Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…reçoit moultes visites en ce début 2022, dont l’avenir dira s’il est resté pacifique ou non (le début de l’année, pas le Vladimir). Etymologiquement, nom et prénoms (il en a deux, en fait) sont intéressants, d’un simple point de vue linguistique d’abord; et puis ensuite, avec les sous-entendus ou connotations qui vous conviendront. Voyons donc ce que nous réserve Vladimir Vladimirovitch Poutine.

Signalons d’abord – si besoin en était – que la racine du nom russe n’a rien à voir avec la combinaison culinaire ‘patates frites-fromage-sauce’ inventée et rendue populaire par nos cousins québécois; or, il en est souvent des spécialités locales comme des tombeaux de Napoléon ou des reliques saintes, personne ne sait plus très bien d’où vient la chose, si le mot canadien est une déformation de…’pudding’ à cause de l’effet bourratif du mélange, ou justement un vrac de morceaux de cheddar et de pommes de terre que l’on ‘jette’ dans le casseau (casserole) soit…’put in’ en anglais, jeu de mots probablement un tout petit peu trop facile (1)

Quoi qu’il en soit, le Poutine de Léningrad a pour origine la racine  slave ‘pout’ qui évoque un chemin, et semble-t-il uniquement au sens propre (pas d’idée de passage, de direction etc, juste la piste et les cailloux). Et comme on cherche toujours un équivalent plus familier aux termes étrangers, il est donc de tradition de ‘traduire’ Poutine par quelque chose comme Duchemin, voire Delarue, en se souvenant qu’à l’origine une rue n’est pas le ruban de bitume encadré de trottoirs urbains mais la piste de poussière qui traverse un village type western. D’où l’intérêt de nommer les gens qui habitaient une maison donnant sur la rue principale…et souvent unique.

L’homme qui aime montrer le plus souvent possible les muscles (et le gras) de son petit ventre blanc se prénomme donc Vladimir (Wladimir, option polonais), combinaison (si j’ose dire) encore une fois slave de deux mots soit ‘volod-mir’, « celui qui gouverne le monde « , qui a donné -au début- la forme et le sens de Volod(i)mer; puis, au cours de l’Histoire (et de la géographie probablement) un net glissement vers le sens actuel de ‘mir’ soit…la paix. Le blondinet kremlinois serait donc « celui qui fait régner la paix » ou, comme pourrait le dire son homologue chinois, « l’honorable station spatiale (2) qui tourne autour du monde »  ! 

Je ne sais pas si l’épithète est ou a été plus ou moins judicieuse pour quelques autres Vladimir célèbres que vous connaissez sans doute, dont le philosophe français Jankélévitch (3), l’écrivain russe amateur de « Lolita » Nabokov, le compositeur de musique de films roumain Cosma (4); et enfin l’inévitable homme politique russe né Vladimir Illitch Oulianov dit Lénine. Quelle famille (au moins étymologiquement)!

  1. Pas davantage de lien avec le mot d’ancien-français la ‘poute’, syllabe issue du répertoire occitan qui vous mettra suffisamment l’eau à la bouche pour aller voir l’article consacré ici à son digne représentant actuellement le plus connu, le candidat aux élections Philippe…Poutou! 

2. C’était effectivement le nom de baptême de feu le satellite soviétique.

3. Oeuvre majeure: « Le je ne sais quoi et le presque rien » (!)

4. Pour Yves Robert, Gérard Oury et des dizaines d’autres. Ne pas confondre avec le hongrois Joseph Kosma, celui de la Chanson de Prévert (« les feuilles mortes ») de Serge Gainsbourg.

…il parait qu’il y a ce mot de quatre syllabes, revendiqué par les uns, détesté par les autres, mais en tous cas bien plus fréquent que ‘programme’ (électoral) ou dialogue (de sourds). De fait, on n’y fait presque plus attention, chacun ayant choisi son camp (ou sur le point de le faire), ce qui n’empêche pas de se pencher (pas trop) sur les racines de ce complotisme, au moins étymologiquement.

Il s’agit d’un mot composé, non seulement d’individus très divers mais aussi de trois éléments, soit le préfixe ‘com-‘ (en fait con-, mais devant m, b, p…) écriture francisée du latin ‘cum’ qui signifie ‘avec’ (vous pouvez lister tous les ‘con-‘ dans le dictionnaire); il y a aussi le suffixe ‘-isme’, la marque d’un système, qu’il soit psychologique, technique, politique ou quoi que ce soit d’autre (égoïsme, mécanisme, communisme, christianisme). 

Nous reste donc le ‘radical’, la partie centrale qui est en fait la clé de voûte du sens, soit ce ‘pilot’, un pilotisme qui vient du terme latin ‘pila’ qui désigne quelque chose de rond. Parmi les nombreux objets visés par nos ancêtres les Romains, il y avait aussi bien…le globe terrestre (en fait, sa représentation miniature) que des billes de verre (à usages divers) mais surtout une boule nommée ‘pilote’ qui restera encore utilisée en ancien-français et qui deviendra en langage moderne une…pelote.

Et qu’est-ce qu’une pelote? C’est une petite balle, format évident si vous êtes abonné au trinquet de St-Jean-de-Luz pour jouer à la…pelote (1), mais aussi une balle de laine (elle-même roulée d’après un ballot)…Mais alors, comment en vient-on à l’idée de conspiration plus ou moins publique? C’est que, au fil des siècles, le sens va évoluer sur un plan figuré, en suivant l’image des fils serrés dans la pelote, soit un groupe qui se réunit…de façon rapprochée, tant pis pour les gestes-barrière (2) et donc qui complote, forcément en se…pelotant, d’après le verbe qui va progressivement être réservé à des mains baladeuses qui vous serrent d’un peu trop près, mais l’origine est exactement la même!

D’ailleurs, à la sortie du Moyen-Age, l’idée de gens qui se (re)serrent va également s’appliquer aux situations où des soldats forment un groupe compact, soit pour se défendre soit pour tirer, et ce dernier s’appellera le…peloton (ouf, au rugby, on appelle ça la mêlée, même quand les équipiers complotent un plan contre leurs adversaires, avec les nerfs en pelote). Et voilà comment quelques contestataires, s’ils ont les moyens de se regrouper -physiquement ou virtuellement- en viennent à former une pelote de complot, laquelle, contrairement à la pelote de laine, est appelée à grossir au fur et à mesure que les complotistes tricotent leurs idées. 

Le cas échéant, selon la nature de la laine qu’ils vont manger sur le dos des moutons, ils peuvent faire le choix de ne pas (trop) se faire voir, d’où le dernier sens de conspiration, de projet caché contre une personne ou une institution, laquelle devra, à son tour, déjouer le complot qui se…tramait. Encore une histoire de fil(s) bien serrée, y compris étymologiquement!

(1) A ce compte-là, on peut dire que Nadal a comploté (a joué avec une balle) contre ses adversaires!

(2) Ce sont bien des ‘gestes-barrière’, ceux qui font une barrière contre le virus et non pas qui sont des barrières; tout comme les cas-contact (des cas qui sont un contact). Ou des opérations-commando (menées par un seul commando) et des chapeaux-melon (chaque chapeau a la forme d’un seul melon). Vive la polémique à suivre…