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Randon (Soeur André)

Doyenne des Français, de l’Europe et vice-doyenne du Monde depuis juin 2019 – cela ressemble à un palmarès olympique mais ce n’est qu’une estimation en fonction des états-civils connus – notre ‘supercentenaire’ a encore l’esprit clair et la voix assurée, en tous cas suffisamment pour sembler repousser les limites de la longévité. Y compris peut-être étymologiquement…

La provenance géographique familiale (*) ne semble pas être très significative de la racine du mot. Un certain nombre de Randon du nord maximum de la zone occitane (Creuse et Limousin), sous la forme Randonneix ou Randonneau, sont attribués à un terme d’ancien-français issu du gaulois ‘randa’ qui évoque une frontière  ou ce que l’on appellera, du temps de Molière, une ‘marque’, c’est-à-dire un repère qui délimite un territoire ou une surface. Du coup, cette ‘randa’ a pu tout aussi bien concerner un ‘poste-frontière’ intérieur (un octroi) qu’une très prosaïque barrière de propriété ou de culture (dans un bocage, par exemple).

Mais la majorité des Randon ont plus certainement une origine germanique, comme de très nombreux noms ‘français’ hérités des soubresauts historiques -et donc linguistiques- à l’occasion des mouvements de populations lors des premiers siècles de notre ère. Bien souvent, les mots germains ainsi ‘importés’ étaient liés à des concepts guerriers (le peuple, la force, l’épée, le casque, etc); celui qui nous intéresse ici est une syllabe du ‘vieux-haut-allemand’ (entre le 8ème et le 11è siècle) conservée dans un groupe de langues du sud de l’Allemagne et (donc) de l’Autriche actuelles.

‘Rant’ ou ‘rand’ désignait très précisément le bord d’un bouclier…Peut-être est–ce la même racine et un indice sur l’idée de ce ‘bord’ qui donnera plus tard la définition de cette ‘limite ou frontière’? Mais le symbole le plus important est bien sûr tout simplement le bouclier lui-même, instrument à la fois de défense et de combat, donc de force ou de puissance.

De fait, quand le surnom attaché à ce son entre dans la langue du Moyen-Age français, les Randon, Randot, Randet et leurs différents diminutifs (Randonnet, Randonnier) ont pris une connotation de violence; les Randon sont alors perçus comme des gens impétueux et bagarreurs, et leurs diminutifs comme des agitateurs ou des intrigants.

Quoi qu’il en soit, rien à voir a-priori avec un jeu de mots facile sur randonnée…Eh bien si! A l’origine (12ème siècle toujours), une randonnée était bien loin d’un trekking de longue haleine mais plutôt le contraire, une course rapide et explosive plus proche d’un 100 mètres olympique que de la traversée du GR 20 en Corse. 

Il faut dire qu’à l’époque, quand les armées partaient en randonnée, il était sûrement davantage question de débouler méchamment sur l’armée adverse; et plus tard peut-être, de piquer un sprint pour rattraper le voleur qui vous avait fait les poches…Sauf pour soeur André, qui aura fait l’un des marathons les plus longs de toute sa vie, et même de celle des ses contemporains! Y compris étymologiquement.

(*) Lucile Randon est née dans le Gard, de parents lozérien et gardoise…


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