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Leclerc Salomon

Le nom ne vous dit peut-être pas grand’chose (et vous n’avez pas forcément tort), mais il s’agit du patronyme de Guillaume Nicolas Louis, dit Frère Salomon (1745-1792*), prêtre des Congrégations Laïques qui refusa néanmoins de prêter serment à la Constitution, ce qui lui valut le martyre pendant la Révolution, la béatification en 1926, et enfin la canonisation en ce dimanche 16 octobre 2016. Déjà, s’appeler Salomon, c’était bien vu, mais de plus être un Leclercq, voilà qui est parfait, y compris étymologiquement…

Notre père est en effet descendant des nombreux surnoms formés sur l’adjectif latin ‘clericus’, celui qui donnera clérical donc, sans erreur, qui un rapport avec l’Eglise. Ou plus simplement avec une église. Ou même encore auparavant, avec une structure ou une organisation qui avait reçu des dons…Explication: avant le mot latin, il y a le grec ‘klaros’ (ou klêros, pour les pointilleux), qui évoque…un tirage au sort, parfois au mauvais sort d’ailleurs, y compris dans des histoires diaboliques, un comble! Mais au fil du temps, tout s’arrange (pour une fois), et le mot devient une sorte de lot remporté par hasard ou par désignation aléatoire; mais attention, pas une poupée de fête foraine ou un poisson rouge dans un sac en plastique mais un don important, le plus souvent en nature.

Et qu’est-ce qui intéresse le plus nos Anciens quand on parle de grande valeur? Une maison sans aucun doute, et même (pour celui qui a le numéro complémentaire), un terrain ou un domaine. Inutile de dire que, dès que la christianisation sera assez répandue, c’est ce qui va qualifier des bâtiments ou des terres spécifiquement allouées à l’Eglise, autrement dit, en quelque sorte, les ‘propriétés sacrées’. De là vient le caractère de tout ce qui est clérical ou…clerc.

On dit bien clérical, et pas ecclésiastique! La nuance est d’importance car, si tous les ecclésiastiques font partie de l’Eglise (ekklesia, en grec encore), les ‘clercs’ sont rarement consacrés -bien que tonsurés- mais ce sont de toute façon des intellectuels, des gens instruits (exemple: de nos jours, un clerc de notaire a la tête pleine de lois, pas forcément de foi. Remarquez, ça fait longtemps qu’on ne l’oblige plus à se raser la tête non plus)…Ainsi va naître une immense famille construite sur cette racine: les Clerc évidemment (comme le chanteur Julien, de son vrai nom Paul-Alain…Leclerc, trop long!), et les Leclerc (comme l’industriel Michel-Edouard ou le général Philippe L. de Hautecloque); puis les Clercq ou Leclercq comme l’animatrice de télévision Evelyne (les plus nombreux, justement) avec un ‘q’ opportunément posé pour renforcer la terminaison du mot.

Variantes plus éloignées: avec un son plus guttural et provençal, Clergue (comme le photographe arlésien Lucien), parfois avec un ‘s’; puis des Clergeau ou Clergeot (deux diminutifs) et même des Clergé (dur, dur, pour un maire communiste des années 1950!). Au nord de la Loire, ceux qui ont conservé le ‘c’ final vont devenir Clercy ou Clérice (!), et même se combiner avec d’autres mots pour faire des Beauclerc (une tête bien faite et bien pleine), plus fréquemment des Mauclair (le mau-vais clerc, ça se gâte) ou encore des Duclerc (le fils de) et des Auclerc (localisation de la maison); sans oublier les bretonnants Cloarec ou Le Cloarec. Et pour une fois, c’est…clair, non?

(*) et non…1972, comme le (re)copient plusieurs médias en ligne!


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