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Mégot

…d’être le succès (ou la plaie) de l’été car il envahit, touriste après touriste, certaines plages du littoral qui ont décidé de réagir. Résidu inévitable de la cigarette (depuis l’abandon des Gitanes sans filtre de votre grand-père), ce mégot que chacun se croit seul à jeter, tel le cow-boy désabusé de nos westerns ou la provocation sensuelle de la star hollywoodienne, recèle en plus de ses nombreux composés toxiques une surprise de taille étymologique.

Justement, on ne va pas mégoter la solution plus longtemps: notre mégot est en fait bien antérieur à la cigarette car on aurait pu le trouver dans la bouche de…Vercingétorix, non pas au bord de ses lèvres mais carrément dans son gosier; à l’époque des Gaulois, le terme du répertoire francique ‘mesigu’ désignait très précisément le jus qui s’écoule d’un moule à fromage, autrement dit ce que l’on appelle parfois du petit-lait’. 

N’y voyez aucun parallèle avec le jet de salive jaunie éructé par le machouilleur de chique, il s’agissait vraiment de ce liquide blanc ou quasi-transparent qui, après avoir disparu du vocabulaire pendant des siècles, réapparait au milieu du 17ème puis se répand au 19ème dans le verbe ‘mégauder’ (celui va donner mégoter dans le langage moderne) pour décrire le ‘fait de sucer le lait d’une femme enceinte’, autrement dit têter!

C’est donc essentiellement le nourrisson qui mégaude (étonnez vous, après ça, que les fumeurs soient accros) et, outre la comparaison avec la couleur et la consistance du liquide en question, c’est davantage le moment précis où bébé cherche à aspirer la dernière goutte qui va frapper l’imagination. Dès lors, le geste du type qui tire sur la dernière bouffée (évidemment, la plus proche du mégot, physiquement et chronologiquement) va s’imposer.

Curieusement, on repère les premières mentions du verbe non pas dans le langage populaire mais chez les riches qui sollicitent leur cigare jusqu’au bout le plus chargé de nicotine que l’on nomme…purin, le mot qui signifie étymologiquement ‘ce qui coule et/ou qui nettoie’ (sic); en un peu plus consistant, cela donnera également en français la ‘purée’. Tous arômes confondus (et séparés), voilà un mot qui semble donc couler de source, au moins étymologique!


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