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Hoquet

…cette fois, elle hoquète, en tout cas en ce qui concerne le président brésilien, hospitalisé presque deux semaines pour une crise de hoquet de longue durée, phénomène très rare dans une telle proportion et relativement inattendu puisque ce sont plutôt les Brésiliens eux-mêmes qui semblent avoir beaucoup de choses en travers de la gorge. Profitons-en pour fouiller un peu les poches (1) linguistiques de ce hoquet, si commun et pourtant si gênant.

Vous connaissez bien sûr la manifestation et surtout les effets de cette « myoclonie phrénoglottique » (super à caser dans un dîner en ville), c’est-à-dire, étymologiquement et dans l’ordre des racines, (myo-clonie-phréno-glottique), muscle-agitation-diaphragme-glotte, vous remettez le tout dans l’ordre et pas besoin d’un dessin pour comprendre…le bruit de la chose. 

Car l’origine du hoquet, à part les spasmes respiratoires, c’est bien le son, ce qui va permettre de créer une très habituelle onomatopée. La preuve que la racine n’appartient à aucune langue, c’est que le mot est à peu près le même dans tous les pays (si, si, faites un effort) soit par exemple ‘hic puis hiccup’ en anglais, ‘hik’ en néerlandais puis ‘hikke’ en danois et en norvégien, et même ‘ikota’ en russe. D’autres peuples ont traduit différemment ce trouble récurrent (problème de langue ou…d’oreilles?), avec ‘Schluck ou Schluckhauf’ en allemand, ‘hipo’ en espagnol, ‘soluço’ en portugais ou ‘singhiozzo’ en italien, ces deux derniers étant plus proches d’un sanglot étouffé que d’un claquement de glotte. 

A l’origine de ce désagrément, il a donc la traduction sonore d’un clapet, d’une secousse ou d’un mouvement brusque saccadé (le hip ou le hip-hop, c’est pareil!). En français, nous avons semble-t-il récupéré et fait évoluer une racine d’influence germanique (époque Clovis) qui évoque un heurt (‘hitto’); entre les 12ème et 16ème siècle va alors se former un son parallèle (hoch/hok) puis le verbe ‘hocheter’ -qui deviendra évidemment hoqueter plus tard- particulièrement intéressant puisqu’il met au même niveau le…hochet et le hoquet, et donc hocher et hoqueter.

Hocher la tête (si vous connaissez un autre complément au mot, écrivez-moi), c’est bien faire un petit mouvement sec pour acquiescer, le plus souvent de haut en bas comme parfois la réaction brusque du crâne en arrière sous la violence du hoquet. Lequel a donc comme cousin linguistique (on appelle ça un’ doublet’) le petit instrument agaçant qu’on met dans les mains d’un bébé pour attirer son attention (et qu’il manipule compulsivement jusqu’à se donner parfois le hoquet). 

Remarquez bien que, si vous croisez un jour un ou une M(me) Hoquet (2) ou Hocquet, ce sont non pas des gens (ou des descendants) affublés du terrible tremblement mais des ‘hocheteurs’, dans l’un des sens originels du mot c’est-à-dire le claquement que fait un crochet qui atteint sa cible, en l’occurrence…la patte d’un mouton! Le terme renvoyait donc à la forme d’un bâton de berger (une houlette, pas le saucisson) et donc, par métonymie (désignation de la partie pour le tout) à son propriétaire.

Mais il y a mieux: ce ‘hoquet’, que l’on appelle donc houlette dans les prairies ou crosse dans certains métiers de pêche, est probablement au bout du manche d’un jeu de…hockey (sur pelouse, pas encore sur glace) attesté en Angleterre au début du 16ème siècle, étant donnée la forme de crochet ou de bâton recourbé de l’instrument….Comme quoi, entre le palais du hoquet et le palet de hockey, tout est OK. Y compris étymologiquement!

  1. Voir Bolsonaro en tapant le nom dans le champ de recherche (2028)
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