Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…l’origine du surnom du dieu du football brésilien, attribué à une déformation infantile du nom du gardien du club de son père, un certain Bilé (certain affirment Billy), prononcé Pilé puis Pelé par le jeune Edson. Rien à voir donc avec une histoire de pelure, pelade ou pelage (on se demande bien d’où ou pourquoi), comme certains ont pu le fantasmer sur des pages plus ou moins bien documentées.

Même phénomène (et de légende et de phonétique) avec son prénom, un Edson reformaté (peut-être exprès?) par l’articulation sud-américaine à la place de ‘Edison’, en hommage non pas à ‘l’inventeur’ de l’électricité mais plutôt à l’ampoule électrique et surtout à sa diffusion industrielle (*). Notez au passage que le mot est arrivé sur le Nouveau Continent vers le 18è siècle via des émigrés…néerlandais installés au Canada qui ont reçu comme ‘nom de baptême’ (pas forcément religieux) le surnom de ‘fils d’Edouard -ou d’Edgard- soit Edi-son!

Mais le ‘vrai’ nom du prodige du ballon rond est celui de son père, (do) Nascimento, patronyme de connotation clairement religieuse cette fois (et souvent, les Dos Santos ne sont jamais très loin, y compris dans le nom des stades ou des équipes); en effet, de même racine que ‘natal’ ou ‘natividad’, le terme évoque une naissance ou plutôt La naissance, en l’occurence forcément celle du Christ. A l’origine, le patronyme qualifiait le plus souvent des gens nés (ou morts?!) pendant la période Noël, tout comme les Anonciada, Aparecida, Trinidad, Rosa ou Dolores (la Mère des douleurs) sont dédiés à la Vierge et devenus plus tard de ‘simples’ états-civils. 

Quoi qu’il en soit, Pelé est quand même un énorme avantage de simplification linguistique et donc de compréhension internationale, beaucoup plus facile à écrire sur un maillot que Edson Arantes (nom de maman) do Nascimento, qualificatif bien mal venu aujourd’hui pour parler de la disparition du joueur mais désormais garant de la naissance d’un mythe; et pas qu’étymologiquement.

(*) C’est le créateur de la méga-entreprise General Electric

…parce que vous avez oublié l’année du centenaire de (la mort de) Marcel Proust, c’est la dernière ligne droite pour essayer de (re?)plonger dans l’oeuvre d’un des auteurs les plus représentatifs de la littérature française dans le monde. Il faut dire qu’il y a matière, en volume et en poids d’écriture aussi bien qu’en richesse de personnages (plus de trois minutes de générique en moyenne dans les nombreuses adaptations ciné et télé).

Nous n’allons donc pas faire le tour des personnages de la saga mais saisir l’occasion d’une petite recherche étymologique sur le patronyme de notre ‘Lecram’ (1). L’origine de Proust, ça a l’air facile ou pas? Si vous venez d’Alsace peut-être un petit peu plus pour vous mais sinon, ne faites pas défiler la page tout de suite, cherchez un peu…

(Déjà? Bon…) Le nom ‘proust’, toujours commun avant de devenir ‘propre’, fait partie d’une grande famille linguistique et descend en droite ligne d’une fonction honorifique romaine, celle du ‘praepositus’ comme on disait à Rome. Le mot latin va se transformer en ‘praeposé’ puis préposé, comme vous l’aviez probablement deviné. A l’époque, un préposé n’a rien à voir avec la distribution du courrier car, étymologiquement, il se décompose comme suit: prae-positus, en français pré-posé, littéralement celui qui est posé-devant quelqu’un ou quelque chose pour agir, autrement dit celui qui est affecté à une tâche ou lié à une charge. 

D’ailleurs, quelques siècles plus tard, quand le mot s’adaptera à la langue française médiévale, il s’appliquera aussi bien aux responsabilités d’un officier de justice qu’à la charge d’un…ecclésiastique, tout dépend si vous posez le bonhomme derrière un guichet ou devant un autel. Or, dans une forme dite ‘seconde’ (une déformation populaire souvent, ici le ‘p’ va devenir ‘v’), le terme va transformer la racine originelle en ‘prae-vositus’ puis ‘prévost’ et enfin prévôt en français. L’usage de cette forme va se spécialiser pour désigner en quelque sorte le délégué syndical (avant l’heure) d’une corporation, dont le célèbre ‘Prévôt des Marchands’ (Station Etienne Marcel, quartier des Halles à Paris); ou encore le préposé aux portes ouvertes (si, ça existe!), comme le «père prévôt» d’un monastère, celui qui est chargé d’aller voir à la porte si j’y suis; on pouvait également le préposer à la cloche, à la lecture, ou à d’autres responsabilités également enivrantes. 

Voilà pour les noms communs, dont beaucoup de variantes vont devenir des surnoms puis des noms ‘propres’, comme toujours en onomastique, sous des formes parfois très inattendues mais dans lesquelles vous reconnaitrez toujours la racine ‘prévo-‘, parfois contractée en ‘pro-‘ ou même ‘prou-‘; la preuve : 

Pour les Prévoteau angevins et les Prévotat auvergnats, pas de mystère, la même racine a écopé du suffixe traditionnel régional (-eau pour l’un, -at pour l’autre). Passons donc tout de suite aux Prévost célèbres, dont vous connaissez forcément un certain Daniel (le préposé aux blagues). Avec la contraction en ‘-ou-‘ et en conservant le ‘-st’ final, voici donc notre Marcel (prévost, puis préoust, puis justement notre…Proust, le préposé aux madeleines). 

Sur le même moule, vous pouvez cuisiner la version proprement alsacienne cette fois, Proust devenant Pro-ost, puis Prost comme Alain (le préposé aux volants de Formule 1); mais aussi le diminutif Prousteau (le fils de Proust) plus fréquent dans l’Ouest sous la forme Prouteau (l’ex-commandant du GIGN préposé aux affaires de l’Elysée). Celui qui fait le plus de bruit dans la famille est la version courte de Prouteau, soit…Prout tout simplement, et je vous assure qu’il en existe (2); je ne sais pas si vous avez eu vent de l’affaire, étymologiquement bien sûr.

(1) Marcel à l’envers, l’un des nombreux surnoms inventés par ses amis.

(2) J’en ai rencontré en Sud-Ouest, qui n’ont pas eu des années de récréation faciles…

Pour ceux (et celles) qui auraient encore une petite (ou une grande) place dans leur emploi du temps en ces heures frappées par la « magie » (ou l’angoisse) de Noël, petite série de chroniques toujours valables au fil des années (rien ne change!): au pied du sapin étymologique, ‘Noël’, Réveillon’ ou ‘Santons’. Faites votre choix et douce nuit (de lecture)…

…au poste de Président de la SNCF » disait la phrase d’accroche de la chronique consacrée à celui qui prenait ses fonctions en novembre 2019. Vous n’étiez peut-être pas en ligne à ce moment-là, ou pas forcément concerné par « l’avenir du rail français » lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur historique Guillaume Pepy. L’actualité de cette fin 2022 ne cesse de mettre à la Une les désagréments provoqués par des grèves de fin d’année récurrentes.

L’homme va donc devoir faire preuve d’audace mais aussi de sérénité, cela tombe bien il s’appelle donc Farandou. Une fois de plus, il ne fait pas trop compter sur l’origine proprement géographique de la souche familiale; différentes sources le gratifient d’une naissance certes girondine, mais parfois à Talence (banlieue universitaire au sud-ouest de Bordeaux) ou à Bacalan (un ‘quartier’ nord de cette même ville, à l’époque peu attractif). Bref, en termes ferroviaires, cela revient à vous faire prendre un ticket pour la Gare du Nord avec arrivée à Montparnasse, ou un avion pour Orly avec atterrissage à Roissy, c’est aussi fiable qu’un horaire de TER en plein été.

En réalité, il vaut mieux prendre un TGV Sud-Est, car ce patronyme est un nom d’influence occitane mais de provenance…germanique. En clair, sa forme actuelle est probablement un diminutif (le ‘-ou’ final) venu se fixer sur une version abrégée en Farrand, qui lui-même vient de deux anciennes racines du nord de l’Europe, ‘frid’ (la paix) et ‘nand’ (l’audace).

Ce qui, immédiatement, nous donne l’assemblage ‘fridnand’, devenu le surnom Fredinand avant le Moyen-Age; or, au fil des siècles et des habitudes de prononciation selon les peuples et les régions, il va se passer un phénomène de ‘métathèse’, d’inversion d’un son, qui va le transformer évidemment en…Ferdinand, puis écourté en Fernand et enfin éventuellement modifié en Ferrand ou Far(r)rand puis Farandou (généralement, le petit-dernier de la famille Farand)!

Ce qui nous met dans la même famille – au moins linguistique, et dans l’ordre de transformation des racines – les Fernando(u), Fernandez (ou -es), Ferrandez, Ferrandi, Ferrando et autres Ferrandou, selon que vous veniez du Portugal, d’Espagne, d’Italie ou du sud de la France (principalement la Provence). Malgré une proximité tentante mais un peu facile, tous ces gens n’ont donc a-priori pas de rapport avec les Ferrand (maréchal) et tout ce qui touche le fer. Pourtant, certains iraient bien jusqu’à oublier le métier de la forge pour en faire le surnom de personnes ayant (eu) les ‘cheveux couleur du fer’, autrement dit gris, au détriment des…Gris, Grisel ou Grison.

Certes, vu les résistances syndicales en cours, notre homme aura probablement l’occasion de se faire quelques cheveux blancs dans l’exercice de sa mission mais, quelle que soit l’interprétation de son patronyme, il renferme deux idées qui lui permettront peut-être d’être…« l’homme de fer » qui gardera l’entreprise nationale sur les rails. Au moins étymologiquement!

…de téléfilms sur Noël et surtout (pour certains) le retour du défilé traditionnel de costumes, paillettes et chorégraphies laborieusement préparées et répétées pendant des semaines au soleil d’un rivage exotique. Ça tombe bien, la nouvelle Miss France vient des Antilles; c’est donc une belle plante de Guadeloupe qui a damé le pion in-extremis à une blonde Nordiste de métropole.

La souriante demoiselle porte un patronyme qui ne simplifiera pas la vie (en tous cas la langue) de tous les animateurs et animatrices des médias; sans être complètement étrange, le son du mot n’est en effet pas forcément familier, sauf si vos ancêtres habitaient la Franche-Comté ou carrément le Grand-Est il y a quelques siècles. Déjà quelques hypothèses (suite à des bafouillements) ont vu le jour: ne serait-ce pas là un ancien ‘En piot’ (en pied?) voire ‘En pot’, qui se serait déformé en langue créole après avoir traversé l’océan? Eh bien, oui et non…

Ou plutôt, non et oui. Non pour tout ce qui est jeu de mot sur sur une histoire de pot, de peau, de piot, de pied ou de plot; par contre, oui pour tout ce qui semble suivre les traces de l’Histoire de France pendant les grandes traversées vers la Caraïbe, dans les bagages d’un simple marin ou d’un commandant de vaisseau…Avant même de quitter l’Europe, le mot avait d’ailleurs déjà fait son évolution, laquelle commence au temps des Romains. Suivez bien!  

Les Latins, eux, parlaient plutôt d’amplio’, une racine (1) qui évoquait pour eux l’idée de quelque chose qui augmente, qui élargit ou qui écarte. L’idée pouvait s’appliquer à une capacité (rendre…ample), à un volume (amplifier!) ou à une foule qui gonfle ou qui augmente sous la masse. Mais le sens le plus fréquent était ‘figuré’, pour exprimer une augmentation ou un allongement du temps, pour créer un délai par exemple ou retarder une action.

L’exemple le plus fréquent concernait les débats d’un procès dont on souhaitait ajourner l‘audience ou repousser le jugement à une date ultérieure. C’était le rôle d’un employé particulier du tribunal, une sorte de ‘préfet des auditions’ chargé de fixer la date des reports et dont le surnom de métier si l’on peut dire va devenir ‘l’amplius’.

Lors de l’occupation romaine en Gaule, un certain nombre d’Amplius avaient déjà conquis la majuscule et, comme d’habitude, le domaine ou la juridiction dont ils avaient la charge se nommait ‘ampliacum’, ce qui va laisser plus tard quelques Ampliac (et même Amplihac en orthographe gasconne) dans les provinces.

Plus à l’Est, Ampliac va générer un diminutif (de filiation sans doute, mais peut-être un sobriquet) en Ampliot; et c’est une fois arrivé en terre créole que le nom va subir un ‘amuïssement’ (une extinction sonore progressive du L) et devenir Ampiot dans la bouche des populations locales.

C’est peu dire que l’histoire tombe bien pour ‘booster’ les qualités de la Miss 2023, puisque son prénom Indira vient du sanskrit (2), cette sorte de langue-mère de tant de parlers dits indo-européens. Une autre homonyme célèbre est bien sûr l’ex-premier ministre indien Indira Gandhi, sans oublier la chanteuse camerounaise de même prénom; pour ces trois-là déjà, la signification de la racine est une allusion à…la beauté et à la splendeur.

Le terme s’applique parfois à la toute-puissance (devant le spectacle de la Nature), mais rien n’interdit que vous l’utilisiez pour raconter l’admiration qui vous a rempli(e) devant le minois de la belle. Et si jamais le spectacle vous a ‘gonflé(e)’, dites-vous que cela revient exactement au même, en tous cas étymologiquement!

(1) le verbe ‘ampliere’

(2) Voir la chronique immédiatement précédente sur ‘Avatar’