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Licorne

…non plus dans l’imaginaire des petites filles (le plus souvent) occupées à peigner inlassablement la crinière à soixante euro (prix moyen) mais dans la réalité des ‘kidultes’, ces kid-adultes qui se paient des régressions en développant le marché des jouets pour ‘grands-enfants’. Et parmi eux – ou elles – allez savoir si la bestiole n’est pas LGBT Addict du rose intergenre (1), la Licorne. Bon…vous vous dites que ce n’est peut-être la peine de se casser la tête étymologiquement: une licorne s’appelle ainsi parce qu’elle porte une corne évidemment, mais pourquoi est-elle…Li?

Il faut dire que la licorne fait partie des ‘monstres’ créés par nos ancêtres grecs puis romains comme d’habitude; l’époque était aux dieux et déesses, demi ou entiers, sans compter les créatures diverses que l’on invente parce qu’on ne comprend pas un phénomène, céleste ou marin. Rien n’a vraiment changé depuis, quand on considère que le 19ème siècle…médical qualifiait de ‘monstre’ toute différence physique chez les humains, et ce quel que soit le niveau de ‘bizarrerie’. 

La licorne est donc un monstre, tout comme les Cyclopes, les dragons, Pégase (2) ou la Bête du conte (vous pouvez rajouter les vôtres). Or, à l’origine, le nom propre ou l’adjectif monstre n’avaient rien d’effrayant mais de tout ‘simplement’ surprenants! Chez les Latins, est ‘monstre’ ce qui surprend les hommes par une manifestation (certes parfois paniquante, il y a de quoi) de la volonté divine (3). Le mot est d’ailleurs issu du verbe ‘monere’ qui signifie avertir, informer, voire communiquer…

Le problème, c’est qu’un cheval avec un rostre planté au milieu du crâne, ça ne court pas les prairies terrestres, sauf taux d’alcoolémie exagéré; de plus, à l’époque, pas de plongeurs de fond pour aller voir les narvals en pleine mer, on se contentait d’imaginer des pieuvres géantes (4), la peur primale étant générée justement par tout événement inattendu donc inconnu. 

Notre équidé rose et blanc est d’abord nommé très platement un ‘seule-corne’ en grec, soit ‘mono-céros’, ‘mono’ pour seul ou unique comme en…français, et ‘céros’ pour corne, comme dans ‘rhino-céros’, l’autre monstre qui a une corne sur le nez (rhino, comme dans ORL). Le terme grec va être recopié et traduit tel quel en latin en ‘unicorne’ (ce qui ne nous avance pas beaucoup) et conservé grâce aux Italiens (of course) en ‘alicorno’ puis ‘liocorno’. Au 13ème siècle, le mot passe dans le répertoire français en ‘locorne’ en se débarrassant du ‘i’ trop chantant, pour arriver plus tard au mot que vous connaissez. 

Evidemment, pour toutes les raisons (ou les peurs) évoquées ci-dessus, la corne de la licorne, tout autant que celle du rhinocéros ou celles de l’éléphant, a poussé les humains à leur donner une signification et donc pouvoir particuliers. Pour la licorne des mers’ (le narval), cet outil correspondrait au développement démesuré d’une incisive, certes biologiquement constaté. Mais pour la licorne, la dent entre les oreilles, ça ne marche pas vraiment, même en se mettant martel en tête; sans doute est-ce le symbole (comme le narval et l’éléphant) d’une arme de défense, peut-être beaucoup moins inoffensive qu’un canasson du dimanche aux faux cils exagérés? En tous cas, pas étymologiquement.

(1) ce dont elle a tout à fait le droit, même en cumulant des codes pas toujours conscients des acheteurs… 

(2) Voir la chronique consacrée aux chevaux mythiques en tapant le mot dans le champ de recherche.

(3) Ne vous moquez pas: pendant des siècles, les difformités humaines étaient une ‘punition’ de Dieu…

(4) On n’est pas plus raisonnable au 20ème siècle: c’est quoi, le ‘Loch Ness’?


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