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Lincoln (le film)

C’est le film dont tout le monde parle en ce moment, une réalisation efficace de Steven Spielberg sur une tranche de la vie du président américain éponyme. Alors, me direz-vous, pourquoi cette illustration automobile tout à fait mécanique, pour un sujet que l’on attendrait davantage comme historique? Tout simplement parce que la voiture tient bien son nom de celui de feu Abraham, l’un des plus grands (1,93m) personnages emblématiques des USA. Mais n’anticipons pas…

Celui auquel on doit cet hommage onomastique s’appelle Henry Martin Leland; c’est l’un des fondateurs et nombreux ingénieurs qui travaillent, au cours de la Première Guerre mondiale, pour une petite entreprise de Chicago, la General Motors; laquelle fabrique tout aussi bien des moteurs d’avion que des réfrigérateurs (*), alors, pourquoi pas des voitures automobiles (à l’époque, il fallait encore faire la distinction avec les véhicules ‘hippomobiles’!). Non, décida un autre associé de la firme, ce qui pousse notre Leland à créer la Lincoln Motor Company, qu’il baptise en souvenir du premier homme politique pour lequel il ait jamais voté. Ainsi naitront au fil du temps des générations de limousines luxueuses et confortables.

D’accord, en 1917, Abraham Lincoln a depuis longtemps passé l’arme à gauche (1865), surtout la gauche du cerveau après un coup de revolver dans le dos lors d’une soirée théâtrale: il venait de payer des années de combat contre l’esclavagisme. Mais, me direz-vous à nouveau, le fait de savoir que les Lincoln viennent du nom du 16è président américain expliquent peut-être l’origine des bagnoles, mais pas celle du mot pour autant! Eh bien Lincoln est un mot…germanique, puis anglais. Il faut redire ici que la Terre des Angles (Angleterre) est ainsi appelée grâce (ou à cause) d’une tribu du nord de l’Europe, qui a fui la bruyante et dangereuse promiscuité avec les Goths et autres Wisigoths en traversant le ‘Channel’ du Nord. Ces ‘Anglemands’ sont ainsi devenus des Anglish puis des English. Or, il se trouve que vers le 10è siècle, un émigré du continent, du nom de Lindo (‘l’homme du tilleul=lind’), s’installe dans une région de la côte Est (logique), au-dessud de la ‘bosse’ tournée vers la Mer du Nord. Il y fonde «la colon-ie de Lindo», autrement dit, dans l’ordre de la syntaxe britannique, ‘Lin(d)-col(o)n(y)’, et le tour est joué!

Lincoln est donc un patronyme ‘exporté’ par les colons grands-bretons qui fuiront un jour la Vieille Europe pour aller pratiquer leur religion ‘protestée’ en toute tranquillité sur le Nouveau Monde. Ultime ironie du sort et de l’Histoire: en devenant, en 1939, fournisseur officiel des véhicules présidentiels, c’est encore Lincoln (racheté entre-temps par Ford) qui fournira le modèle X-100 décapotable dans lequel sera assassiné (encore!) John Fitzgerald Kennedy à Dallas. Quant à Lincoln lui-même, le lendemain de sa mort, sa dépouille mortelle fut ramenée à Washington par le seul moyen disponible ce jour-là: un wagon de chemin de fer dégoulinant de luxe kitsch à bord duquel personne ne voulait voyager et qui faillit valoir à son inventeur une faillite retentissante. Mais, pour avoir transporté le présidentiel cadavre, l’Amérique reconnaissante fera un triomphe au jeune entrepreneur, un certain George Mortimer Pullman…

(*) invention française datant de la Révolution, mais qui n’avait pas trouvé de nom, si ce n’est le terme technique de réfrigérateur. C’est le président de la GM, William Durant, qui déposera, un siècle et demi plus tard, le (sur)nom d’une machine qui fabrique du ‘frigid-air’ (en anglais: de l’air froid), d’où le mot, souvent supposé français, à tort!


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