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Tron (Georges)

Il fut question, il y a quelques années, d’une simple présomption d’agressions sexuelles par le maire de Draveil (Essonne) qui dut pour cela démissionner de son Secrétariat d’Etat à la Fonction Publique. A l’époque, une certaine presse – qui n’avait pas d’opération militaire en Centrafrique à se mettre sous la Une – avait largement glosé sur le patronyme du bonhomme, qui vient d’être condamné à la prison sur les plaintes de trois employées de la mairie. Tron n’a donc pas pu couper à toute poursuite. Jeu de mots ou pas?

Eh bien, pas du tout! En effet, ce nom propre n’a rien à voir avec son homonyme commun terminé par un ‘c’ coupant, lequel vient du verbe latin ‘truncare’ (> trunc, tronc), qui évoque un sectionnement, mais pas forcément celui que vous croyez puisque, chez les Romains, il n’était pas question de section d’arbre mais très précisément de…mutilation, le terme devant être pris au sens le plus concret d’amputation, ce qui ne saurait être le cas des Tron (*)…Signalons quand même au passage qu’il existe des Letron ou Letronc, dérivés eux du mot tronçon et même…trognon, pour surnommer ironiquement des gens de petite taille et probablement  ‘trop(mi)gnons’.

Tant qu’on y est, disons clairement qu’il n’y a aucun rapport non plus avec une éventuelle ‘aphérèse’, la chute du début d’un mot qui aurait pu être…électron, beaucoup trop récent pour avoir pu générer un nom propre, à part le titre de ‘Tron’, premier film ‘électronique’ produit par Disney en 1982, où l’on voyait des cybermotards poursuivis par des virus sur la carte-mère d’un ordinateur qui, aujourd’hui,  ferait se tordre de rire le moindre gamin de trois ans devant sa console de jeux.

Et pourtant, les Tron sont forcément des hommes forts et bruyants, quelle que soit la provenance géographique d’une souche familiale qui peut venir de deux régions radicalement opposées: d’une part, quelques descendants de lignée provençale semblent avoir hérité d’un surnom correspondant au mot occitan ‘tron’ qui évoque le tonnerre, d’où un parallèle possible, au sens figuré, avec quelqu’un de grognon ou de colérique, en tout cas un Tron qui gronde comme un roulement de tonnerre. L’autre hypothèse vient du Nord, époque Empire germanique, puisque le mot serait emprunté à la déformation d’une racine ‘trud’, au sens de ‘fort’, comme ce qui caractérise Ger-trud(e), ‘la fille qui possède une lance (ger-) puissante (-trud) (sic!); il n’empêche que c’est là la version la plus sérieuse, linguistiquement parlant.


Avant de devenir Tron, Trud passe donc par quelques intermédiaires, comme les formes Troud ou Troude (honni soit…), puis, grâce à un ‘Seint Truiden’ (St-Troude) flamand qui fonde une abbaye célèbre en Belgique au 7è siècle, le patronyme prend ses lettres de noblesse avec la forme française en St-Tron, nom de baptême donné à une personne mise sous la protection tutélaire du saint en question. Le seul auquel Georges n’a plus qu’à se vouer pour l’instant; en tous cas étymologiquement.

(*) Sauf droits d’éligibilité pour le condamné.


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