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Lafesse (Jean-Yves)

…et d’autres qui marquent avec la fesse: c’est exactement ce qui est arrivé au jeune Jean-Yves Lambert, à l’occasion du seul but qu’il marquera dans une courte carrière au Stade de Pontivy (Morbihan). De cette anecdote sportive très ponctuelle et plutôt éphémère vient en effet le nom de scène ou de rue de celui qui déstabilisera bon nombre de nos concitoyens -célèbres ou pas-par des questions toujours autant impertinentes que pertinentes.

C’est donc par Lambert ou plutôt Landberth qu’il faut commencer puisque ce patronyme si ‘français’ est bien d’origine germanique, l’association de deux mots (land + berth) qui auront beaucoup de succès en s’implantant d’abord dans l’Est, après une diffusion massive en Belgique au passage grâce à un St-Lambert-de-Liège né à Maastricht et dont le martyre fera la renommée.

En France, c’est lors de la descente des tribus le long de l’axe rhodanien que naîtront les Lambert, Lamberty, Lamberton et associés, tous symboles de guerriers venus d’un ‘pays’ (land, comme toujours) ‘brillant’ ou connu (berth, comme dans Al-bert, Gil-bert, Nor-bert, etc après chute d’un ‘h’ trop germain)…Cerla étant, ne restons pas ‘le cul entre deux chaises’ sans parler de ce Lafesse relativement agressif, en tous cas dans les registres d’Etat-Civil…

…car il y en a, mais ils ne s’écrivent pas tout à fait pareil, et c’est ça qui fait la différence! Point de Lafesse sur les cartes d’identité: on se demande bien pourquoi quelqu’un aurait pris un jour l’initiative de choisir un tel ‘risque’ de désigner ainsi l’un de ses contemporains, sauf pour une forte raison anecdotique, ce qui est bien le cas de Jean-Yves; vous voyez bien que la ‘création’ des noms, ça fonctionne bien comme ça!

Les Lafesse officiels s’écrivent en fait Lafaysse, avec une orthographe typique des langues d’oc (sud de la Loire), et même plus précisément gasconne (quart sud-ouest). Comme le surnom de l’artiste, Lafaysse ou Lafesse sont une agglutination (un collage) entre l’article et le mot; or, la faysse et la fesse n’ont rien à voir entre elles, si ce n’est la prononciation ‘parisienne’ (*). Une faysse, ou une faisse si vous voulez pour faire moins ‘territoires’, c’est une forme médiévale du latin ‘fascia’ qui veut dire une bande, un découpage ou une portion de quelque chose, que ce soit du tissu ou du…terrain.

Par conséquent, aller poser ses fesses sur les Faisses, nom de plusieurs lieux dans les Hautes-Alpes, le Var ou le Jura, c’est aller s’asseoir sur une parcelle d’herbe (ou autre) découpée dans une perspective allongée, souvent une bordure de chemin où la culture n’est pas possible car pas pratique. Le raisonnement vaut pour un certain nombre d’autres dérivés comme les Fayssat (parfois Fayssiat, adaptés en Fessiat) ou les Faysolles (les petites faysses).

Notez bien que le sens originel de ‘bande’ est resté tel quel en anatomie pour désigner les structures qui aident nos os, nos muscles et autres organes à se maintenir, grâce à un…faisceau de fibres blanchâtres indispensables. Quant à la fesse, sur l’étymologie de laquelle je ne vais pas m’asseoir pour autant, elle représente -linguistiquement parlant- une sorte de participe passé du verbe latin ‘fendere’ qui veut dire fendre (what else?). 

En réalité, vous n’avez donc pas deux fesses mais une ‘fente’, pour ne pas dire une ‘fendue’, ce qui désignait bien au Moyen-Age non pas la partie charnue de l’individu(e) mais précisément la séparation des muscles jusqu’à l’anus. Pour les rondeurs telle que nous les comprenons aujourd’hui, on utilisait le terme de latin vulgaire** (!) de ‘nates’, lequel décrivait très exactement…les replis d’un croupion de pigeon. Voilà qui eût certainement fait roucouler de plaisir notre humoriste. Y compris étymologiquement!

(*) Le journaliste de studio dira spontanément ‘lafaisse’ (d’où l’homophonie) -et ‘Bérou ‘ à la place de ‘Bayrou’- alors qu’un Landais, par exemple, fera entendre un ‘lafeïsse’ bien plus correct.   

(**) Rappelons que l’adjectif ne signifie pas ici grossier justement mais non-classique; c’est un mot qui appartenait simplement à un registre de vocabulaire déjà influencé par des mélanges avec d’autres langues.


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