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Villes de…France?

Si vous en avez marre des jeux de mots insubmersibles des medias sur le départ de la ministre de l’Ecologie (Batho fait des vagues, Touchée mais pas coulée, etc…), intéressons-nous, Tour de France oblige, à l’étymologie de quelques noms de villes du sud. Nice, première étape en contre-la-montre par équipe est déjà à votre disposition sur ce site depuis le dernier sommet du G8 (1). J’ai donc choisi, sur la remarque d’un internaute…américain, d’évoquer aujourd’hui quelques villes dont les noms ont des racines…étrangères à leur pays, mais qui sont toujours, comme les noms «propres», des surnoms à l’origine.

Mon correspondant, qui fait peut-être partie de la famille d’un certain Olivier, professeur de médecine très connu du service de neurologie de l’Hôpital de la Salpétrière à Paris, s’appelle monsieur…Lyon-Caen, ‘attelage linguistique’ assez rare et plutôt spectaculaire, et qui renvoie tout simplement à la provenance des gens qui ont recueilli autrefois l’un de ses ancêtres. D’autres s’appellent «pour de vrai» ou ont pour pseudo, Michel T(h)oulouze, Philippe Gildas (des-Bois, en Bretagne), Guy Carcassonne, François-Xavier Bordeaux ou Jacques Marseille; aucun doute, tous ces gens ont eu autrefois, dans leur généalogie, un rapport avec la ville dont ils portent aujourd’hui le nom.

Voici quelques villes du Grand Sud, pas forcément les plus importantes ou les plus connues, mais dont la présence en terre occitane a parfois semblé étrange, puisque, précisément en référence à des villes ‘étrang-ères’!

Montréal, au Québec bien sûr, mais d’abord et avant tout en France, comme dans le Gers par exemple: il s’agit d’un mont-réal (comme le mot espagnol), donc un village construit sur la colline- royale, c’est à dire dédiée au monarque en exercice à l’époque (François 1er, objet de l’hommage de Jacques Cartier, en ce qui concerne par exemple l’agglomération canadienne).

L’Espagne en France? Bien sûr! En 1353, le petit village de Causset, dans le Gers, devient…Barcelonne (avec deux ‘n’, ce qui ne change rien au sens); à l’époque, une cité peut avoir été créée par des émigrés, ou être placée sous la responsabilité de son homonyme étrangère, ou enfin être ‘jumelée’ avec la ville en question, sur un plan commercial ou de possession familiale. Même démarche (pour l’Histoire, voyez votre moteur de recherche favori) avec Valence (sur Baïse, encore dans le Gers); ou bien Grenade (Haute-Garonne), en rapport avec la belle andalouse. Par contre, rien à voir pour la Grenade (sur Adour, dans le Lot), fondée par les…Anglais, de son nom étymologique latin ‘Terra Grenata’, littéralement ‘la terre (riche en) grains’; mais toujours de baptême bien loin de sa localisation.

Vous préférez l’Italie? Voici Fleurance (du Gers), francisation de la Florence toscane (Firenze, en v.o), qui s’appelle Florençà en occitan, histoire de lever le doute. Quant à Geaune (Lot), rien à voir avec la couleur évidemment, puisque c’est la déformation de…Gênes, tout ça parce que son fondateur était originaire de la capitale ligure sur la Riviera. Influence de la Botte encore, avec Miélan (Milan) ou Pavie dans le Gers, ‘seulement’ depuis 1525 en commémoration de la bataille qui y oppose Charles-Quint et François 1er (Marignan, c’est -déjà- fini, comme Capri)

Et le nord, alors? On en a (au moins) autant: dans la première partie du 14è siècle, un contemporain palois de Jeanne d’Arc, le vicomte Gaston II Foix-Béarn (le papa du futur Fébus), de retour d’une campagne dans les Flandres, crée en souvenir les villes de Gan(d) dans la banlieue de Pau, et de Tournay (-nai) en Hautes-Pyrénées, entre Tarbes et Lannemezan. Et que dire de Bruges, dans les…Pyrénées-Atlantiques, fondée elle aussi en 1357!

Venue du Nord encore (par rapport à sa situation, au moins), la Cologne du Gers tient son nom de la ville allemande (beaucoup plus ancienne), laquelle était déjà issue de son nom latin, celui de la ‘Colonie -Köln- d’Agrippine’, où était née l’impératrice romaine. Ce même mot de ‘colonie’ se retrouve en anglais sous la racine ‘-coln’, présente dans Lincoln par exemple, nom du village du Lot-et-Garonne avant d’être celui d’un président américain ou d’une marque automobile (Lin- est l’abréviation d’un très ancien nom saxon, Lindo. Donc Lin(do)+coln, c’est le site colonisé par Lindo).

Si vous avez traversé un jour l’une ou l’autre de ces villes, vous avez constaté qu’il s’agit souvent de «bastides», surtout dans le sud. Etymologiquement, «bastida», c’est le participe passé passif féminin du verbe bâtir), il s’agit donc de «villes nouvelles» crées avec quelques fortifications autour d’un marché souvent, et qui représentaient des créations «urbaines» permises par le roi ou par l’Eglise (qui avaient alloué ou revendu des terrains à bas prix). Voilà une preuve qu’en plein Moyen-Age l’Europe était déjà en marche!

(Ps: Inversement, aux Etats-Unis, on trouve des New-York ( littéralement: la nouvelle ville anglaise de York), qui s’était déjà appelée New-Amsterdam et même Nouvelle-Angoulême auparavant. Rien d’américain là-dedans! Plus logique sont les Nouvelle-Orléans ex-française, Bâton-Rouge, Fort St-Louis, Londres, Venice, et autres…Calais (dans l’état du Maine), Le Havre dans le Montana, Paris (dans le Kentucky, l’Illinois, l’Arkansas, le Texas et le Tennessee), Orange (au Texas) et deux Montpelier (avec un seul L, dans l’Idaho ou dans le Kentucky). Ce n’est plus l’Europe, c’est la mondialisation.

(1): Batho est également dans les archives!


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