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Labit (Laurent)

J’ai longtemps cherché une introduction à ce nom, puis décidé qu’il n’en avait vraiment pas besoin. Chacun imagine sans peine la difficulté -réelle!- de nos journalistes radio et télé à rendre compte de la récente victoire du Racing 92 contre les Irlandais de (du) Munster sans céder à un fou-rire (RTL, Europe 1, entre autres). Ca ne fait plus rire depuis longtemps le co-entraineur ci-dessus nommé, ni son cousin (linguistique) Christian Labit, rugbyman narbonnais puis entraineur de Carcassonne. Et pour cause…

Ce nom est particulièrement répandu dans le sud (-ouest) de la France; d’ailleurs, l’un est né en Haute-Garonne, l’autre dans l’Aude, des pays où l’on fait «sonner» la moindre consonne (surtout finale), c’est donc aussi ce qui le sauve! Car Labit n’est qu’une variante de Labitte (très fréquent aussi en Picardie) qui se raccroche à un mot d’ancien-français, la ‘bite’ qui désigne…une pierre -comme vous le pensiez depuis le début- et plus précisément une pierre non équarrie, assez grossière, une sorte de mini-dolmen (on se calme) planté profondément dans un terrain, histoire de marquer une limite ou une frontière.

Mieux, au 15è siècle, en Normandie, cette même bit(t)e va désigner, avec le sens de ‘morceau brut et imposant’, non plus une pierre mais une sorte de poutre-maîtresse dans une construction pour un toit ou plus fréquemment dans la coque d’un navire, d’après la racine scandinave ‘biti’…Tant qu’on est dans la marine, restons-y, car c’est dorénavant près des bateaux qu’on va trouver, très logiquement, des ‘petites bittes’, plus larges mais moins longues qu’une poutre, fixées d’abord par paires sur le pont des navires puis en vis-à-vis sur les quais pour les amarrer.

Initialement en bois, d’où les verbes ‘biter’ (enrouler autour d’une poutre) et…débiter (découper des rondins de bois dedans), elles deviendront très rapidement en métal avec peu à peu des reliefs supérieurs plus travaillés et arrondis, guidés uniquement par le besoin de circonscrire les lacets des cordages.

En dehors du vocabulaire marin, on trouve une autre étymologie possible à Labit, là encore en Picardie-Normandie mais aussi dans les Pyrénées et de façon plus générale en Gascogne. Car il ne vous a pas échappé que le patronyme de notre Laurent ne comporte pas de ‘e’ final écrit, que vous n’entendrez que si vous êtes né du côté de Mont-de-Marsan (un parisien ne vous dira jamais ça). Il s’agit donc forcément ici d’une abréviation de l'(h)abit…ation, (la maison), d’où le nom sans équivoque de plusieurs lieux-dits en France, pour lesquels on ne saurait supposer évidemment autre chose qu’une zone construite avec des maisons.

Une dernière hypothèse, toujours de coloration occitane, fait également des Labit une variante de ‘Lavit’ (hum, je ne sais pas si ça s’arrange vraiment), autrement dit une alternance tout à fait traditionnelle des consonnes b/v qui viendrait de ‘la-vit’, c’est-à-dire cette fois la ‘vigne’ (Tarn-et-Garonne), donc le surnom d’un propriétaire d’arpents plantés de ceps. Ce qui ne l’empêche pas éventuellement d’ha-bit-er tout près, puisque là aussi Labit ne fait sûrement pas le moine!


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