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Douste-Blazy (Philippe)

« Mes chers Compatriotes… » Blouse blanche, gestuelle martiale et ton présidentiel, l’ex-ministre de la Santé (ou de la Culture, ou des Affaires Etrangères, pas tout à la fois mais l’une après l’autre pendant quinze ans) prend l’initiative et la parole (sans masque) pour appeler à signer une pétition en faveur de la délivrance -momentanément controversée- de chloroquine. Y aura-t-il miracle ou pas en faveur du mémorable maire de Lourdes au sujet d’un virus dont l’histoire risque de bégayer, y compris étymologiquement?

L’homme est non seulement maire mais également natif de Lourdes, le proche village (6 kms) berceau linguistique de la famille ne comptant que…28 habitants (1), des Oustiens logiquement résidents d’Ouste ou plutôt Ousté. Les habitudes de l’onomastique (la science des noms de famille) étant ce qu’elles sont, Douste est donc le résultat habituel d’une ‘agglutination’, le collage de la préposition avec le nom.

Celui qui venait ‘d’Ousté’ devenant forcément Dousté, comme par exemple les Dorléac (Françoise) d’Orléac, plus exactement d’Oréliac, forme évoluée d’Auréliac en latin, la propriété d’un certain Aurélius (Aurèle, comme l’empereur Marc), éventuellement un blond aux cheveux couleur d’or (aurum)!

Le toponyme ne pouvait pas tomber mieux pour un médecin (ou inversement) puisque, depuis ses premières mentions dès le 13ème siècle, l’endroit s’est appelé successivement Oster, Ostee, Ostey, Osté puis Ousté, francisation finale au 18ème siècle de son identité occitane ‘Ostèr’…Pas d’erreur sur cette racine immuable: elle est dérivée du latin ‘hospitalem’.

Le mot a donné hospital puis hôpital bien sûr après mention du ’s’ en accent circonflexe, mais surtout hospitalier, c’est-à-dire, au sens médiéval, accueillant. Non pas dans un établissement de soins comme on le restreint actuellement mais dans un hospitalet (ou un Oust, un Ost, justement), devenu sous sa forme moderne contractée un…hôtel pour ne pas dire une hostellerie!

Le contexte le plus fréquent est évidemment celui des pèlerins se rendant à Compostelle et faisant une halte dans les Pyrénées, les Louste (2) ou Douste pouvant alors être compris comme les propriétaires de ou les…hôtes de l’Ouste, soit les aubergistes eux-mêmes.

L’affaire est moins valorisante pour les Blazy sans doute, généralement gratifiés d’une origine latine (blasius) à laquelle on donne le sens de bègue. Ce que n’était semble-t-il pas du tout un ex…médecin du 4ème siècle qui préféra souffrir le martyre que d’abjuger sa foi (comme d’hab). Il serait plus juste d’envisager le premier sens du verbe originel, qui s’approche davantage de ‘blablater’ soit bavarder, parler trop, trop vite ou…à tort et à travers.

La coïncidence serait d’autant plus étrange que maman Douste-Blazy est née Béguère (lui-même ex-maire de Lourdes), et ce Béguère -parfois même Bégueyre- n’a strictement rien à voir avec un bafouilleur mais avec un ‘béguier’, ancienne forme de véguier ou vigier, soit à l’origine un aide ou un assistant, même si en religion le terme s’est transformé et spécialisé en vicaire, le remplaçant du prêtre.

Au Moyen-Age, le vigier était devenu un commis de justice, le plus souvent de rang officier, mais n’avait rien à voir avec une vigie ou un vigile, chargés eux de ‘vigiler’ (veiller sur) la ville…Voilà qui fait quand même beaucoup de tiroirs pour (sur)veiller les paroles à répétition d’un tenancier d’hôpital. Au moins étymologiquement!

(1) chiffre 2019


(2) Idem pour les Loustal, Loustalet, etc…


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