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Lisnard (David)

…élu à l’issue d’un congrès de l’AMF (Association des Maires de France) qui n’aura pas laissé beaucoup de suspense pour trouver un successeur à François Baroin. L’ex-déménageur puis boucher de Grande-Surface (dit-on) est également président de l’Agglomération et président du Conseil départemental, un environnement qu’il connait bien puisque la famille de pêcheurs dont il descend y jette ses filets depuis le quinzième siècle. Il n’est pas anormal, malgré une naissance personnelle à Limoges, que son patronyme fleure bon le provençal et ça, David peut y croire dur comme fer, et pour cause…

Si ce ‘lisnard’, qui en d’autres endroits pourrait passer pour une variante défavorable (1) alors que ce n’est pas le cas ici, plait bien aux oreilles et aux palais locaux, il sonne en fait très…germanique, le mot ayant probablement été apporté jusque sur la (future) Côte d’Azur dans les bagages des tribus germaines qui ont emprunté le couloir rhodanien à l’occasion d’une ‘descente’ plus ou moins touristique (entre les 5ème et 11ème siècle, qu’alliez-vous imaginer?). Qui plus est, pour des raisons d’équivoque linguistique, il y a deux origines possibles à cette version francisée; l’une et l’autre sont d’ailleurs techniquement recevables et, surprise, leur sens ne sont pas si éloignés.

Première étape dans l’autopsie du son, la probable ‘agglutination’ (le collage) de l’article français traditionnel ‘le’, ici élidé en L apostrophe à cause de la voyelle qui suit: lisnard est donc un ancien ‘isnard’, lui-même composé de deux racines qui sont ‘isan-‘ (le fer) + ‘hard’ avec un ‘h’ muet qui disparait dans la collure et qui signifie comme d’habitude dur, fort, etc…selon l’objet ou la personne (2). Voilà donc le surnom d’un homme (supposément soldat ou guerrier) dont le fer (comprenez l’arme, couteau ou poignard) ne faiblissait pas devant le ventre de l’ennemi…Pourquoi également, connaissant les priorités sociales de l’époque, ne pas gratifier ainsi un forgeron ou un maréchal-ferrant, lui aussi homme dont le fer de qualité (donc forcément dur) pouvait recevoir la reconnaissance de ses contemporains?

L’autre analyse qu’on peut faire de ce patronyme est à deux coups d’épée de la première, avec un trajet à peine plus long mais bien porté: ‘lisnard’ serait une contraction de ‘l’issenard’ ou plutôt ‘l’issenhard/l’issenhart’ pour être plus proche de la v.o; une fois débarrassé de l’article collant, on obtient ‘isnard’, équivalent de ‘esnard’, lequel a pris forme chez nous en Enard et même Ainard/Aynard. Dans ce cas, les deux racines sont ‘agin+hard’; la seconde ne change pas bien sûr, et la première signifie…l’épée (plus précisément sans doute la lame, et même le fil de l’épée).

Signalons, pour cette seconde source, un diminutif qui aura un certain succès en France, qui est Isnardon, dont les cinéphiles connaissent bien le patronyme pour l’avoir vu défiler des centaines de fois sur un écran, le couple Robert & Monique ayant été deux professionnels auxquels on doit le montage des plus célèbres bobines des comédies nationales (tout De Funès, Girardot, Audiard (3), Molinaro, Zidi, etc…). Quoi qu’il en soit, il semble que les citoyens de Cannes (surtout les moins honnêtes des administrés) feraient bien de craindre la main de fer du combattant Lisnard. Au moins étymologiquement!

  1. Généralement, le suffixe ‘-ard’ donne une nuance péjorative (pendard, roublard, fêtard, viandard, cumulard, bobard…) aussi bien pour les noms communs que propres.
  2. Bernard est une suite de Bernhard/t, renard de raginhardt, etc…Vous en avez par dizaines en archives.
  3. Pas de chance, lui n’est pas un ‘Audi-hard’ mais un ‘aldi-gard’ (toujours d’origine germanique) soit une…vieille (aldi) maison (gard)!

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