Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Série bizarre: Mme Têton

Pas besoin de signer un blanc-seing pour ce Têton-là, surtout quand on a compris son étymologie! En effet, les Têton n’ont rien à voir avec les tétons (notez la différence d’accent sur le ‘e’): un téton, c’est l’endroit où l’on tête (et non pas ce que l’on tête, çà, c’est la tétine…); Têton, c’est au contraire le surnom de quelqu’un qui a quelque chose à voir avec la tête, ou, comme on disait au Moyen-Age, la ‘teste’, ce qui va permettre de créer une foule de différentes ‘Tête’, et je ne veux pas en voir une qui dépasse.

Le plus souvent, Têton (dans la vallée du Rhône) ou Têteau (en Vendée) sont des gens connus pour être…têtus; facile, on ne va pas se prendre la tête avec çà. Par conséquent, toutes les versions en ancien-français sont valables également, avant que le ‘s’ ne devienne un accent aigu ou circonflexe, comme pour Teste, Testu, ou Testaud. Les moins bien lotis seront sans doute les Testard (et donc les Têtard!), dont la terminaison péjorative signifie ‘celui qui a une grosse tête’ au sens propre (le plus souvent, simplement des yeux exorbités, d’où l’impression), exactement comme la silhouette des larves de batraciens…

Par ailleurs, on peut aussi conjuguer le mot avec un adjectif, ce qui nous donne le très gascon Testemalle, c’est à dire non pas celui qui a mal à la tête mais celui qui a une mauvaise tête, une tête mal faite; rajoutons enfin les Testevuide, patronyme bourguignon dans lequel on reconnaît aisément le surnom de ‘celui qui a la tête-vide’!

Mais le plus connu de la famille Têton est un certain Charles-Rodolphe Testut, chef d’entreprise contemporain de Napoléon 1er. Profitant de la libéralisation -alors très réglementée- de la vente du tabac, il créera un empire commercial grâce à la fabrication de balances de précision (pour la vente de brins au détail!) dont certains modèles portent encore son nom aujourd’hui.

Finalement, avec ce nom, tout vient de l’équivoque sonore sur les homonymes ‘téton’ (de têter) et ‘Têton’ (de tête); je sais, on s’y perd un peu dans les accents, mais ce qui est sûr, c’est que les Têton n’étaient pas des Teutons, terme par lequel s’auto-désignait le peuple germanique, et qui signifiait quelque chose comme «Nous, c’est nous». Ce qui ne les empêchait pas d’être têtus ou d’avoir une sale tête…

NB: Pour les accros de l’actualité (la disparition du couturier Courrèges), voir la chronique de novembre 2010 sur le juge Courroye (même racine).


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.