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Gallois (Louis)

(citation) «..Il faut éviter les glissades et le décrochage (de l’économie)…», comme quoi, le monsieur a encore quelques restes (inconscients?) du langage des entreprises par lesquelles il est passé: la glissade (terme technique ferroviaire) pour la SNCF, et le décrochage (point critique de sustentation d’un avion) pour EADS! Il n’empêche, sa mission du moment, c’est ce fameux ‘rapport Gallois’. Rarement on se sera autant penché sur le rapport d’un homme, surtout en matière de…compétitivité. Les médias y sont allés également de leur petit ‘second-degré’ (je cite, encore): «Le rapport Gallois, c’est le Graal du gouvernement». Sans blague, je croyais que le prénom de Gallois, c’était Louis, pas Perceval! Encore que…

Justement le mot est intéressant, étymologiquement parlant. Car ce Gallois peut avoir deux origines; l’une seulement peut concerner notre rapporteur, et pour cause: réglons tout de suite le sort de Perceval, personnage d’un roman du XIIè siècle consacré à une équipe qui aimait faire tourner une table animée par le roi Arthur. Dans la v.o, il s’appelle d’ailleurs Parcival le Gallois, et il porte tout simplement le titre de son défunt père, seigneur du pays de Galles. Notez bien qu’en réalité, ayant été maintenu en isolement complet par sa mère pendant son enfance, il est un peu bênet (1), et son premier surnom, c’est ‘Parcival the nice’ (en v.f: le ‘neuneu’). Moins glamour que Lancelot, sans doute…

Or, en v.o toujours, le pays de Galles s’appelle Wales, issu d’un terme gaëlique (disons celte, tant que je ne reçois pas de menaces de mort de la part d’historiens), qui est ‘walha’, autrement dit, quelque chose comme ‘étranger’, c’est à dire celui qui n’est pas ‘de notre monde’. Un peu comme la définition initiale des ‘barbares’ (2). D’ailleurs, le sentiment de ségrégation est un réflexe largement partagé, puisque c’est aussi, à l’époque, le raisonnement des Bretons (de ‘notre( royaume de Bretagne), pour lesquels tout ce qui n’est pas de ‘chez nous’ est étranger, en particulier les Francs -pour ne pas dire les Français-, lesquels vont devenir les Gaulois, autrement Le Gall, en breton. Idem pour les Le Gallic et le diminutif le Gallou, pour gratifier ‘des gens qui ne parlent pas le breton comme nous’.

Rappelons au passage que notre terme de ‘gaulois’ vient d’un jeu de mots entre l’habitant de la Gaule (vu par les Romains) et le ‘gal’ (ou jal), qui veut dire le coq en vieux-français. D’où l’emblème du volatile (3) perché au sommet des monuments aux morts commémorant la ‘victoire’ de 1918; ainsi que les patronymes Gallis, Gallo (Max), Gall (France), etc.

Seulement voilà: notre Gallois n’est ni de ce pays (de Galles), ni de ce plumage-là! Il s’agit d’un homonyme presque parfait, qui le rattache en fait aux familles Gallais, lesquels sont des variantes du mot de vieux-français ‘galois’. Or, il y a 7 ou 8 siècles, un galois est quelqu’un qui aime la…gale, c’est à dire les réjouissances (l’autre est aussi un homonyme, sans aucun rapport de racine). Il s’agit alors du surnom d’un coureur de jupons, d’un homme qui aime les plaisirs (de la chair mais aussi de la table, un bon vivant); puis le surnom prend rapidement un sens péjoratif (un repas un peu arrosé, peut-être?), pour désigner ce qu’on appellerait aujourd’hui un dragueur, et souvent assez ‘lourd’. La preuve, c’est qu’il va raconter des histoires (cochonnes?) à ses proies, ce qui deviendra la ‘galé-jade’!

C’est alors qu’on invente le mot qui va résumer le comportement du grossier personnage, la…galanterie! Le mot fera un spectaculaire renversement de sens à l’époque médiéviale, puis romantique, pour désigner au contraire, cet ex-saoûlard repenti qui sait désormais ouvrir la porte aux dames. On peut sans doute créditer notre Loulou d’avoir fait, d’une certaine façon, une politesse au gouvernement en réalisant ce rapport tant commenté. Même si c’est peu probable vu la tête du bonhomme, on espère seulement qu’il ne contienne pas trop de galéjades…

(1): revisionner la série ‘Kamelott’ sur M6…
(2): voyez la chronique en tapant ‘barbarisme’ dans la recherche
(3): plusieurs chroniques également, sur la Gaule (ou Gaulle)


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