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Welch (Raquel)

…naturalisée américaine par son mariage avec un certain James Welch porte finalement un nom qui ne rend pas du tout hommage à un statut de reine de beauté dont elle a d’ailleurs essayé de se défaire tout au long d’une carrière qui ne compte pas moins d’une cinquantaine de films (et autant de séries télévisées) réalisés par de grands metteurs en scène. Ce sont pourtant deux vêtements qui feront entrer sa silhouette dans la légende d’Hollywood, un bikini en peau de bête et une combinaison moulante de style sous-marin (1).

L’état-civil de naissance de Raquel (2) n’a donc rien d’américain ni d’anglais mais de bolivien par son père; Jo (pour Josefina) Raquel Tejada (3) ne deviendra donc Welch que par (premier) mariage mais, en terme de communication, le nom sonne avec bonheur aux oreilles yankees, perçu à la fois « comme une caresse (le ‘w’ initial) et un coup de cravache (le ‘-ch’ final) », exactement la définition symbolique qui collait déjà au nom de Marlène ‘Dietrichhh’. Connotation inconsciente mais objectivement étymologique: la provenance du mot n’a rien de très valorisant!

La trace la plus ancienne de ‘welsch’ remonterait à une racine d’origine germanique (4) qui va circuler, du 14ème au 19ème siècle, dans plusieurs zones de l’Europe avec toujours le même sens plus ou moins précis: désigner ‘celui qui ne parle pas notre langue’. Le procédé vaut à l’origine pour des peuples voisins ou limitrophes dont les patois n’ont pas subi la même influence ou qui sont en réalité les mêmes mais prononcés différemment.

On retrouve donc le terme en vieil-allemand pour désigner le plus souvent les…Gaulois. Même distinction entre les Suisses dits ‘alémaniques’ avec les autres influences linguistiques, romanches, francophones ou italiennes. Exemple parallèle en France: c’est le cas des familles Le Gall, c’est-à-dire ‘le Gaulois’ (devenu éventuellement le…Français), simplement au début ‘celui qui ne parle pas breton comme nous » (5).

Mais le cas le plus significatif pour Raquel est sans doute un très ancien aïeul, forcément anglais avant d’émigrer aux Amériques, dont la souche familiale se trouvait en Pays-de-Galles, soit Wales en v.o. (Notez au passage la proximité sonore entre Galles et Gaulois). Or, dans la langue de Shakespeare, Britain (la Bretagne, pas encore Grande) a pour adjectif british; Scotland (l’Ecosse) fait scottish (écossais); Ireland fait irish, et donc Wales donne welsh…

Sauf que, en plus de n’être pas ‘londonien’, ce Welsh prend cette fois dès le 16ème siècle une connotation assez péjorative de ‘péquenaud’ dirait-on en français, puis de ’loser’, à tout le moins de tricheur, très précisément de quelqu’un qui refuse d’honorer ses dettes de jeu; on en fait même des verbes et des adjectifs dérivés peu flatteurs pour les porteurs du drapeau vert au dragon rouge.

Heureusement, grâce au Golden Globe qui récompensera son rôle de Constance Bonacieux dans la version des « Trois Mousquetaires » de Richard Lester en 1975, c’est un tout autre profil qui restera dans les esprits grâce à cette galante Galloise, au moins étymologiquement.  

(1)« Un million d’années avant J.C » de Don Chaffey (1966) et « Le voyage fantastique » de Richard Fleischer (1966). Le personnage de ce dernier film fera l’objet d’un tableau et même d’une sculpture de Salvador Dali !

(2) Rachel en français et en latin, d’après l’hébreu d’origine (ra’hel)…la brebis (symboliquement). Puis surtout nom biblique de la seconde femme de Jacob.

(3) Les ancêtres habitaient une maison avec des tuiles (tejadas) d’argile cuite…

(4) On trouve également la forme ‘welche’ en lorrain

(5) Raisonnement régional(iste) non exclusif à la Bretagne…


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