désigne une (ancienne) mesure seulement encore présente dans l’expression « à l’aune de », c’est-à-dire en prenant comme référence telle ou telle idée. Cet aune-là fut longtemps utilisée dans le nord de l’Europe pour (plus ou moins) estimer une longueur de ‘quatre pieds’ soit environ 1,20 mètre. En fait, les Romains et les Grecs l’avaient déjà pris comme étalon qui, pour eux, représentait la longueur de l’avant-bras, plus facilement transportable. Mais pas étymologiquement.

(*) De son véritable état-civil Achod Malakian; voir son nom dans l’article Aznavour.


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